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Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

Publié le vendredi 31 décembre 2021 à 13h45min

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Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

Alors que l’expression « réconciliation nationale » est sur plusieurs lèvres et que le ministère en charge de cette question est à pied d’œuvre pour un forum national à cet effet, le militaire à la retraite, colonel Lona Charles Ouattara, qualifie cela d’un trompe-l’œil. C’est le titre de son dernier ouvrage. Dans une interview accordée à Lefaso.net le jeudi 30 décembre 2021, l’homme politique, ancien 2e vice-président de l’Assemblée nationale (VIIe législature, 2016-2020), donne sa lecture de la situation nationale (sécuritaire et socio-politique).

Lefaso.net : Quel commentaire pouvez-vous faire de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement au Burkina Faso ?

Lona Charles Ouattara : La stratégie se définissant comme la dialectique de volonté employant la force pour résoudre le conflit, je dirai que la situation dans laquelle nous nous trouvons au Burkina Faso marque la défaite d’une certaine stratégie. Il faut savoir que la stratégie utilisée par Blaise Compaoré pour structurer nos forces armées est celle que la transition a poursuivie. Le gouvernement démocratiquement élu du président Roch Kaboré a poursuivi la même stratégie.

C’est une stratégie qui ne fonctionne pas. Etant donné qu’elle ne fonctionne pas, il vaut mieux la changer parce qu’il n’y a pas qu’une stratégie. C’est en fonction des situations qu’on s’adapte. Pourquoi ? Parce que le format de notre armée est inadapté. Blaise [Compaoré] a adopté un format militaire où ce sont des régiments ou de groupements dit de forces, ce qu’on appelle généralement un groupement tactique interarmes. Ce qui signifie que ces régiments ne sont pas commandés par une grande unité à savoir la brigade militaire, la division militaire, le corps d’armée militaire.

N’étant pas commandés par une grande unité militaire, les régiments ou groupements de force se trouvent déployés de manière isolée sur le terrain, ce qui amène l’ennemi à les réduire plus facilement parce qu’il n’y a pas de manœuvre d’ensemble où deux ou trois régiments s’épaulent pour mener une action. Ça, c’est un format qui ne peut pas nous permettre de vaincre. Il faut le changer forcement. Et je pense qu’il faut que le chef de l’Etat se résolve à réorganiser l’armée.

Suite à l’attaque d’Inata, on assiste à des remaniements dans les garnisons. Est-ce une bonne dynamique ?

Il a changé des chefs militaires à la tête des régions militaires. Il a nommé des lieutenants-colonels. Et j’avais dit que le fait de nommer des lieutenants colonels alors que des régions militaires ne sont pas des commandements opérationnels en tant que tel mais plutôt des espaces administratifs, des espaces de cantonnement d’unités opérationnelles, il se condamne à nommer à la tête de ces unités opérationnelles des plus jeunes que des régions militaires. Conséquence, un autre décret est arrivé et on a vu la nomination des commandants, capitaines à la tête des régiments et groupements de force. C’est un chemin qui n’est pas adéquat pour gagner la guerre.

Vous avez livré une série de contributions dans la dynamique de la lutte, notamment à travers vos livres. Quelle suite a été réservée à votre démarche par les plus hautes autorités, vous qui appartenez à la majorité présidentielle ?

Il n’y a aucune suite ! Ce n’est pas le fait d’appartenir à la majorité présidentielle qui fait que vos idées soient forcement prises en compte. Il y a une hiérarchisation d’appartenance. Il y a des partis politiques qui sont de la majorité présidentielle qui sont plus proches du parti majoritaire, je veux dire le MPP [Mouvement du peuple pour le progrès]. En plus de cela, il y a la personnalité. Je suppose que je suis toujours considéré comme un réactionnaire parce que, depuis le temps de mon promotionnaire Thomas Sankara, j’ai dit non à la révolution parce que je reste persuadé que l’immixtion de l’armée dans la scène politique est négative pour la discipline, la bonne cohésion de l’armée et son caractère opérationnel. Ce qui fait que depuis 1984, j’ai dit non, j’ai refusé d’adhérer à la révolution.

Les gens me perçoivent toujours sous cet angle alors qu’ils ne font pas la révolution eux-mêmes donc je ne suis pas surpris. Toute proposition que vous faites, les gens voient cela comme une menace alors que c’est le pays qui est en train de disparaître progressivement. Les frontières de notre pays sont en train de disparaître progressivement, donc je pense que les idées, quelles que soient les personnes qui les émettent, il faut prendre soin de les discuter et de voir ce qu’on peut prendre dedans. Mais ce n’est pas le cas, malheureusement.

A ce stade, où la situation continue de se dégrader, quelle est, à votre avis, la recette pour faire face au terrorisme ?

Il y a un problème de stratégie. Celle qui est employée jusque-là ne fonctionne pas donc il faut réorganiser l’armée. Il faut une restructuration. Ce n’est pas parce que vous changez de chefs militaires que vous avez réformé. Ne nous voilons pas la face. Un remplacement de chef ne veut pas dire réforme. La réforme, c’est le changement de structure, de fonctionnement donc ce n’est pas à moi de leur dire quelle stratégie adopter. Je ne conduis pas la guerre mais il y a des chemins que les chefs militaires doivent savoir et l’homme politique également. Il faut créer des grandes brigades militaires, des divisions militaires et des corps d’armée. Dans mes différentes propositions, j’avais estimé qu’il fallait que nous ayons un corps dissuasif de l’ordre de 40 000 hommes.

Dans votre dernier livre vous avez également parlé d’une réconciliation nationale en trompe l’œil au Burkina Faso, alors qu’une certaine opinion pense que c’est un passage obligé pour pouvoir mener efficacement la lutte contre le terrorisme. Qu’est-ce qui fonde votre affirmation ?

La réconciliation, oui ! Une réconciliation est toujours indispensable parce que des régimes répressifs, d’exceptions sont passés avant que nous ayons ce régime démocratiquement élu. Depuis le 7 novembre 1982, des régimes d’exceptions et répressifs ont conduit la politique de notre pays jusqu’à la chute de Blaise Compaoré en 2014. A commencer par le CSP1 [Comité de salut du peuple], le CSP2, le CNR [Conseil national de la révolution], le Front populaire à la République de 1991 jusqu’à la chute de Blaise Compaoré. Toute cette partie est clairsemée d’assassinats politiques.

Quand vous parlez de réconciliation nationale, des gens ont été massacrés, des enseignants licenciés pendant cette période. Mais c’est ça la réalité qu’il faut dire. Ensuite, des exécutions des officiers supérieurs, notamment, les Somé Yorian Gabriel, Guébré Fidel, étaient aussi des pratiques sous la révolution. Alors, si on dit de se réconcilier, il faut d’abord parler de la réconciliation entre ces différentes victimes et les bourreaux de ces régimes-là. La plupart de ces bourreaux sont toujours là.

La maison dans laquelle vous êtes aujourd’hui a été confisquée pendant plus de quinze années. J’ai été aussi condamné à mort par contumace juste parce qu’on m’a accusé, sur la base de mensonges, d’être avec les Maliens contre mon pays. Complètement hallucinant alors que j’étais en mission aux Nations unies. Réconciliation, oui mais réconciliation politique, non ! Parce quand vous parlez de réconciliation, personne ne parle des abus sous le CNR ni sous le CSP. Regardez l’actuel procès. On ne parle que de Thomas Sankara, personne ne parle de ses compagnons.

En plus, les initiateurs de cette réconciliation ont dans leur esprit de se réconcilier avec Blaise Compaoré. Mais avant que Blaise Compaoré ne soit renversé, il y a eu plein de morts. Le processus de la réconciliation qui est employé est simplement une construction intellectuelle mais qui se vend auprès des classes populaires, pas avec moi. On s’assoit dans un bureau, on élabore un cadre pour réconcilier. La réconciliation doit être véritable. Dans d’autres pays, la réconciliation est véritable parce qu’il y a eu guerre civile alors que chez nous, il n’y a jamais eu de guerre civile. C’est plutôt une classe politique, qui préventivement, commet des abus contre des citoyens ordinaires. On vous juge contre-révolutionnaire, ce sont des idées. Vous n’avez pas posé d’acte parce que tout simplement vous n’êtes pas révolutionnaire comme eux. Pour moi, cette réconciliation est une foire, c’est un écran de fumée. C’est pourquoi je dis que c’est une réconciliation en trompe-l’œil

Que doit faire donc Zéphirin Diabré pour aboutir au résultat escompté ?

Parfait ! Pour moi, il faut qu’il repense son affaire puisque c’est un processus inventé de toute pièce par lui-même. Ça ne vient pas des cœurs qui sont victimes et de ceux qui ont fait du mal. Pour moi, c’est un débat, une dialectique entre victimes et bourreaux. Si vous n’avez jamais été bourreau, vous vous levez pour aller réconcilier des gens alors qu’il faut considérer toute la chaîne. Donc il faut qu’il repense son processus. Il faut forcément qu’il y ait une sorte de confrontation entre les victimes et les bourreaux d’hier. Cela veut dire qu’il faut la justice. Au sortir de cela, il faut un programme de réparation. Je vous ai parlé de ma maison. Elle m’a été revendue. Ce sont des choses hallucinantes. On n’est pas dans la jungle.

Le problème entre Blaise Compaoré et d’autres, il est libre de rentrer, pour moi. J’étais en exil, je suis rentré et personne ne m’a accueilli. On ne m’a pas construit une maison pour que je puisse rentrer. Qui lui a dit de partir ? En fait ma question, c’est qui l’empêche de revenir ? La réconciliation ne peut se résoudre entre acteurs politiques d’une période donnée. C’est d’abord entre les victimes de la société civile. Pour qu’il [Zéphirin Diabré] réussisse, j’ai dit dans mon livre que le forum ne peut se tenir qu’avec la justice et surtout la justice classique. Nous avons dans notre pays un des meilleurs systèmes judiciaires en Afrique de l’Ouest.

Tout n’est pas parfait mais si vous comparez aux autres pays, notre système judiciaire est l’un des meilleurs. Nous n’avons jamais été désorganisés par une guerre civile. Dans des pays comme le Rwanda, la guerre civile a pratiquement causé un million de morts avec des milliers de bourreaux. Avec de chiffres pareils, le peu de système judiciaire qui était encore sur pied au Rwanda était débordé par le nombre de cas au point où les Nations unies ont créé le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) en Tanzanie. J’y étais parce que j’étais chef des opérations aériennes des Nations unies à l’époque. L’Afrique du Sud, c’était pareil.

Le fait qu’au Rwanda les gens recourent aux procédures gacaca, les tribunaux traditionnels, cela émane du fait que la justice classique est débordée. Les gacaca impliquent deux ethnies. Au Rwanda, il n’y a pas soixante ethnies comme au Burkina. Des intellectuels, au Burkina, parlent de justice transitionnelle et surtout traditionnelle. Vous allez adopter la justice de quelle ethnie pour juger les gens ? Il va falloir normaliser tout cela en un seul système pour pouvoir juger les gens. Je suis Sénoufo. Vous allez demander à la justice sénoufo de juger quelqu’un qui a commis un crime de sang alors que les Sénoufo ne croient pas à la mort en dehors de celle naturelle et par les sorciers ? Frapper quelqu’un physiquement pour le tuer, ça n’existe pas chez nous. Alors que nous avons affaire ici à des assassins qui, simplement parce qu’ils ont peur et pour garantir leur tranquillité au pouvoir, préventivement vous assassinent. Norbert Zongo a été préventivement tué.

L’UPC (Union pour le progrès et le changement) a rejoint la majorité à l’issue des élections de novembre 2020. Peut-on dire que vous avez eu raison très tôt ?

Nous, on a toujours eu raison. Le problème, c’est que c’est une partie de la population qui ne nous a pas compris. Nous sommes partis de l’UPC parce que d’abord à cause de la violence du président de l’UPC. Initialement, nous n’étions pas d’accord avec sa manière de gérer le parti. A partir de là, le connaissant très bien, il nous a vilipendés dans la presse. Nos noms sont apparus comme cela, subitement, en disant que nous étions des taupes de feu Salif Diallo. Les taupes formaient un grand parti de gauche. Je n’ai rien qui s’apparente à un élément de gauche. Je n’ai jamais appartenu à la gauche. Tout ça, c’était pour nous noyer donc nous avons simplement créé un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale (qui était une position transitoire, ce n’était pas une position qui disait que nous étions partis de l’UPC). Mais à partir de là, il a déclenché beaucoup de violences contre nous.

Des domiciles ont été agressés, etc. Finalement, il nous a poussés vers la porte. Et nous sommes surpris de le revoir entrer dans la majorité présidentielle alors qu’au sortir des élections 2015 c’est ce qu’on lui avait demandé : que le parti participe au gouvernement parce que le MPP nous avait aidé à faire tomber le régime de Blaise Compaoré. Il faut l’admettre. N’eut été le MPP, nous étions fatigués. C’est-à-dire que les différentes marches de l’opposition étaient à bout de souffle. Nous avons donc bien accueilli l’arrivée du MPP, ce qui nous a donné beaucoup de flexibilité et d’appui pour qu’on arrive à faire partir Blaise Compaoré. A partir de là, je pense bien qu’on devait pouvoir s’entendre sur une plateforme minimale de gouvernement et cela aurai profité au parti. Mais il a refusé et après ce qui devait arriver, arriva et on le retrouve maintenant dans ce système.

De quel parti êtes-vous aujourd’hui militant ?

Pour l’instant, j’observe. J’étais au MBF [Mouvement pour le Burkina futur] mais là-bas non plus, je ne me sens pas à l’aise.

Interview réalisée par Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 décembre 2021 à 23:24, par Ka En réponse à : Burkina : « Pour moi cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    ’’’’’’’’’’’’’Il faut le changer forcement. Et je pense qu’il faut que le chef de l’Etat se résolve à réorganiser l’armée.’’’’’’’’
    Je suis totalement d’accords avec vous que l’armée Burkinabé a besoin impérativement d’un profond changement, et le chef de l’état doit lire ce que vous avancez.

    ’’’’’’’’’Le problème entre Blaise Compaoré et d’autres, il est libre de rentrer, pour moi. J’étais en exil, je suis rentré et personne ne m’a accueilli. On ne m’a pas construit une maison pour que je puisse rentrer. Qui lui a dit de partir ? En fait ma question, c’est qui l’empêche de revenir ?’’’’’’’’’’’

    Merci mon colonel car, toute cette comédie de réconciliation est simplement pour faire venir un repris de justice sur un tapis rouge, et ça n’arrivera pas : Car le peuple sait que la fameuse "réconciliation" tant souhaitée est devenue une véritable escroquerie à la fois morale et politique au Burkina. Tout le monde veut l’évoquer pour se faire un capital politique, sans plus. Mais la réalité est qu’aucun politicien, aucun parti politique ne réussira à "réconcilier" les Burkinabé. La réconciliation doit concerner tout le monde sans exception.

    Personne, je dis personne n’a Je la clé de la réconciliation, ce que je veux dire c’est : Ou bien on est réellement réconcilié, ou bien on n’est pas réconcilié du tout : Et je vous rejoins mon colonel en disant que cette affaire de "réconciliation démagogique instrumentale" c’est de la foutaise. La réconciliation est l’ouvre de tous, elle n’est pas l’apanage ni l’exclusivité du microcosme politique, qu’il soit ou non représentatif. S’il y a une volonté ferme et clairement revendiquée du peuple à se réconcilier, la réconciliation s’imposera d’emblée aux décideurs et il leur suffira d’en prendre acte. Mais, tant qu’il subsistera des foyers de haine profonde et viscérale comme on en voit encore, la réconciliation ne pourra avoir lieu, surtout si certains de ces abcès purulents sont au sein du microcosme politique et y fait la pluie et le beau temps.

  • Le 31 décembre 2021 à 07:35, par Dedegueba Sanon En réponse à : Burkina : « Pour moi cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Je valide tout ce que le Col Charles Lona OUATTARA a dit. Il est l’un des rares hommes politiques honnête, cohérent et qui assume ses propos dans notre pays. Il ne dit que la vérité, le vécu et ne parle pas pour faire plaisir à quelqu’un. Comment, pour nous réconcilier faire confiance à des gens qui sont comptables de nos rancœurs les uns envers les autres ? En quoi Zeph ferait mieux qu’un Alain Yoda hier sur la journée nationale du pardon ? Mauvais casting, Zeph qui remplace Alain, tous deux ayant été des opposants initiaux en trompe œil de Blaise et de Roch.Le résultat attendu de Zeph sera forcément celui qu’avait obtenu Alain YODA avec sa fumeuse journée nationale du pardon.
    Personne ne me convaincra du franc jeu des Blaise, Roch, Simon, Eddie et même des "sankaristes parjures moyvanciers" , car il y a trop de passerelles politiques, familiales et économiques entre eux. C’est le peuple qu’on entube depuis trente ans.

  • Le 31 décembre 2021 à 07:41, par A qui la faute ? En réponse à : Burkina : « Pour moi cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Au moins votre constance dans le temps et les faits vous donnent raison. Malheureusement penser différemment dans les temps de la révolution était puni pire qu’un assassinat. Avec les CDR mi-homme mi-instrument vous étiez dénoncé et traité d’ennemis du peuple. Si le CNR et les Zéphirin vous avaient écouté, peut-être qu’on vivrait dans un pays un peu différent.
    - Il faut dire que la dictature est très ancrée dans la mentalité burkinabé. Quand on se considère parfait (regardez le nom du pays) on rechigne toute idée différente et pire on la considère comme une offense ou une provocation

  • Le 31 décembre 2021 à 09:15, par billy billy En réponse à : Burkina : « Pour moi cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Monsieur je connais tout.
    Vous voulez quoi ? Vous connaissez la présidence du Faso plus que n’importe quel burkinabè. Allez voir RMK et proposez lui vos services même si c’est un poste ministériel vous voulez.(c’est facile de critiquer à tout vent, tout en sachant qu’on a rien fait de concret dans sa vie).

    • Le 4 janvier 2022 à 02:38, par Ekonomist Marketing En réponse à : Burkina : « Pour moi cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

      Je n’ aime pas le Colonel Lona Traore qui est un peu jaloux de la brilliance de Thom Sank mais s’ il vous plait, attaquez ce qu’ il a dit. N’ attaquez pas l’ individu. Qu’ est- ce qui est faux dans tout ce qu’ il a dit ? Zephirin Diabre n’a jamais paru sincere comme homme politique et en plus, c’ est un potentat qui croit qu’ il est le plus intelligent du Burkina. Il est inconstant. Il aurait du ne pas rentrer dans ce gouvernement s’ il a refuse de rentrer en 2016. Ou bien son argent commencait a finir et puis il veut se refaire une fortune de guerre ? Un chef de file de l’ opposition qui rejoint la majorite avec armes et bagages, c’ est quel genre de politicien, ca ? Le tube- digestivisme ne se trouve pas touijours la ou on croit. C’ est un gouvernement d’ union nationale ? Il s’ est fait harakiri politique. Regardez comment il etait dedaigneux quand le PM Lassina Zerbo parlait. On sent qu’ il croyait que c’ est lui qui allait etre le PM. Pourquoi meme certains pensent qu’ ils sont si intelligents ? C’ est les economistes, les vrais qu’ on a pas vus dans ce pays ? Nous on parle pas des gens qui ont fait marketing et qui croient qu’ ils sont trop forts, la !!!

  • Le 31 décembre 2021 à 12:11, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Tiens tiens... Je commence à l’entendre, celui là. Voilà qu’il dit des choses sensées et clairement.

    Franchement, la vision que Roch et Zéphirin ont de la réconciliation est complètement hors sujet. L’idée même de "forum" ponctuel, et avant que la justice ne se prononce sur la plupart des crimes, est loin de pouvoir amener la réconciliation qui est un processus APRÈS la vérité et la justice.

    Comment peut-on se réconcilier AVANT la justice et alors que les bourreaux d’hier refusent encore et toujours de dire la vérité ? Cela ressemble à une mascarade pour prononcer une amnistie générale qui va nous précipiter dans le pire !

    Résumons : Toto en a gros sur le cœur. On a tué son père, estropié son frère, violé sa sœur, chassé de son champ, emporté leur bétail, pillé leurs biens et brûlé leur maison. Ceux qui ont fait ça étaient menés par Titi.

    Le chef de village arrive, organise une grande réunion, appelle les femmes en conflit avec leur maris, les éleveurs dont les bœufs ont mangé le mil et les cultivateurs, les voleurs de poulets et les propriétaires des poulets, les parents qui ont punis leurs enfants, ainsi que Titi et Toto et leur dit qu’à partir de maintenant, tout doit être oublié ! Toto a l’ordre de pardonner à Titi, et Titi est amnistié de tous ses crimes, ils sont donc réconciliés !

    Qui peut croire qu’une telle fable peut tenir ??? Même si c’est la nuit, par la chimie noire ou en envoyant un mercenaire, Toto va essayer de se faire la justice que le chef lui a refusé.

    D’ailleurs, seule la victime peut pardonner au bourreau ? Comment un tier pourrait-il le faire ?

    Finalement, cela risque de ressembler à la réconciliation des anciens du CDP entre eux, les vraies victimes étant les dindons de la farce...

    Par contre, pour la lutte contre le terrorisme, le colonel a peut être raison mais se heurte à des choix déjà faits par les décideurs.

    A raison de 2000 soldats recrutés par an comme en 2021, au lieu des 750 habituels, il faudrait dix ans pour avoir 20.000 recrues à ajouter aux 20.000 actuels (selon le chiffre qu’il a avancé) et atteindre les 40.000 hommes dont il parle et bien sur les équiper. Sans compter ceux que les terroristes auront tués dans l’intervalle, au rythme actuel le Burkina risque d’avoir disparu si on attend cela !
    Pas étonnant qu’on ne l’écoute pas beaucoup quand on a décidé qu’on ne peut pas faire plus.

    Concernant les effectifs, et à titre de comparaison, le Tchad a décide de faire passer ses effectifs de 35.000 hommes actuellement à 60.000 en 2022 soit 25.000 nouvelles recrues. La Cote d’ivoire elle prévoit de recruter 10.000 hommes de plus entre 2022 et 2024 pour renforcer son effectif. Est-ce une question de moyens ou de décision ?

    Je me demande si ce n’est pas le problème de la plupart de nos gradés et dirigeants, celui d’être enfermés dans des schémas de pensée loin de la réalité et de l’urgence ?

    Sinon comment expliquer qu’on donne l’impression de ne réagir que quand on est attaqué, comme si on était en mission de paix de l’ONU ?

    Comment des gens dont on dit que leur nombre représente à peine 10% de notre armée peut-elle à chaque fois attaquer nos FDS en étant supérieur en nombre ? S’il sont mobiles, pourquoi ne peut-on par bloquer cette mobilité depuis 6 ans ?

    Comment comprendre que le couvre-feu de la Covid soit surveillé sévèrement avec des bastonnades, mais que pour le couvre-feu contre le terrorisme, les forces du mal aient la liberté de circuler, se regrouper et attaquer sans qu’on les aient vu venir ?

    Mais ce qu’il dit de vrai, c’est que la stratégie actuelle ne marche pas. Je ne connais rien à la chose militaire, mais nous sommes condamnés à faire preuve d’imagination si nous voulons nous en sortir.

    • Le 31 décembre 2021 à 14:23, par Dedegueba Sanon En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

      Tout à fait d’accord avec ce point de vue... Et à revoir les schémas des attaques de ces fameux Hani, les lieux habituels des attaques et leurs modes opératoires dirent qu’on en soit toujours dans nos ripostes approximatives ? Je ne suis pas loin d’accorder du crédit à ceux qui pensent à des complicités internes et qui n’hésitent pas à harponner la hiérarchie militaire... ou même le pouvoir. J’ai vraiment du mal à comprendre un pouvoir qui laisse complaisemment massacrer son peuple pour pleurer ensuite. Vraiment je ne comprends pas, même si les ordres viennent de l’Elysee il faut savoir dire non à un moment donné. Le Mali et la RCA ont dit non et avant eux le Rwanda et le Burundi avaient dit non, ils n’en sont pas morts.

  • Le 31 décembre 2021 à 14:07, par Etirev En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Le monsieur semble dire la vérité, toute la vérité sur le cinéma qu’on est en train de nous présenter. Nous avons besoin d’une réconciliation totale et complète. Pour cela il faut avoir le courage de dire la vérité. Il faudra reconnaitre tous les crimes et faire ses mea culpa pour obtenir le pardon.
    Pour moi la victime est la majorité des enfants de ce pays, ce sont les paysans et leur famille qui luttent pour survivre chaque jour. Ce sont ceux qui se lèvent chaque matin et ne savent pas ce qu’ils auront a manger a midi. Ce sont la plupart des habitants des campagnes qui ne sont pas liés au pouvoir. Eux, ne savent pas ce que c’est que le communisme, le marxisme, le capitaliste et ne comprennent pas le français. Ce sont eux qu’on abuse chaque jour.

    Pour moi les bourreaux sont : tous ceux qui ont influencé la vie politique de ce pays et en particulier ceux qui ont tout fait pour parvenir au pouvoir, ont tué leurs camarades et frères, ont institué l’impunité dans ce pays. Ce sont le putschistes tout azimut, les SANKARA, COMPAORE et leurs supporteurs. On devrait inclure les élites, les soit disant intellectuels, avides du pouvoir, qui ont tiré les ficelles depuis une belle lurette. Je parle du PAI, PCRV, etc…. J’ajouterai les syndicalistes. Parmi les bourreaux notables on citerait les organisations, les associations d’étudiants qu’on utilise pour semer le trouble dans le pays.

    Personnellement je ne saurai me réconcilier avec Blaise ou Sankara ni avec leurs familles. Le pays nous appartient tous et notre vie ou notre histoire ne saurait se limiter à la période de leur règne. Je pense qu’au contraire ce sont ces familles qui doivent demander pardon au peuple, aux innoncents qui ont ete tuees par des balles perdues.

  • Le 31 décembre 2021 à 19:43, par Wesh En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Un peu plus de la quarantaine, j’ai connu ce mr juste après l’insurrection pop des 30 et 31/ 10. Veux juste kon dise ki, il est réellement et ce kil a fait pour le Faso, prcq je n’arrive pas à le comprendre et le vois comme un théoricien et politic seulement

  • Le 1er janvier 2022 à 11:29, par jan jan En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    M. Ouattara a dit tout haut ce que je pense tout bas et ce n’est que pure vérité. Ah la révolution, huumm, ça plutôt été la dévolution de notre pays, la loi des Djangos la mort est là et on veut parler de " réconciliation" sans qu’il y ait justice d’abord, ce n’est qu’une farce, je dit et je redit, Sankara aurait mieux fait de rester le ministre de Saye Zerbo que de vouloir imposer une idée coûte que coûte, à n’importe quel prix pour satisfaire ses lubies et entraîner le pays dans le chaos à prix de sang, le seul révolutionnaire, c’était lui seul Sankara, le reste n’étaient que des saprophytes buveurs de sang qui voulaient juste être calife à la place du calife et faire pire que le calife.

  • Le 2 janvier 2022 à 10:47, par BIIGA En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Je ne partage pas le point de vue de M. LCO.
    Je déplore déjà en "bon" militaire, il expose une stratégie au grand public. Il a été une personnalité du pays, il est militaire de carrière, il connait tous ceux à qui il reproche des limites, il peut les approcher pour faire ses propositions de sortie de crise. En mooré on dit : "zi ting m mi maoré" "C’est le spectateur de la lutte qui sait mieux que les lutteurs". Un peu d’humilité.
    Par rapport à la réconciliation, Diabré et vous étiez dans le même bateau. De mon humble avis, c’est votre échec aux élections passées qui vous fait détruire tout ce qui est mis en place par votre ancien président. Une foire
    Il n’y a pas une ou une bonne manière de se pardonner. Et comme l’écrit Daniel GODIN : "La perspective d’une réconciliation se doit de toujours l’emporter sur une quelconque colère".

    • Le 4 janvier 2022 à 02:54, par Bebe Biiga En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

      ebe Biiga, faut grandir un peu. Si on est pas dans la lutte on ne peut pas critiquer ? Les coaches qui sont assis sur les bancs, c’ est eux qui disent a nos joueurs ce qu’ il fallait faire. Il ne suffit pas de faire des citations forcees pour se croire instruit. Dis exactement, c’ est quoi LCO a dit et qui est faut ? Zeph meme devait avoir honte de rejpoindre la majorite presidentielle. C’ est miserable comme posture.
      La reconciliation est la conciliation des cons car le p[euple est uni dans son ensemble. Mais au moins ca lui donne un peu plus a manger car l’ argent de AREVA a beaucoup diminue.

  • Le 2 janvier 2022 à 21:04, par levieux En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    Je partage une partie des propos de mon Colonel notamment le volet politique, par rapport au volet militaire je crois qu’il en fait un peut trop, notre nation est jeune et notre armée aussi comparativement aux armées occidentales qu’il se souvient de ceux à qui le colon français a légué la lourde tâche de reconstitution de l’armée voltaïque aujourd’hui Burkinabé, avaient-ils la même intelligence que lui aujourd’hui, moi à mon avis le passage de mon Colonel au sein des troupes militaires des nations unies lui a permis de se forger, s’aguerrir, et mieux maitriser les techniques et tactiques militaire qu’il explique a longueurs de pages dans les médias, mon Colonel ne dévoiler pas trop sur la place publique car l’ennemi pourrait s’en inspiré pour attaquer les positions de nos FDS-VDP.

  • Le 4 janvier 2022 à 22:41, par Medher En réponse à : Burkina : « Pour moi, cette réconciliation nationale est une foire », déclare Colonel Lona Charles Ouattara

    C’est parce que la révolution à la base était faussée que les malentendus ont débuté au sein de l’organe exécutif.dans le fonds on a vu beaucoup de changements économiques mais sur le plan sociopolitique les dérives et les disparités étaient énorme !trop de manque de confiance et une sale course à l’enrichissement surtout de l’élite militaire avec toutes les formes d’exactions physique et sexuel et j’en passe.la classe politique et les mauvais militaire sont les bourreaux incontestés de notre peuple.

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