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Union générale des étudiants burkinabé : Déclaration de rentrée de l’ANEB

Publié le vendredi 25 novembre 2005 à 07h15min

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Camarades étudiantes et étudiants,

En ce début d’année académique, l’ANEB (Association nationale des étudiants burkinabé) souhaite à tous et à toutes, une bonne rentrée. Elle félicite tous les étudiants qui en dépit des nombreuses difficultés rencontrées sur le campus, ont réussi à leurs examens.

Elle exhorte tous ceux pour qui l’année s’est soldée par un échec à redoubler d’ardeur au travail. Aux nouveaux bacheliers, l’ ANEB souhaite la bienvenue sur le campus. Camarades, malheureusement cette année encore, les effets des Programmes d’ Ajustement Structurel (P.A.S) se feront durement ressentir sur le campus.

Le désengagement de l’Etat qui résulte de l’application de ces PAS, a pour conséquence la dégradation continue des conditions de vie et d’ études des étudiants. Ainsi, les capacités d’accueil des amphithéâtres, des salles de T.D.

ainsi que le matériel didactique restent insuffisants ; ce qui rejaillit négativement sur la qualité de la formation Par ailleurs, le désordre continue de régner dans l’organisation des examens dans certaines UFR avec des erreurs de délibérations, des corrections douteuses des copies... Pendant ce temps, les autorités persévèrent dans leur volonté d’exclure les enfants du peuple de l’enseignement par l’instauration de tests payants même en cours de formation comme c’est le cas au niveau de la filière Maîtrise en Sciences de Gestion (M.S.G) à l’UFR/SEG.

Sur le plan social, c’est le règne des contingentements. Cette année par exemple, l’octroi de la bourse est conditionné à l’obtention de la moyenne de l3,2l au baccalauréat.

Les repas au restaurant universitaire sont eux aussi contingentés (5.350 plats pour environ 25.000 étudiants). La mutuelle de santé (MUNASEB) quant à elle, est loin d’ être une réalité concrète pour la majorité des étudiants. En outre, des critères arbitraires visant l’élimination du maximum d’étudiants sont institués pour le bénéfice et le renouvellement de l’aide (ancienneté du baccalauréat pour l’octroi de l’aide, critère de l’âge d’octroi, critère de moyenne pour le renouvellement de l’aide et de la bourse. . .).

Toujours sur le plan social, moins de 5% des étudiants sont logés en cité universitaire, soit 1 lit pour environ 20 étudiants. Voilà là quelques clichés du vécu quotidien des étudiants. Evidemment, dans un tel contexte, les résultats ne sont guère surprenants. Pour cette session de septembre, les chiffres sont suffisamment illustratifs : en MPI l5 admis sur 168 étudiants, en MPC, 44 admis sur 219 étudiants, en licence de mathématiques, 6 admis sur 67, en 1ère année d’histoire, 47 admis sur 312, en SEG2, l26 admis sur plus de 1.000 étudiants.

Face à ces problèmes réels qui tenaillent les étudiants, le gouvernement a toujours opposé le manque d’argent. Pourtant le train de vie de l’Etat et de ses dignitaires ne cesse de croître. Notre pays est passé maître dans l’organisation de manifestations de prestige ( Sommets de l’U.A, de la Francophonie, de la CEN-SAD...). Aussi les tenants de la IV République et leurs alliés s’enrichissent-ils de façon indécente sur le dos du contribuable. On se souvient des 3 millions des députés pour les fêtes de fin d’année.

Dernièrement, ce sont leurs indemnités de session qui sont passées de 21000F à 30.000F par jour. Les ministres quant à eux, bénéficient chacun d’un million pour les vacances gouvernementales. II leur a même été attribué des prêts sans intérêts de 15 millions pour s’acheter des voitures. Nous avons toujours en mémoire l’histoire de ce ministre qui se baladait avec des centaines de millions qu’il ne savait où cacher.

Maintenant, ce sont leurs enfants qui jouent avec les millions que papa a soigneusement rangé dans un coin de la maison. Comme nous pouvons le constater, les uns doivent faire des sacrifices car il n’y a pas d’argent alors que les autres, une infime minorité, peuvent continuer à se sucrer paisiblement sur le dos de la majorité.

C’est dans ce contexte que se tient la campagne pour l’élection présidentielle. Pour l’organisation de cette élection, sont injectés des moyens colossaux : posters géants, tee-shirts, pagnes, déplacement de candidats en hélicoptère, transport de foules sur les lieux des meetings, etc. Dans ces conditions, les étudiants ne doivent pas se laisser divertir par des promesses électoralistes.

Ils doivent plutôt s’organiser pour formuler leurs justes revendications. C’est pourquoi, l’ ANEB invite l’ensemble des étudiants à se mobiliser en son sein afin qu’ensemble nous posions nos revendications présentes relatives à nos conditions de vie et d’études. Elle les invite également à se démarquer de la mascarade électorale du 13 novembre prochain.

Pour la défense ferme de nos intérêts matériels et moraux, en avant !

Tous unis au sein de l’ ANEB, nous vaincrons !

Bonne rentrée académique 2005-2006 !

Pain et Liberté pour le Peuple !

Le Comité Exécutif

Sidwaya

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