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Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

Publié le lundi 2 mai 2022 à 22h00min

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Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

La Société burkinabè de géopolitique (SBG) a organisé sa deuxième conférence publique dénommée « Agora géopolitique », ce samedi 30 avril 2022 au Centre national de presse Norbert-Zongo de Ouagadougou. Le thème développé était « Médias et construction de l’opinion publique : un enjeu géopolitique pour les pays africains ».

« Médias et construction de l’opinion publique : un enjeu géopolitique pour les pays africains ». C’est sous ce thème que la Société burkinabè de géopolitique (SBG) a convié le public dans le temple de la presse burkinabè, pour une session de partage d’expériences.

Le vice-président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Abdoulazize Bamogo, a donné sa communication sur le sous-thème « Médias et opinion publique dans une démocratie en difficulté ». Le premier à se jeter à l’eau a déclaré que « la démocratie africaine (surtout francophone) est en difficulté. « Quand la démocratie est en difficulté, les médias aussi sont en difficulté », a-t-il insisté.

Pour Abdoulazize Bamogo, il y a plusieurs fractures qui illustrent la disparité au sein de la société, une des causes de la panne de démocratie au Burkina Faso. Et les médias ne sont pas en reste. Lorsque la démocratie souffre, les médias tombent dans la censure et l’autocensure, car ils ne vont plus dénoncer les manquements. « Par moments, ils sont obligés de ne pas parler des sujets qui fâchent et privent ainsi la population d’informations », a-t-il indiqué.

Abdoulazize Bamogo rappelle la nécessité de lutter pour préserver le journalisme dans un contexte de démocratie en difficulté.

Pour remédier à cette situation, le vice-président du CSC a proposé, entre autres, d’organiser des campagnes d’éducation aux médias au profit de la population et pour les journalistes, de renforcer l’encrage social des médias. Il s’agit de mettre l’accent sur le vécu quotidien des populations, au lieu de faire uniquement la lumière sur les hommes politiques.

« Rompre avec la déresponsabilité des Africains »

Quant au journaliste et analyste politique Abdoulaye Barry, il s’est penché sur le sous-thème « Médias internationaux et influence de l’opinion publique africaine : un outil de positionnement géopolitique ».

Pour lui, l’Afrique est désormais l’embouteillage des médias internationaux. Or, ces médias mettent en avant les intérêts de leurs pays respectifs. Quand un média international a une forte audience, il n’y a aucun doute qu’il influence. « Peut-on suivre un média auquel on n’a pas confiance ? », s’est-il interrogé.

Selon Abdoulaye Barry, « les médias sont des facteurs de bouleversement de la géopolitique ».

Il faut « rompre avec la déresponsabilité des Africains », a lancé Abdoulaye Barry. Il juge « inadmissible » que la CEDEAO ou l’UEMOA ne puisse pas avoir un média commun à tous les Etats membres. « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », a-t-il recommandé.

Les deux communications et les débats ont été modérés par le Pr Serges Théophile Balima, enseignant en sciences de l’information et de la communication. Tout en saluant l’initiative de la SBG, le modérateur a indiqué qu’un tel think tank va beaucoup aider un pays comme le Burkina Faso, car le thème est plus que d’actualité.

Une thèse que le président de la SBG, Amidou Bipama, a défendue dans son mot introductif. En tant qu’association apolitique, la Société burkinabè de géopolitique se veut un cadre d’échanges sur les questions géopolitiques pour les décideurs et les leaders d’opinion. Ainsi, chaque dernier samedi du mois, un thème d’actualité sera débattu pour l’intérêt général.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2022 à 19:33, par Dibi En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom ».
    L’ambition comme le chapeau sont grands ; mais on ne sait pas de quelle Afrique on parle ?
    - L’Afrique des classes compradores endo-coloniales et des démocraties formelles copiées-copiées des modèles vendus, financés ou exportés au bazooka par l’impérialisme occidental ; tous ces modèles dont sont biberonnés tous nos pseudo-intellectuels et ayant-été à l’école ?
    - L’Afrique des bancocrates et autres managers sortis des instituts de gestions néolibérales ; toutes ces élites politiques sans culture historique et qui sont missionnées à approfondir l’ancrage de nos sociétés et Etats dans des modèles néolibéraux ou sociaux-démocrates de développement sans originalité ?
    - l’Afrique des ruptures anti-néocoloniales et anti-impérialistes nourries par une autonomie de pensées chevillées à nos réalités propres et à nos cultures.
    Bref, l’histoire nous enseigne cette triste réalité propre aux institutions africaines : elles sont souvent perméables de façon invasive, aux paradigmes des logiques de domination occidentale sous formes néocoloniales et impérialistes. Et généralement, elles sont servies ou tenues par des intellectuels ou classes politiques qui sont souvent à leur degré maximum d’incompétence professionnelle ou idéologique et intellectuelle.
    Généralement, elle finissent par n’être que des sinécures qui desservent les causes de l’Afrique. A l’exemple de l’UA, de la CEDEAO, de l’UEMOA... En plus d’être placées et gérées sous financements occidentaux ; ces mains nourricières qu’on s’interdit de mordre ! Et rien de sérieux chez les élites africaines n’est pensé à relever de l’autonomie de pensée et de moyens matériels pour être mis au service de nous-mêmes et pour nous mêmes de façon endogène.
    Na an lara, an sara !
    La patrie ou la mort !

  • Le 30 avril 2022 à 19:34, par jeunedame seret En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Idée déjà géniale d’avoir un média africain qui parlerait en son nom !!! Écrit et parlé pourrait être ensemble judicieux. Ce média aura-t-il une constitution fidèle et décentralisée ? Mais le défi est surtout celui du choix du pays et l’identité, la personnalité de ce média devant nos faux politiciens. Et comment gérer toujours cette influence ou rivalité extérieure toujours avec la conspiration des Africains ? On a vu comment notre AFRICA NUMÉRO 1 fut habilement rayée de nos côtés au profit de RFI. Alors, qui va bien gérer l’avenir de ce média ? Comment éviter sa politisation sans risques et périls ?

  • Le 30 avril 2022 à 20:58, par Barou En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    DIBI merci merci merci et merci infiniment.
    Mon pays a besoin des gens comme vous.
    J aimerai un jour causer avec vous

  • Le 30 avril 2022 à 21:36, par TANGA En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Un média Africain pour les africains.
    Belle idée. Mais c’est déjà mort né. Oui car nos pays ne parlent pas le même language concernant la liberté de l’Afrique. Et puis, des dirigeants auront vite fait de vendre ce média au colon. Mieux des journalistes se feront payer pour pourrir le media.

  • Le 30 avril 2022 à 22:35, par Sonni ALIBER En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Une très bonne initiative,mais hélas l’impérialisme américain et français sont là pour casser et brûler 🔥 tout ce qui concourt à éliminer la domination étrangère sur le continent africain noir /quand est-ce qu’on pourrait se passer des aides étrangères sur le continent africain noir ?car c’est cette aide impérialiste qui broie les africains noirs et les réduisent en ÉTERNEL ESCLAVAGE,/Je vous souhaite bonne chance 🍀👍

    • Le 2 mai 2022 à 07:32, par Claude En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

      Cher Sonni Aliber, je comprends votre remarque et je la partage.
      Pour autant sans être utopiste, j’ai envie de croire qu’un tel projet soit possible. Là où il y a la volonté, il y a un chemin.
      Un média comme présenté pourrait être une première brique à l’unification des ambitions des pays d’Afrique de l’Ouest ( reforme structurelle, changement de monnaie, industrialisation, etc.)
      Ce n’est pas parce que c’est difficile que l’on avance pas, mais parce que l’on avance pas que c’est difficile.
      Soyons ambitieux par et pour nous même.

  • Le 1er mai 2022 à 06:23, par Zach En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    👍🏿👍🏿👍🏿. Bien dit ! J’ai personnellement bien connu et apprecie Africa No.1.

  • Le 1er mai 2022 à 10:27, par Sacksida En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Ecoutez, les Deficits Chroniques de l’Afrique sont multiples : Medias, Sante Economiques, Infrastructures, Industries, Education, Monnaie et Militaires etc. C’est clair que l’irresponsabilite de l’elites Dirigeantes Politiques Africaines depuis au moins 60 ans est bien sur en cause face a la Politique Francafrique, Neocoloniale et Imperialistes des Occidentaux. Si l’Afrique depuis 60 ans avait pu adopter les Propositions Concretes de Nkwame Nkrumah sur les Etats Unis d’Afrique, nous serions une grande Puissance economique, Militaire et Monetaire dans le Monde. Malheureusement, les Valets Locaux Africains du Neocolonialisme et de l’Imperialisme internationale ont capte la conscience des elites Africaines Corrompus et contre des interets fondamentaux des Peuples Africains ; de fait tous les Patriotes et Panafricanistes revolutionnaires ont subit des assassinats premedites avec la complicite de leurs propres freres. Quelqu’un comme Blaise compaore qui fait 27 ans au pouvoir politique aurait pu se racheter en poursuivant la Revolution Democratique et Populaire, et creant par exemple un Grand Medias Africains Patriotique pour continuer la Lutte pour la Liberation economique et Politique de l’Afrique combattante. Mais il a choisit de servir les Interets du Neocolonialisme et de l’imperialisme internationale ; et egalement ses propres interets personnels egoistes. Donc tant que l’Afrique ne s’Unira Pas reellement, elle restera un NAIN politique, economiques et Mediatique incapables malgre ses richesses de Revolutionner positivement la Societe Africaine. C’est seulement dommage..Salut
    .

  • Le 1er mai 2022 à 11:55, par Saam En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Ce sera peut-être difficile mais pas impossible. La jeunesse africaine s’éveille et mettent de plus en plus des bâtons dans les roues des dirigeants à la solde de leurs maîtres colonisateurs. Les médias internationaux st souvent de vrais poisons pour notre Afrique.

  • Le 1er mai 2022 à 13:15, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Merci Internaute 1 (Dibi) pour vos questions  : de quelle Afrique parle-t-on ? Je suis desolé de voir tout une constellations de personnalités en Com etre en retard sur l’actualité de nos jours mondialisée. Ce media dont vous parlez EXISTE dejà. OUI, ce media qui parle de l’Afrique, "l’Afrique des ruptures anti-néocoloniales et anti-impérialistes nourries par une autonomie de pensées chevillées à nos réalités propres et à nos cultures." selon l’internaute DIbi, OUI, ce media existe : c’est Afrique MEdia fondé par un Camerounais et animé pour la plupart du temps par les plus grands panafricanistes de notre temps. OUI, "Afrique MEdia", c’est la premère chaine libre du Monde vis-a-vis de l’Imperialisme et du Systeme de PRedations des Peuples. En cela, on pourrait reprocher à Paul Biya tout, mais sans sa couverture personnelle politique, Afrique MEdia aurait dejà fermé porté il ya belle lurette. Longue vie au President Banda Kani, le meilleur intellectuel analyste et grand panafricaniste de tous les temps  ! Banda KAni, c’est quelqu’un, un autodidacte mais je ne vois pas d’intello au Burkina ou en Afrique "who can pit himself against" Banda Kani. ("Se mesurer")
    Nos Intellos vont souvent trop loin dans les cieux de la France-Afrique pour chercher les solutions qui sont juste sur les toits de nos cases et de nos "entrer-coucher".
    A bas Dieu et Vive la vraie intellectualité, celle qui affranchit !

  • Le 1er mai 2022 à 13:17, par TANGA En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Un médiat. C’est bien.
    Profitons ici pour parlez de ce dont on ne parle jamais ; aussi, chacun de vous devra relayer.
    Depuis la nuit des temps, il y a des pays qui combattent le terrorisme, d’autres sont indexés comme financiers du terrorisme.
    Alors que chaque pays indexés comme financier se défendre. Il ne s’agira pas de dire je ne finance pas.
    Il s’agit d’envoyer son ambassadeur à la télé nationale de chaque pays attaqué pour désavouer les terrorisme, le djihadisme. Que l’ambassadeur désavoué en son nom et au nom de son pays et de ces dirigeants, qu’il condamne fermement. Cess pays s’il te le Qatar,l’Arabie saoudite

  • Le 1er mai 2022 à 19:32, par Alpha2025 En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Média africain. Très bonne idée. En attendant cette heureuse perspective qui mettra du temps à se concrétiser, les panelistes auraient pu nous proposer ce que nous devront faire avec les médias non africains que nous avons en ce moment ! (Au fait, Africa 24 et AFRICANEWS sont-ils des médias africains ?)

  • Le 3 mai 2022 à 03:53, par YAYI L’Africain En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    M. Barry rappelez vous de cette citation du célèbre écrivain Nigérian Wole Soyinka en 1962 à Kampala « Un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ». Et retenez toujours ceci ...ce que les puissants t’ont pris par les armes ne crois pas le récupérer par les larmes. Malheureusement nous sommes dans un monde où les puissants règnent en maîtres absolus et sans pitié. Utilisez les failles des puissants pour arriver à vos fins. L’homme le plus riche du monde aujourd’hui est un africain , il a soulevé des montagnes pour y arriver. Donc cher Barry arrêtez de....

  • Le 3 mai 2022 à 10:38, par sidbé la sidkèta En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    Bonjour ! à M. Abdoulaye BARRY que j’admire très bien par son franc parler et sans langue de bois...
    Son idée est très belle, seulement, je pense qu’il doit être au courant qu’il existe déjà une Radio Pionnière et Panafricaniste : AFRIQUE MEDIA (je me demande pourquoi il n’a jamais intervenu la-bas). Il serait très bien qu’il associe ses énergies à cette équipe de journalistes pour en faire une Radio Émergente.

  • Le 3 mai 2022 à 14:19, par SOME En réponse à : Géopolitique : « L’Afrique doit avoir un média qui parle en son nom », recommande Abdoulaye Barry

    M Barry tu oublies ce que sont la CEDEAO ou l’UEMOA ? ce debat ne date pas d’aujourd’hui mais pourquoi ca n’a pas recu de suite depuis ? S’il y a un pays ou ce genre de media devait voir le jour parmi les premiers c’est bel et bien le burkina, mais aujourd’hui il n’y a que Afrique media, Vox africa au kamerun, etc. Mais que n’a-t-on pas fait pour les faire taire a l’heure ou la guerre ne se fait plus principlaement avec les kalach etc ? Qui a promu RFI France 24, etc nos pays au detriment des medias locaux. RFI, France 24 etc ? ces medias ne sont meme pas ecoutés en europe car destines exclusivement a l’afrique ? Que n’ont pas dit certains africains quand le mali a fermé RFI etc ? Thomas sankara l’avait compris et avait initié le projet : ou en est on aujourd’hui ? c’est une question de volonte politque et non de discours.
    SOME

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