LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Burkina/Commune de Nobéré : Le village de Niorida à la traîne en matière d’accès à Internet et à la bande FM

Publié le mercredi 6 avril 2022 à 22h00min

PARTAGER :                          
Burkina/Commune de Nobéré : Le village de Niorida à la traîne en matière d’accès à Internet et à la bande FM

Le village de Niorida et environnants comptent environ 1 866 âmes. Comme dans beaucoup de localités du Burkina, il y a des difficultés pour accéder à internet sur mobile, à la bande FM et aux réseaux de télécommunications.

Pour atteindre le village de Niorida, il faut parcourir environ 77, 8 Km si vous démarrez de Ouagadougou et 24, 2 Km si vous venez de Manga. Ce village est situé dans la commune rurale de Nobéré, dans la région du Centre-Sud ( chef-lieu Manga), plus précisément au niveau de la province du Zoundwéogo. La route y est facile d’accès, contrairement à d’autres villages qui sont en manque d’infrastructures routières. Des logements modernes y sont construits donnant ainsi une belle façade au village. Les vendeuses sont aux aguets pour proposer leurs fruits et légumes aux voyageurs.

Une fois arrivé à Niorida, on remarque immédiatement une chose lorsqu’on tient son téléphone. Il n’y a plus de réseau, encore moins de connexion à l’internet mobile. Celui qui découvre le village pour la première fois n’arrête pas de redémarrer son téléphone pour capter le réseau. C’est peine perdue, ici la connexion internet sur mobile est quasi inexistante. Ceux qui ont plus de chance constatent que leurs connexions internet est très instable. En ce qui concerne les appels téléphoniques et l’envoi de SMS, c’est une autre paire de manches. Il est difficile d’effectuer des appels, ou, une fois que l’interlocuteur décroche, il y a des moments où le réseau vacille.

Yves Adanabou a demandé aux compagnies de télécommunications de venir soulager des habitants de Niorida et des alentours

Le cri de cœur d’un habitant du village

Ce faible signal au niveau des réseaux de télécommunications et d’internet sur mobile peine énormément les populations. C’est le cas d’Yves Adanabou. Il est le gestionnaire de l’un des plus grands complexes hôteliers du village. « Au niveau des infrastructures de communications, je ne vais pas dire que nous sommes délaissés, mais nous avons une grande insuffisance. Toutes les trois compagnies de téléphonies mobiles ont un signal faible. Il est difficile de converser de manière continue avec le correspondant, à cela s’ajoute la communication par internet sur mobile qui est presqu’impossible au niveau de la localité », a-t-il martelé. Et pourtant, selon les dires d’Yves Adanabou, Niorida est un grand carrefour. Les voyageurs du Ghana, du Togo et du Burkina profond empruntent ce chemin. Pour lui, le minimum aurait été que les sociétés de téléphonies aient un meilleur signal afin de permettre à ceux qui sont dans le domaine des affaires de pouvoir bénéficier d’une meilleure communication avec leurs partenaires.

Niorida vu d’en haut

En plus, le village est confronté à une autre difficulté. Il s’agit du mauvais signal de la bande FM. Les villageois n’arrivent pas à capter régulièrement la radio. Une situation déplorable, selon Yves Adanabou, qui a rappelé que la radio est le moyen le plus rapide en ce qui concerne l’accès à l’information, pour les populations des zones rurales. « Ici, il est rare d’avoir le signal de la radio si vous n’avez pas une radio assez puissante. Pourtant le système de la radio FM est accessible aux populations des zones rurales parce qu’elles sont majoritairement analphabètes. En plus la radio coûte moins chère ».

Si l’accès à la radio est un véritable casse-tête, la télévision émet avec moins de difficultés, même si ceux qui ont des télévisions sont fréquemment confrontés aux coupures d’électricité. « Il y a des problèmes avec les sources d’énergies. Pendant la journée, on coupe souvent le courant durant plusieurs heures ».

Yves Adanabou a demandé aux journalistes d’être plus proches des populations rurales

Avant de clore ses propos, Yves Adanabou a expliqué que toutes ces entraves mettent à mal le développement économique de la localité et privent un grand nombre de populations du droit à l’information. Il a invité les autorités à se pencher sur le sort de Niorida. Il a suggéré que l’Etat mette en place des infrastructures nécessaires afin que les médias privés puissent, pourquoi pas, s’installer au côté des populations rurales. « L’Etat doit assumer ses responsabilités. Il faut créer un environnement pour inciter les médias privés à venir dans les villages. Je demande également aux journalistes qui sont de passage dans les zones rurales, de profiter de l’occasion pour décrire la vie des populations, afin qu’elles puissent être entendues au niveau des autorités », a proposé Yves Adanabou. Il a précisé que la région du Centre-sud est très attractive et que les compagnies de téléphonies gagneraient à régler le problème de la connexion sur mobile et le manque de réseau.

Samirah Bationo
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique