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Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

Publié le dimanche 7 août 2022 à 18h41min

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Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

« C’est la faim qui va nous tuer ». C’est le cri de cœur, en ce début août 2022, d’habitants de la commune de Titao, chef-lieu de la province du Loroum. La ville de Titao abrite des milliers de personnes placées venues des quatre communes qui composent la province.

« C’est la faim qui va nous tuer à Titao. Nous sommes hermétiquement enfermés à Titao. Personne n’ose prendre la voie de Ouahigouya (chef-lieu de la région du nord, dont le Loroum est l’une des quatre provinces : ndlr) sans convoi. Le dernier convoi qui a ravitaillé Titao date du 23 mai 2022.

Fort heureusement, dans le mois de juillet, le PAM (Programme alimentaire mondial) a distribué 50 tonnes de vivres à environ 2 000 ménages (c’est vrai qu’il y a plus de 10 000 ménages, mais avec le système de solidarité, ça a beaucoup aidé). Chaque ménage a eu environ 15 kilogrammes de riz, un litre d’huile et environ 5 kilogrammes de haricot. Ce don du PAM a vraiment soulagé les gens. Sinon on avait tous vidé Titao pour rejoindre Ouahigouya avec le risque de se faire tous tuer en cours de route », décrit un contact sur place à Titao.

Selon un autre habitant contacté sur le même sujet, l’installation de la saison des pluies se présente comme un soulagement, « les gens se servent des feuilles pour leur alimentation ».

L’espoir aujourd’hui, selon les propos, c’est l’organisation d’un nouveau convoi pour ravitailler la ville. Des associations de la localité (à l’image de ADES-nord et de l’ADPL et de bonnes volontés mobilisent de temps à autre des vivres (initiative en cours actuellement), mais le seul hic reste le convoyage.

« Aujourd’hui, tout manque à Titao. Pas de carburant (même le litre qu’on achetait à 2 000f, on n’en trouve plus il y a longtemps). Le gasoil non plus, donc même pour écraser le peu de maïs, de mil, c’est la souffrance pour les femmes, ça fait pitié. Pas de sucre, d’huile..., même les restaurants par terre où on pouvait parfois se débrouiller avec 200 francs sont fermés, rien à préparer », ajoute un autre habitant, qui déplore l’absence en ces moments de l’administration à Titao.

« Si l’administration était présente, ça allait peut être aider. Mais là, la délégation spéciale est basée à Ouahigouya et en plus, on vient d’enlever le préfet (président de la délégation spéciale) au Conseil des ministres passé. On attend l’installation du nouveau préfet », apprend-il.

L’urgence aujourd’hui, c’est donc le ravitaillement en denrées alimentaires. « Depuis mi-mars, nous sommes également sans électricité, mais la COOPEL (coopératives d’électricité) a promis envoyer quelques groupes électrogènes pour assurer les besoins de base. Dieu merci, grâce à un projet, le CMA (Centre médical avec antenne chirurgicale ) a pu aussi reprendre avec un service minimum. On arrive à donner quelques soins, mais les cas difficiles qui sont référés sont obligés d’attendre soit un convoi soit l’hélicoptère militaire qui assure la rotation », a confié une source, dont nous tairons également l’identité.

« Coté sécurité, avec la présence des militaires, gendarmes ..., les agressions sont repoussées. Depuis janvier, on a un détachement militaire sur place, des gendarmes... », félicitent-ils cependant.

O.L.
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 7 août 2022 à 19:21, par HUG En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

    Courage à vous chers titaolais.Que DIEU vous protege.Comment sommes nous arrivé a là ? Si ladji yoro avait recu l aide qu il avait demandé pour combattre le terrorisme on n est serais pas là. Titao un ville ou il faisait bon vivre est devenu l ombre d elle meme.Jadis la voix du loroum qui etait animé par des journalistes talentueux nous rendait heureux. Lilgomdé, rikou. Rapadama, tougou avec son barrage ou des femmes vendaient du poissons et autre sous les manguiers me manque. Apres tougou on a ansolma, you et titao. Mpsr emmenez nous la paix et la reconciliation suivra apres.

  • Le 7 août 2022 à 21:58, par WALY En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

    Le président du M’RSP a juré de protéger tous les burkinabé. Que fait il pour Titao, Sebba et toutes les villes et villages assiégés ? Si les populations sont livrées à elles-mêmes, dans la faim et la peur elles pactiseront avec les terroristes pour ne pas mourir. Surtout qu’à Ouagadougou les inconscients continuent à siroter tranquillement leur champagne. Je propose que par solidarité on multiplie le prix du champagne, vin et autres produits de luxe par 3 et qu’on reverse la différence aux PDI PDE et PDG

    • Le 8 août 2022 à 07:48, par Yadega En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

      Waly tu as tout dis. Non seulement ça sirote fort à Ouagadougou en plus y a de ces raisonnement bidons. Jusqu’à présent il y a des gens qui ne savent même pas ce qui se passe hors Ouagadougou.

  • Le 8 août 2022 à 06:19, par Vérité En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

    Au lieu de rester à souffrir et mourir dans cet enfermement ; il serait mieux de s’organiser et s’armer pour se défendre. Bouter ces terroristes loin de là. Il nous manque le courage d’aller à l’offensive contre ces vauriens

    • Le 8 août 2022 à 11:05, par Mafoi En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

      @Vérité,tu es un minable sans coeur.Voilà des gens qui n’ont pas à manger dû en partie au manque de moyen mais tu leur demandes de s’armer pour se défendre.Comment ils vont acquérir ces armes ?En plus pour être trivial,c’est pas leur job car il y a des compatriotes qui se sont engagés délibérément et sans contrainte pour nous protéger au risque de leur vie et qui sont regroupés au sein de nos FDS.D’ailleurs ils nous coûtent
      la peau des fesses,en moyenne 600 à 700 milliards de fcfa/an.Donc c’est à eux de faire leur travail au lieu de passer leur temps à fomenter des putschs pour ensuite déserter les différents champs de bataille en se réfugiant dans la capitale dans les salons dorés.C’est ce que j’appelle des militaires lâches,couards,felons

    • Le 8 août 2022 à 14:43, par NZ En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

      C’est pas un manque de courage. L’armée ne peut pas ou ne veut pas équiper tout le monde. Même les VDP qui sont recrutés pour soutenir l’armée manquent d’armes ou de munitions. La volonté d’une implication réelle de la population doit venir de l’armée et du gouvernement. Ladji Yoro qui est de cette zone l’avait crié à plusieurs reprise.

    • Le 8 août 2022 à 14:44, par NZ En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

      C’est pas un manque de courage. L’armée ne peut pas ou ne veut pas équiper tout le monde. Même les VDP qui sont recrutés pour soutenir l’armée manquent d’armes ou de munitions. La volonté d’une implication réelle de la population doit venir de l’armée et du gouvernement. Ladji Yoro qui est de cette zone l’avait crié à plusieurs reprise.

    • Le 8 août 2022 à 15:12, par KingBaabu En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

      Mets-toi devant, et nous te suivrons. C’est trop facile de s’asseoir pour sortir des debilites du genre ’’boutez ces bandits dehors’’, tu te moques de la souffrance des gens, ou bien tu ne vis pas au Burkina ?

    • Le 8 août 2022 à 15:34, par Leduc En réponse à : Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

      C est la vraie et unique solution. Il faut toujours oser lutter, oser dire non, oser se révolter, oser se sacrifier pour assurer sa survie. C est probablement cette voie que les terroristes ont choisi depuis longtemps. Et nous ? Allons nous accepter périr de faim au lieu de mourir dignement, peut être, au combat ? Si on opte pour la seconde solution, c est bien le moment. Demain nos forces nous quitteront, rendant tout effort impossible.
      Que Dieu soit toujours avec tous les frères, combattants de la liberté de Titao et de toutes les autres localités du Burkina.

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