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9e Forum mondial de l’eau : Pour Alassane Samoura, les décideurs doivent faire de l’eau une nécessité vitale

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Publié le mercredi 23 mars 2022 à 22h45min

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9e Forum mondial de l’eau : Pour Alassane Samoura, les décideurs doivent faire de l’eau une nécessité vitale

« Sécurité de l’eau pour la paix et le développement ». C’est sous ce thème que se tient du 21 au 26 mars 2022 à Dakar, au Sénégal, le 9e Forum mondial de l’eau. C’est une première en Afrique subsaharienne. Présent à cette édition, le promoteur du musée de l’Eau du Burkina, Alassane Samoura parle de sa participation et de son combat pour la promotion du droit à l’eau et de son riche patrimoine matériel et immatériel.

Lefaso.net : Vous participez au Forum mondial de l’eau qui s’est ouvert à Dakar, lundi 21 mars 2022. Quel sera l’apport du musée de l’Eau du Burkina à cet événement ?

Alassane Samoura : Le musée de l’Eau a pris part à de nombreuses rencontres nationales, sous régionales et mondiales sur l’eau. Celui du 9e Forum mondial de l’eau (FME) de Dakar qui se tient pour la première fois en Afrique subsaharienne auquel le musée de l’Eau a été convié par l’UNESCO est une opportunité pour lui de montrer aux nombreux visiteurs l’originalité et les innovations d’un musée aussi atypique que celui du Burkina Faso, d’exposer un pan du patrimoine matériel et immatériel de l’eau.

Le Musée a saisi cette opportunité pour nouer des partenariats avec l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et d’autres institutions comme le Musée de l’eau et des civilisations de Marrakech du Roi Mohammed VI, et le Réseau mondial des musées de l’Eau. Le Musée a construit des ponts lors de ce Forum mondial de l’Eau.

Quels sont les enjeux d’un tel forum pour le continent ?

Au cours du FME de Dakar la sécurité, la paix et le développement sont les grands enjeux d’échanges et de partages. Car par et avec l’eau les décideurs du monde entier doivent amener les États et, à travers la gouvernance, à faire en sorte que l’eau soit utile et en partage avec tous. Les cours d’eau ne connaissent pas de frontières, les eaux coulent et arrosent tous les espaces sur leur trajectoire

Faire de l’eau, un lien entre les Etats d’Afrique, initier des projets hydrauliques transfrontaliers, amener les populations à se solidariser entre elles à travers les grands bassins versants hydrauliques. L’Eau est fédératrice ! Voici quelques défis auxquels le FME de Dakar devra apporter des réponses

L’eau peut-elle être une arme contre le terrorisme ?

Au musée de l’Eau, nous sensibilisons et éduquons sur les aspects culturels, religieux et divins de l’eau qui peuvent être des réponses aux attaques barbares des terroristes. Au niveau du bassin du lac Tchad, l’unité de gestion sous régionale a inscrit comme mission prioritaire la lutte contre le terrorisme en y associant populations et forces militaires.

Pensez-vous que ce forum sera celui des actions concrètes ?

De nombreuses bonnes idées sont proposées lors de différentes rencontres, mais peu sont mises en œuvre, car il n’y a pas un mécanisme de suivi et d’évaluations de ces bonnes réponses. Avant le Forum de Dakar, la CEDEAO a convié tous ses partenaires experts de l’eau pour porter la voix de la communauté. La gestion des bassins transfrontaliers a été proposée entre autres.

Au niveau africain, nous avons la bonne expérience du Burkina Faso pour que les chefs d’Etats inscrivent l’accès à l’eau potable et l’assainissement dans les constitutions de chaque pays. Ce qui fera de l’eau et de l’assainissement un droit humain, second droit après le droit à la vie.

Croyez-vous toujours à l’Objectif 6 de développement durable qui est de garantir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous d’ici 2030 au Burkina et en Afrique ?

Les ODD6 pour le Burkina Faso et la quasi-totalité des pays de la planète seront difficiles à atteindre voire impossible. Peu de ressources financières y sont allouées, la volonté politique est morose, les populations persistent dans leurs comportements chez les anciennes générations, la coopération entre Etats est timide, etc.

Qu’est-ce qui doit être fait pour atteindre cet objectif plus rapidement ?

Voici les actions urgentes à entreprendre :

Amener les hommes politiques à faire de l’eau et de l’assainissement une priorité, une nécessité vitale ;

Amener les populations à prendre conscience que leur survie et celle des générations ; présentes et futures dépend de leurs changements de comportements
Allouer les ressources financières nécessaires ;

Amener les sociétés civiles et citoyennes à faire des plaidoyers ...

Un mot de fin…

Le musée de l’Eau en prenant part au FME de Dakar parle des femmes du Burkina Faso et de quelques pays d’Afrique sur leurs difficultés à accéder à l’eau potable et à un assainissement décent. Le musée de l’Eau en exposant sous le pavillon de l’UNESCO présente une richesse de l’eau qu’est son patrimoine matériel et immatériel.

Entretien réalisé en ligne par Fredo Bassolé
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