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Bobo-Dioulasso : Des journalistes et web-activistes renforcent leurs capacités sur l’usage sain des réseaux sociaux

Publié le jeudi 20 octobre 2022 à 14h33min

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Bobo-Dioulasso : Des journalistes et web-activistes renforcent leurs capacités sur l’usage sain des réseaux sociaux

L’Association des blogueurs du Burkina Faso (ABB) a organisé, les 18 et 19 octobre 2022 à Bobo-Dioulasso, un atelier de formation au profit des étudiants, des journalistes, des web-activistes et web-influenceurs. Cette formation a porté sur le fact-checking, les fake-news, les droits digitaux, ainsi que la répression des infractions commises sur les réseaux sociaux. L’atelier a ainsi réuni des participants venus de diverses localités du pays dont Banfora, Orodara, Bobo-Dioulasso, etc.

L’Association des blogueurs du Burkina Faso (ABB) organise depuis quelques temps déjà une série de formations dénommées « les cliniques numériques ». L’organisation de ces sessions de formation entre dans le cadre de la mise en œuvre des activités du projet « Promotion du civisme numérique pour une meilleure expression démocratique au Burkina Faso ». Un projet mis en œuvre par l’ABB avec l’appui financier de l’International media support (IMS). Il est prévu donc, dans le cadre de ce projet, la tenue de sept sessions de formation dans six localités différentes du Burkina Faso. Il s’agit de Ouagadougou (deux ateliers), Koupéla, Ouahigouya, Koudougou, Gaoua et Bobo-Dioulasso (un atelier chacune).

A Bobo-Dioulasso, environ une trentaine de participants ont pris part à cette session de formation. Durant les deux jours de travaux, les participants ont pu se familiariser avec des notions de fake-news, de fact-checking, de droits digitaux et la répression des infractions commises sur les réseaux sociaux. Cette formation visait ainsi à développer les capacités des participants en matière de gouvernance d’internet et de diffusion de l’information de manière responsable. Par ailleurs, elle visait à contribuer efficacement à la promotion du civisme numérique pour une meilleure expression démocratique au Burkina Faso.

Le chargé de programmes et trésorier de l’ABB, Donatien Zongo

Selon le chargé de programmes et trésorier de l’ABB, Donatien Zongo, la tenue de cette formation est d’une grande importance. « C’est dans le cadre du projet Promotion du civisme numérique pour une meilleure expression démocratique au Burkina Faso que nous déroulons cette session de formation. Ce projet est mis en œuvre par l’ABB avec l’appui financier de son partenaire IMS. Le projet vise à développer les capacités des participants en matière de gouvernance de l’internet et donc de permettre l’usage responsable des réseaux sociaux. Cette formation que nous tenons à Bobo-Dioulasso s’intitule cliniques numériques. Au cours des travaux nous avons eu à traiter des droits digitaux et le fact-checking. C’est une formation adressée aux journalistes, aux étudiants en communication, aux web-activistes et web-influenceurs », a expliqué Donatien Zongo.

A l’en croire, le choix des participants n’est pas fortuit. Il a fait savoir que ce choix a été fait au regard des objectifs attendus du projet. C’est pourquoi, dit-il, le public cible devrait être ceux qui traitent de l’information au quotidien au travers des médias en l’occurrence les journalistes et les usagers des réseaux sociaux que sont les web-activistes et les web-influenceurs ainsi que les étudiants qui sont des futurs journalistes ou communicateurs. Il a par ailleurs souligné que la mise en œuvre de ce projet se justifie avec une pertinence accrue surtout dans la situation actuelle de crise multidimensionnelle que traverse le Burkina Faso.

Haïra Kaboré, une des participantes salue l’initiative de la formation

En effet, la crise sécuritaire au Burkina a instauré une sorte de rupture de dialogue entre les gouvernants, la hiérarchie militaire et les citoyens qui utilisent des médias sociaux comme moyen d’expression et de diffusion de l’information. Les tensions intercommunautaires, le radicalisme religieux et le développement exponentiel des « fake news » sur les réseaux sociaux menacent aussi dangereusement la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Ces dernières années, des dérives ont été notées notamment des cas de diffamation, de diffusion d’informations erronées ; ce qui a conduit à des procès et à des condamnations par la justice burkinabè à l’égard de certains web-activistes. C’est ainsi que le projet « Promotion du civisme numérique pour une meilleure expression démocratique au Burkina Faso » a vu le jour, afin de permettre une utilisation responsable des réseaux sociaux.

Ce projet qui initie des cadres de rencontre, d’échanges directs et de formations va contribuer à pacifier les relations et certainement parvenir à un front commun contre l’extrémisme violent, les stigmatisations et les atteintes aux droits numériques au Burkina Faso. L’atelier de formation organisé à Bobo-Dioulasso dans le cadre dudit projet a permis aux participants d’échanger entre eux, en vue de favoriser une meilleure connaissance des textes juridiques qui régissent l’environnement numérique et un usage responsable de l’outil numérique.

Au terme des 48 heures de travaux, ce sont des participants satisfaits qui en sortent. Pour Haïra Kaboré, une des participantes, ces deux jours de travaux ont été très bénéfiques dans la mesure où elle dit avoir appris à faire du fact-checking. « La vérification de l’information devrait être notre quotidien dans ce contexte assez difficile que traverse notre pays. Dès aujourd’hui, si je vois une information sur les réseaux sociaux, avant de la partager, je vais d’abord passer à la vérification, qu’il s’agisse des images ou des vidéos. Nous avons parlé également des droit digitaux et là nous avons appris qu’il faut s’abstenir de commenter ou de liker des publications n’importe comment sur les réseaux sociaux », a-t-elle laissé entendre.

Nazaire Konaté, chargé de communication de la mairie de Orodara

Embouchant la même trompette, Nazaire Konaté, chargé de communication de la mairie de Orodara, a salué cette initiative de l’ABB. Il affirme ainsi avoir appris beaucoup au cours de cette formation. « Cette formation a été vraiment une école pour nous parce qu’on est permanemment sur les réseaux sociaux mais on ignorait beaucoup de choses. Quotidiennement on enfreignait aux différentes lois et durant ces deux jours, nous nous sommes familiarisés avec des notions en lien avec l’utilisation des réseaux sociaux telles que les fake-news, le fact-checking et la législation en matière de l’utilisation des réseaux sociaux », s’est-il réjoui.

Avant de poursuivre : « Cette formation nous permettra de mieux nous comporter sur les réseaux sociaux parce qu’on sait aujourd’hui ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Cela nous permettra de faire un usage responsable des réseaux sociaux et aussi de sensibiliser les autres internautes qui n’ont pas pu prendre part à cette formation. Et tous les Burkinabè devraient y participer pour éviter les tensions sur les réseaux sociaux et promouvoir la paix et le vivre-ensemble au Burkina Faso ».

Romuald Dofini
Lefaso.net

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