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Marathon de l’intégration ouest-africaine : Le lièvre était Togolais

Publié le lundi 28 novembre 2005 à 07h44min

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Ils étaient 550 marathoniens à participer, le samedi 26 novembre dernier, au marathon de l’Intégration ouest- africaine dénommé MIOA. Parmi eux, il y avait 10 Togolais et un Ivoirien ; les autres concurrents étant dominés par les Burkinabè.

De prime abord, on croyait que les nôtres feraient cavalier seul, mais à l’issue de l’épreuve, le lièvre était du Togo en la personne de Seidou Abdourahaman.

42,195 km, telle était la distance à parcourir à travers certaines artères de la ville. Quand le départ a été donné à 14 h 33, non loin du bar "La citadelle", les marathoniens se sont ébranlés sur l’avenue de l’Entente. A l’intersection de la voie qui mène à Bobo, à peine ont-ils bifurqué pour le centre-ville que le Togolais Simyeli Batakou se détache. Le voyant prendre le large, Yenté Agnamba, Kereziwé et Laré Bonli réagissent immédiatement et tentent de le rattraper avant le CBC. Derrière les trois Togolais, suivent un groupe de onze coureurs. Pendant ce temps, l’homme de tête continue de grignoter des secondes.

Au Rond-point des Nations unies, une équipe de ravitaillement lui offre au passage une bouteille d’eau. Il prend rapidement quelques gorgées et jette la bouteille. Il tournera seul à l’avenue du Conseil de l’entente. Quand il s’est retrouvé sur l’avenue Charles de Gaulle, il était talonné par son compatriote Laré Bonli, qui a lâché ses deux compagnons.

Au fil de la course, Seidou Abdourahaman, Georges Tassembédo et Saouté Tchombé rattrapent Laré Bonli qu’ils devancent. Le premier coureur cité ne tardera pas à rattraper Simyeli Batakou (il faisait du 21 à l’heure), qui avait mené les débats pendant un bon moment. Après une concertation, Seidou part seul et laisse Simyeli, qui sera englouti par les autres.

Ayant compris la tactique, le militaire Charles Neboua et le sapeur pompier Georges Tassembédo se mettent à la poursuite de Seidou. A côté d’eux se trouve Saouté, qui surveille leur rythme. A la hauteur du SIAO, Georges parvient à le rejoindre. Ils vont se suivre côte à côte jusqu’à l’avenue qui mène à la Place des héros nationaux. Se relayant sans cesse, ils prendront en chemin de l’eau sans même vider le contenu bien qu’il fît excessivement chaud.

L’accélération rageuse de Seidou__Avant la Salle des banquets de Ouaga 2000, le Togolais place une accélération à laquelle le Burkinabè ne peut répondre. Georges, qui avait l’air fatigué, ralentit l’allure et attend Charles, qui se décide à prendre le Togolais en chasse. Mais celui-ci, qui a pris une bonne avance, accélère l’allure. A la pharmacie Dominique Kaboré, Seidou s’asperge d’eau. On était à 27, 500 km de course.

Au Réjouissance bar, il restait 12 km à parcourir. Quand il a tourné après le château d’eau pour prendre la route du théâtre populaire, l’écart entre lui et son poursuivant était de cinq minutes. Dès lors, on savait que personne ne pouvait l’inquiéter et c’est en solitaire qu’il fera son entrée au stade du 4-août. _Il a couvert la distance en 2 h 32’ 21’’. Sa victoire a tout simplement été acquise sur la force du poignet.

Selon le vainqueur, c’est la première fois qu’il participe à un marathon ainsi qu’il sort à l’extérieur. Il était très heureux de terminer à la première place et il s’est battu jusqu’au bout. Seidou a déclaré qu’après ’’un qui à moi avec le Burkinabè’’, il est parti, et comme son adversaire n’a pas répondu à son attaque, il s’est dit que le moment était venu de tenter sa chance. Et son audace a été payante.

Les cinq premiers au classement participeront, le 6 avril 2006, au marathon de Paris. Signalons que 120 cadets et 20 handicapés ont participé à la compétition une courte distance. Ils ont reçu des prix allant de 30 000 FCFA à 100 000 FCFA.

Le classement 1er :
 Seibou Abdourahaman (Togo) : 1 million de FCFA
 2e : Saouté Tchombé (Togo) : 600 000 FCFA
 3e : Charles Neboua (Burkina Faso) : 400 000 FCFA
 4e : Pikili Messodina (Togo) : 300 000 FCFA
 5e : Amewouho Atchou (Togo) : 250 000 FCFA
 6e : Yenté Magnamba (Togo) : 200 000 FCFA
 7e : Kataya Awati (Togo) : 150 000 FCFA
 8e : Simyeli Batakou (Togo) : 100 000 FCFA
 9e : Soulama Mikatiehé (Togo) : 75 000 FCFA
 10e : Georges Tassembédo (Burkina Faso) : 50 000 FCFA

Justin Daboné
Observateur Paalga

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