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Décès du juge Kassoum Kambou : Le pays des hommes intègres rend hommage à « un magistrat rigoureux et intègre »

Publié le mardi 1er mars 2022 à 23h05min

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Décès du juge Kassoum Kambou : Le pays des hommes intègres rend hommage à « un magistrat rigoureux et intègre »

Suite au décès du président du Conseil constitutionnel survenu le samedi 19 février 2022 à Paris, un hommage national à l’illustre magistrat a été organisé à la place de la nation de Ouagadougou ce mardi 1er mars 2022. A cette cérémonie, étaient présents le président du Faso, la famille du défunt, ses parents, ses amis, ses collègues. Tous étaient là pour rendre hommage au « juge Kambou ». Au cours de la cérémonie, il a été élevé à titre posthume à la dignité de grand officier de l’ordre de l’Etalon.

Le samedi 26 février 2022, le pays des hommes intègres a été meurtri par la disparition de l’un de ses illustres fils, le juge Kassoum Kambou, précédemment président du Conseil constitutionnel. Au regard du parcours exemplaire et de ce que l’homme représentait pour le pays, un hommage lui a été rendu à la place de la nation. C’est dans un "calme bruyant" et un fort recueillement que s’est tenue la cérémonie, en présence des plus hautes personnalités parmi lesquelles, le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Président du Faso, lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba

Tous se disent attristés par la disparition de l’homme. Tous reconnaissent son mérite et personne ne tarit d’éloges à son endroit, tant il a empreint les institutions étatiques de son ardeur au travail et de sa sagesse. Le représentant des parents, Sansan Da dira à ce sujet qu’« il ne me revient pas de revenir sur ses qualités au risque de gâcher tout le bien que le monde lui reconnaît. Je serais suspect de lui vendre des hommages puisque je suis un parent direct. On penserait que je suis en train de l’embellir. Dieu merci, ce sont les autres qui ont travaillé et vécu avec lui qui ont retracé sa vie ».

Cercueil de Kassoum Kambou

La disparition du juge Kambou intervient à un moment où le Burkina Faso écrit une nouvelle page de son histoire. « Si la mort avait présenté une requête en ce qui te concerne devant tes collègues pour t’emporter, je suis certain que cette requête aurait été déclarée irrecevable in limine litis et illico presto, parce qu’intervenant trop prématurément », a déclaré Mazobé Jean Kondé, premier président de la Cour de cassation, président du Conseil supérieur de la magistrature.

Il a aussi relevé les mérites de l’enfant de Kampti, dans le sud-ouest du Burkina. « Notre tristesse est grande parce que notre pays vient de perdre un de ses illustres fils, un serviteur infatigable de l’Etat qui a accompli un parcours hors du commun. De sa profession, Kassoum Kambou était un magistrat chevronné aux analyses lucides, au verbe mesuré et à la plume raffinée, un travailleur méthodique, sobre, discret avec en plus un formidable esprit d’ouverture sur son semblable », retiendra M. Kondé.

Assemblée venue rendre hommage au juge Kassoum Kambou

Pour sa famille chez qui la douleur ne pourra jamais s’estomper, le disparu était un modèle, un repère, toujours présent au moment où elle avait toujours besoin de lui. Elle est toutefois réconfortée car, dit-elle, « nous sentons que nous ne sommes pas seuls. Ta grande famille, tes collègues, tes amis d’ici et d’ailleurs et la nation toute entière sont à nos côtés », a affirmé sa fille, Kadi Kambou.

Au nom du président du Faso, chef suprême des armées, l’illustre disparu a été élevé à titre posthume à la dignité de grand officier de l’ordre de l’Etalon.
En rappel, Kassoum Kambou a rangé définitivement sa toge à l’âge de 66 ans à Paris où il avait été évacué pour des soins. Il a été nommé président du Conseil constitutionnel le 25 février 2015 et a prêté serment le 13 mars de la même année, devenant ainsi le 3e président de la haute juridiction de l’Etat en matière électorale et constitutionnelle. En plus de cela, il a occupé d’importants postes nationaux et internationaux.

Parcours du juge Kassoum Kambou

1992 - 2002 : conseiller à la Cour suprême et membre du Conseil supérieur de la magistrature de 2000 à 2002
- 1997 - 1999 : membre de la direction des affaires civiles, pénales et du sceau
- 1990 - 1995 : conseiller à la Cour suprême
- 1988 - 1990 : conseiller à la Cour d`appel de Ouagadougou
- 1987 - 1988 : conseiller juridique à la direction du développement industriel (ministère de la Promotion économique)
- 1985 - 1987 : procureur du Faso à Dori
- 1984 - 1985 : procureur de la république à Ouagadougou
- 1983 - 1984 : substitut du procureur de la république à Ouagadougou et membre du tribunal populaire de la révolution (TPR)
- 1982 - 1983 : formation à l`Ecole nationale de magistrature de Paris
- 1980 - 1981 : magistrat intérimaire au tribunal de première instance de Ouagadougou

Dofinitta Augustin Khan
Erwan Compaoré (Stagiaire)
Lefaso.net

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