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Burkina/Rétrospective 2021 : L’éducation, un secteur qui tient le coup, malgré tout

Publié le dimanche 2 janvier 2022 à 23h25min

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Burkina/Rétrospective 2021 : L’éducation, un secteur qui tient le coup, malgré tout

L’année 2021 dans le secteur de l’éducation n’a pas été un long fleuve tranquille. De la crise sécuritaire avec son corollaire de désagréments sur le système éducatif, aux « mouvements d’humeur » des élèves en passant par l’effondrement des infrastructures éducatives, l’actualité dans le secteur a été fournie en 2021.

Tout a commencé avec les nouvelles reformes annoncées par le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues (MENAPLN) en 2021. En substance, ces reformes prévoyaient l’organisation du baccalauréat par le ministère de l’Education nationale au lieu de celui de l’Enseignement supérieur ; la suppression du second tour au Brevet d’études du premier cycle (BEPC), la suppression du Certificat d’études primaires (CEP), entre autres. Il n’en fallait pas plus pour se mettre à dos les élèves et les syndicats de l’éducation qui ont exprimé leur opposition à ces réformes. C’est le début du bras de fer entre le ministère et les élèves.

Fermeture de l’un des plus grands lycées

Sur l’ensemble du territoire national, les élèves ont marché pour dénoncer l’application de ces nouvelles réformes. Dans ces mouvements d’humeur, plusieurs dégâts ont été enregistrés. Le 17 mai 2021 à Ouagadougou, les élèves ont pris d’assaut le lycée Philippe Zinda Kaboré et saccagent le bureau du proviseur et sa voiture. Un acte de trop selon le ministère qui, en conseil des ministres, le 24 mai 2021, a pris la décision de fermer ce lycée qui était l’un des plus grands et des plus anciens du pays. Le gouvernement a décidé de faire du lycée Philipe Zinda Kaboré, un lycée scientifique pour la rentrée scolaire 2022-2023. Cet établissement recevra des élèves ayant obtenu de très bons résultats. Il sera également un internat. Malgré les multiples agitations des élèves, le ministre de l’Education nationale est resté sur sa position, celle de "cadenasser" le Zinda.

Des assises pour une refondation de l’éducation

Du 18 au 20 novembre 2021, se sont tenues les assises nationales de l’éducation à Ouagadougou sous le thème "Quelles réformes et stratégies d’actions pour développer l’éducation nationale ?". Cet évènement, patronné par le président du Faso, Roch Kaboré, était un cadre de réflexion et de proposition afin de rendre le système éducatif plus performant. Durant ces trois jours d’échanges, plusieurs préoccupations du secteur étaient au menu des échanges dont ‘’les indésirable reformes’’ des élèves. Si les différents acteurs ont accordé leurs violons sur l’organisation du baccalauréat par le ministère de l’Education nationale en lieu et place de celui de l’Enseignement supérieur, force est de constater que certains points d’achoppement n’ont pas trouvé de consensus. Il s’agit, entre autres, de la suppression du CEP, de l’adoption d’un seul tour pour le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et la suppression de la dictée.

Effondrements de bâtiments scolaires en cascades

L’effondrement d’infrastructures éducatives a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le 24 mai 2021, un bâtiment de trois classes s’effondre alors que les élèves étaient en pleine activité pédagogique dans une école de la commune de Dandé, dans la région des Hauts-Bassins, tuant une élève et blessant 24 autres élèves. Le 31 août 2021, une dalle à l’université Norbert Zongo, à Koudougou, s’effondre, causant la mort de quatre personnes dont trois étudiants et un ouvrier. Trois mois plus tard, c’est l’Université Joseph Ki-Zerbo à Ouagadougou, qui va subir le même sort, mais moins dramatique que celui de la Cité du cavalier rouge (Koudougou). En effet, le 1er décembre 2021, une partie du plafond de l’amphithéâtre A 600 de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, s’est écroulé sur les étudiants en plein cours. Treize étudiants ont été blessés suite à cet accident.

L’impact de la crise sécuritaire

Le domaine éducatif est celui qui paie le plus lourd tribut de la crise sécuritaire qui affecte le Burkina Faso depuis 2016. En 2021 également, comme les années antérieures, l’insécurité a frappé de plein fouet le secteur de l’éducation. Le nombre d’écoles fermées a évolué. Selon les chiffres dudit ministère, 2 923 écoles sont fermées à la date du 30 novembre 2021 du fait de l’insécurité, mettant dans la rue 424 014 élèves et 12 478 enseignants sont sans classes.

La reconduction du ministre de l’éducation nationale, Pr Stanislas Ouaro, dans le nouveau gouvernement, malgré le tourbillon d’évènements qui a secoué son département, aura été un fait marquant de l’année 2021.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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