L’année jubilaire représente un moment important dans la vie des hommes ainsi que dans celle des institutions. En effet, elle constitue une halte pour relire son passé afin d’en tirer les leçons nécessaires pour avancer. C’est dans cette logique que s’inscrit la présente célébration avec pour thème « 25 ans de grâces : Histoire, défis et perspectives ».

Pour l’évêque de Dori, Mgr Laurent Dabiré par ailleurs président de la messe, cette cérémonie jubilaire est non seulement une action de grâce mais et surtout marque un nouveau départ : « C’est une manière pour nous de reconnaître l’œuvre de Dieu mais aussi l’effort des hommes (formateurs, collaborateurs …) qui ont servi cette institution depuis sa création en 1997 par les évêques de la conférence épiscopale Burkina-Niger en vue de la formation des futurs prêtres. Aussi, s’agit-il de recommander encore à Dieu cette institution pour qu’elle soit un lieu où se cultive la communion aux fins de vivre la fraternité, la solidarité ».

nonce apostolique du Burkina-Niger

L’occasion fut belle pour le recteur de la cité de l’espérance de rendre un hommage à ses prédécesseurs. Cinquième recteur de ladite cité depuis sa création en 1997, l’abbé Guy Moukassa Sanon, originaire de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso a, à l’entame de ses propos, salué le mérite et le sacrifice du peuple de Dieu qui s’est battu pour la cause de ce séminaire. Pour lui, 25 ans c’est une action de grâce, c’est également un lourd héritage mais c’est aussi et surtout une remise en cause du parcours vécu et qui doit servir de leçon pour mieux poursuivre le chemin.

Promotion « Fidelitas »

Pour ce philosophe politique, abbé Guy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, les héritiers de l’interséminaire (1974) devenu séminaire interdiocésain (1997) doivent s’interroger sur le devenir de cette cité : sommes-nous vraiment dignes de cet héritage ? Seront nous capables de maintenir la flamme pour la transmettre aux générations futures ? En guise de réponse aux préoccupations citées ci-haut, le responsable de la cité demeure convaincu, se basant sur l’espérance de sa foi chrétienne, que Dieu viendra au secours pour éviter que la barque chavire : « Cet héritage est une œuvre divine c’est pourquoi le seigneur viendra à notre secours. Il nous donnera suffisamment de ressources spirituelles, intellectuelles pour faire face aux défis de l’inculturation, humaine etc. » Aussi, il a rappelé que les trois années de formation philosophique permettent d’outiller les séminaristes d’un maximum de bagages spirituels, humains et intellectuels afin qu’ils puissent avoir la facilité et l’équilibre dans l’approche des exigences nouvelles du monde.

Abbé Guy Moukassa Sanon, recteur du grand séminaire saint Pierre-saint Paul de Kossoghin

73 candidats officiels au sacerdoce

Toujours dans la même lancée de l’action de grâce jubilaire 2021-2022, 73 séminaristes sur 84 de la promotion « Fidélité » et en fin de formation philosophique (licence 3) ont effectué le rite de l’admission et de la prise de soutane le samedi 25 juin dernier. En effet, par cet acte sacré, les élus du jour sont désormais reconnus comme des candidats officiels au sacerdoce. Ils sont appelés à conformer leur vie à celle du Christ, prêtre par excellence et doivent veiller au respect et aux exigences de la vie ecclésiale afin d’être des modèles de vie dans leurs différents milieux de vie. Le président de la cérémonie, Mgr Michael Crotty, nonce apostolique au Burkina et au Niger a invité les nouveaux ensoutanés à imiter Marie, mère de Jésus Christ de même que les apôtres Pierre et Paul « Soyez des séminaristes marials qui savent dire ‘’Oui’’ à Dieu. Soyez des apôtres intrépides et infatigables pour l’annonce de l’Evangile… »

Dénis Ilboudo, délégué général des séminaristes

Le délégué jubilaire des séminaristes de la cité de l’espérance, Dénis Ilboudo a exprimé la satisfaction et la reconnaissance de ses condisciples à l’endroit de leurs formateurs durant les trois ans passées à la cité universitaire de Kossoghin. « Certes, nous partons mais nos esprits seront toujours unis à cette pépinière de vocation qui nous a pratiquement tout donné (formation spirituelle, humaine et intellectuelle) pour être des hommes et des pasteurs équilibrés partout où nous seront appelés à servir. Je souhaite le meilleur pour nos camarades appelés sous d’autres horizons tout en leur demandant de garder et faire promouvoir les valeurs dont ils ont été bénéficiaires », a-t-il laissé entendre.

La formation sacerdotale des futurs prêtres de l’Eglise demande beaucoup d’investissements humain et financier. De ce fait, il est ressorti qu’en 25 ans d’existence, le grand séminaire de l’espérance a, à lui seul, vidé presque les caisses des évêques de la conférence épiscopale Burkina-Niger. D’où l’appel fait aux chrétiens et aux personnes de bonnes volontés à soutenir les vocations. En un quart de siècle, ce séminaire philosophique a formé environ 1800 étudiants parmi lesquels plus de 400 sont devenus aujourd’hui des prêtres (religieux ou diocésains).

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net