Une convention cadre lie désormais deux institutions que sont la fondation René Cassin et l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), pour cinq ans. Ladite convention organise concrètement la session délocalisée et, chaque année, les deux responsables des instituions réfléchissent par rapport aux thématique dans un mécanisme de co-construction. Ainsi à la fin de la session, la fondation René Cassin octroie des bourses aux meilleurs et l’ENAM ajoute à cette bourse la possibilité d’une prise en charge complète (le voyage pour Strasbourg).
Selon le directeur de la fondation René Cassin, Sébastien Touzé, cette aventure a commencé dans l’inconnu parce que, en son temps, ils ignoraient l’existence de l’ENAM. C’est grâce au Pr Séni Ouédraogo, un ancien diplômé de Strasbourg, qu’ils ont connu l’ENAM. 

« C’est Séni Ouédraogo qui a pris l’initiative un jour de m’envoyer un message me demandant d’organiser une session à Ouaga, et j’ai trouvé la proposition à la fois touchante et aussi très stimulante. Touchante parce que c’est très important pour nous de voir des diplômés de la fondation revenir vers nous en disant simplement que ce qu’ils ont pu tirer de leur formation à Strasbourg, ils veulent le faire profiter à d’autres dans leur pays », a expliqué M. Touzé.

Sébastien Touzé,en compagnie de Pr Awalou Ouédraogo, directeur général de l’ENAM

« Pour moi, c’est quelque chose qui révèle une réussite pour la fondation et la deuxième raison, c’est parce que je suis tout simplement en tant que directeur de la fondation René Cassin, convaincu que nous ne pouvons pas forcément nous limiter à l’enseignement des droits de l’homme depuis Strasbourg. Il fallait que nous venions sur le terrain, que nous rencontrions les étudiants, les avocats, les magistrats, tous ceux qui font le droit au quotidien de manière à pouvoir échanger. Pour nous aussi c’est important de ne pas avoir une vision strictement européenne des droits de l’homme. La fondation a une vocation universelle et cette vocation universelle ne peut pas se limiter au seul territoire français », a-t-il ajouté.

Ainsi, pour Sébastien Touzé, partir sur une nouvelle convention de cinq ans, c’est à la fois la confirmation de la réussite : du projet qui avait été initialement prévu, de la réussite de cette session et même de la réussite d’un futur qu’il espère véritable. Il a tenu à remercier tous ceux qui travaillent avec eux tant au niveau de l’ENAM, qu’à Strasbourg.

Le Pr Awalou Ouédraogo, directeur général de l’ENAM, a tenu à remercier Sébastien Touzé pour la disponibilité de la fondation.

Photo de famille

Pour sa part, Pr Séni Ouédraogo se dit satisfait. « Nous avons entrevu le futur de ce pays et de l’Afrique, ce qui fonde la connexion et les droits de l’homme, et la fondation devient alors le point de connexion des deux peuples qui contribuent à cette vocation universelle dont René Cassin a rêvé. Et je suis convaincu que le futur du Burkina pourrait se jouer à l’ENAM et que peut-être le futur de l’Afrique pourrait se jouer au Burkina. Parce que fondamentalement, lorsqu’on a ce dialogue des cultures, cette dialectique en commun dans le cadre d’une co-construction de nos partenariats, cela permet d’offrir au peuple tout ce qu’il y a de meilleur », a martelé le Pr Séni Ouédraogo.

« Pour cette raison, je ne cesse de te remercier pour la confiance placée en l’ENAM et le fait que nous allons travailler pour en faire un levier de développement pour ce pays et faire en sorte que les jeunes puissent profiter », a-t-il conclu.

Patricia Coulibaly
Lefaso.net