LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Presse privée au Burkina : Les patrons sont passés à la caisse

Publié le vendredi 19 août 2022 à 16h56min

PARTAGER :                          
Presse privée au Burkina : Les patrons sont passés à la caisse

Le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) a procédé ce jeudi 18 août 2022, à la remise symbolique de chèques aux entreprises privées de presse retenues pour bénéficier de la subvention au titre de l’exercice 2022, au cours d’une cérémonie. 112 entreprises sur 126 dossiers reçus se partagent la somme de 400 millions de francs CFA. Un nombre en hausse par rapport l’exercice 2021.

400 millions de francs CFA, c’est le montant que doivent se partager 112 entreprises de presses. Les montants alloués aux entreprises de presses privées, a informé le directeur du FAPP, Ag Ibrahim Mohamed, vont de plus d’un million à plus de sept millions de francs CFA. Le nombre d’entreprises de presses qui ont postulé (126) est en hausse par rapport à l’exercice 2021 qui était de 115 postulants. Ces entreprises de presses sont composées de 74 médias audiovisuels dont 67 radios et 7 télévisions ; 36 journaux en ligne ; 12 de la presse écrite en langue française et quatre en langues nationales. Il faut noter que des prélèvements obligatoires ont été faits au profit de l’Observatoire burkinabè des medias (OBM) qui est de 8 millions de francs CFA ; 8 millions de francs CFA ont été également soustraits pour le compte de l’Association des éditeurs et publicateurs des journaux en langues nationales (AEPJLN). 4 millions de francs CFA ont été retenus pour la Commission de répartition de la subvention.

Le journal Le Pays a reçu un chèque de 7 221 133 francs CFA

Sept télévisions se partageront plus de 31 millions de francs CFA. Plus de 200 millions de francs CFA sont alloués aux radios. La presse audiovisuelle, en somme, bénéficie en tout de plus de 232 millions de francs CFA soit 61,15% du montant alloué. La presse écrite s’en tire avec plus de 64 millions de francs CFA pour 16 bénéficiaires. Les entreprises de presses en ligne bénéficient quant à elles, de plus de 83 millions de francs CFA pour 25 bénéficiaires, soit 22% du montant global.

M. Mohamed a expliqué que les 14 dossiers rejetés ne répondaient pas à certains critères. Ces manquements, a-t-il cité, sont l’absence de la liste nominative du personnel certifiée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’absence du contrat de bail ou titre de propriété, la durée d’existence requise non atteinte. A ceux-ci s’ajoutent le fait que leurs articles sont identiques à ceux d’un autre média, l’absence de l’attestation de parution régulière délivrée par le Conseil supérieur de la communication (CSC), le nombre de journalistes requis non atteint et la production irrégulière d’articles.

112 dossiers sur 126 entreprises de presses privées bénéficient de la subvention au titre de l’année 2022, a informé Ag Ibrahim Mahamed

Quelques recommandations

Au terme des travaux, la commission en charge de la répartition de la subvention de l’exercice 2022 a formulé quelques recommandations à même d’aider les entreprises de presses à être éligibles. Il s’agit, entre autres, de la relecture des lois sur la presse notamment la loi 058/2015 CNT du 4 septembre 2015 portant régime juridique de la presse en ligne au Burkina Faso ; la relecture de l’arrêté conjoint N°2021-003/MCRP/MINEFID du 5 mars 2021 portant gestion, administration, répartition et justification de la subvention de l’Etat à la presse. Une autre recommandation, non des moindres, est que la demande a été faite d’approcher d’autres structures qui servent une subvention afin de s’imprégner de leur fonctionnement et leur méthode de justification des subventions allouées à leurs bénéficiaires.

Le choix des entreprises de presses privées témoigne des efforts consentis par ces dernières dans le respect des critères d’éligibilité et pour la structuration de leurs entreprises respectives, foi du ministre en charge de la communication, Valérie Kaboré. Cette cérémonie de remise de chèques aux bénéficiaires de la subvention annuelle de l’Etat à la presse privée, exercice 2022, marque, à l’en croire, la ferme volonté du gouvernement, de garantir le droit à l’information aux populations des villes et des campagnes du Burkina Faso. C’est aussi la matérialisation d’un engagement vieux de six ans. « Un devoir de l’Etat en reconnaissance du rôle social de la presse et une reconnaissance au professionnalisme dont fait preuve d’une manière générale la presse burkinabè », a-t-elle décliné.

Le ministre en charge de la communication a exhorté les bénéficiaires à faire un bon usage de la subvention reçue

Pour elle, en choisissant d’apporter un appui annuel à la presse privée, sous forme de subvention, le gouvernement veut accompagner les medias privés pour le service public d’information qu’ils rendent. Elle regrette cependant que cette aide soit conditionnée malheureusement par le respect de certaines dispositions en lien avec la comptabilité publique. Ceci vise tout simplement, a-t-elle justifié, à la bonne gouvernance dans la gestion de ressources publiques. Elle les a donc exhortés à faire un bon usage de la subvention reçue et surtout à justifier dans le futur, conformément à la règlementation, les sommes qui leur ont été allouées. En rappel, depuis son opérationnalisation en 2016, le FAPP, a, sous la coupe de la commission de répartition de la subvention de l’Etat à la presse privée servi une enveloppe globale de 2 milliards 400 millions de francs CFA sur six exercices à plus de 500 entreprises de presses privées.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique