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Portrait de femme : « J’invite les femmes à s’intéresser à la mécanique », exhorte Adjaratou Bougouma, mécanicienne à Ouagadougou

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Publié le vendredi 1er avril 2022 à 23h07min

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Portrait de femme : « J’invite les femmes à s’intéresser à la mécanique », exhorte Adjaratou Bougouma, mécanicienne à Ouagadougou

Adjaratou Bougouma exerce le métier de mécanicien d’engins à deux roues depuis septembre 2019. Mariée et mère de deux enfants, c’est une passionnée de mécanique qui rêve d’ouvrir un jour son propre garage.

Tendre la chaîne, vérifier le freinage, faire la vidange…, voici entre autres le quotidien d’Adjaratou Bougouma qui sort de l’ordinaire des femmes. Employée comme mécanicienne dans un des garages de la capitale, elle manie aussi bien les clés et les tournevis, que les ustensiles de cuisine pour une femme au foyer.
« Je suis en train de faire une révision de la moto. Elle consiste à faire la vidange, tendre la chaîne, vérifier le freinage, serrer les vis… et procéder au nettoyage », explique-t-elle pour répondre à la question de savoir ce qu’elle faisait.

Adjaratou Bougouma est en effet une femme mariée et mère de deux enfants. Cependant, cela ne l’empêche guère d’exercer le métier de mécanicien avec la bénédiction de son époux. « Étant une femme mariée et mère de deux enfants, je ne peux pas dire que je ne rencontre pas de difficultés dans l’exercice de mon métier. Mais j’ai le soutien de mon mari qui m’encourage et cela me galvanise », avance Adjaratou Bougouma.

« Bien avant de travailler ici, j’étais de 2013 à 2015 dans une autre maison où je faisais le montage à la chaîne », souligne Adjaratou Bougouma, mécanicienne

Une mécanicienne expérimentée

Sortie du Centre féminin d’initiation et d’apprentissage aux métiers (CFIAM) de Koudougou, avec une attestation de formation en mécanique, Adjaratou Bougouma capitalise aujourd’hui de l’expérience dans le montage des engins à deux roues. Si les deux années d’apprentissage (2008-2009) lui ont permis d’acquérir les b. a. -ba de ce métier, elle tire son expérience de son passage dans l’une des entreprises de montage et de distribution d’engins à deux roues basée à Ouagadougou.

« Bien avant de travailler ici, j’étais de 2013 à 2015 dans une autre maison où je faisais le montage à la chaîne », souligne-t-elle.

Orpheline de père, Adjaratou Bougouma est parvenue à poursuivre ses études et à obtenir sa formation de mécanicienne grâce à son frère. « Quand j’étais petite, je souhaitais faire la technique. Mais par défaut de moyens, c’est mon frère qui payait mes études puisque je n’ai pas connu mon papa », laisse-t-elle entendre en répondant à la question pourquoi s’est-elle adonnée à la mécanique.

Une femme déterminée et ferme en dépit des préjugés

Mme Bougouma révèle qu’à l’issue de sa formation, elle s’est dirigée vers un commerçant pour se faire “ la main” dès la fin de son apprentissage.

Adjaratou Bougouma, en pleine maintenance d’un engin à deux roues

Malgré les critiques de certaines personnes de son entourage du fait du métier qu’elle exerce, Mme Bougouma est restée déterminée et ferme dans cette relation qui la lie à la mécanique depuis son enfance. « Quand je sors de ma cour pour me rendre à mon lieu de travail, certaines voisines se moquent de moi. Elles ne comprennent pas qu’une femme puisse faire de la mécanique », laisse-t-elle entendre.

Son message à la gent féminine quant aux préjugés qu’elle peut avoir vis-à-vis de cette profession, est que la mécanique n’est pas un métier spécifique aux hommes. Elle les invite de ce fait à changer leur perception des choses et à s’investir dans ce domaine. « J’invite les femmes à s’intéresser à la mécanique puisque ce n’est pas un boulot typiquement destiné aux hommes. L’essentiel, c’est de s’armer de courage avant tout », exhorte Mme Bougouma.

Née le 10 avril 1987, Adjaratou Bougouma fêtera dans quelques jours ses 35 ans. La mécanique dans le sang, elle ne rêve que d’ouvrir son propre garage d’engins à deux roues tout en mettant des pièces détachées et des motos en vente.

Hamed NANEMA
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