Tour du Faso 2021 : « Notre ambition demeure inchangée, nous voulons reprendre le maillot jaune » (Paul Daumont)
Lefaso.net
Les Etalons sont en difficultés depuis la première étape disputée le vendredi 29 octobre 2021 entre Banfora et Bobo-Dioulasso. La course des Etalons a été marquée par des pannes mécaniques. Paul Daumont a particulièrement souffert de ces pannes dont il a été victime à au moins trois reprises. Lors de l’étape Bobo-Dioulasso-Dédougou, courue le samedi 30 octobre, des Etalons, dont Bachirou Nikièma et le capitaine de l’équipe nationale, Harouna Ilboudo, ont été victimes d’une grosse chute. Tout cela réduit les capacités des représentants burkinabè à cette compétition internationale. En dépit de cela, l’ambition, selon le jeune et dynamique coureur burkinabè, Paul Daumont, demeure la même : reprendre le maillot jaune actuellement détenu par le Belge Wouters Rutger. Dans cette interview, il analyse l’étape 3, disputée dimanche entre Dédougou et Koudougou, remportée par le Belge Vandyck Niels.
Lefaso.net : Après la victoire d’hier, on attendait encore l’équipe burkinabè aujourd’hui. Malheureusement ce n’était pas le cas, comment expliques-tu votre prestation du jour ?
Paul Daumont : Après avoir remporté l’étape la plus longue et la plus dure du Tour, nous nous sommes révélés. Les autres savent maintenant que nous ne sommes pas là pour nous amuser. Ce qui fait de nous des coureurs à surveiller. Il y a eu aujourd’hui des alliances pour essayer de nous distancer ou nous piéger au niveau des différentes bordures. Mais nous avons manœuvré au mieux pour être dans une position favorable à l’arrivée.
On t’a vu dès le départ de l’étape tenter une échappée. Pourquoi annoncer tes intentions dès le début de la course ?
Je pense que la meilleure défense est l’attaque. En tout cas, je raisonne comme cela. Il ne faut pas subir la compétition. Il faut attaquer avant d’être attaqué. Je pense que j’ai pu mettre à profit ma forme du moment pour mes coéquipiers. Beaucoup disent qu’ils ne me voient pas lors des arrivées. Comme j’ai une pancarte sur le dos, personne ne voudra me laisser partir. Le travail a consisté pour moi à user les adversaires pour que des coureurs comme Souleymane Koné ou Salifou Yerbanga viennent, à l’arrivée, un peu plus tranquilles.
On t’attendait, pour ce tour, à la lutte pour le maillot jaune mais depuis le début tu es un peu muselé. On t’a même vu aujourd’hui en train de ravitailler tes coéquipiers. Est-ce que les rôles et les ambitions ont changé entre temps au sein de l’équipe ?
C’était une initiative personnelle. Comme j’avais deux coéquipiers bien placés, c’était une manière pour moi de leur faire plaisir. J’ai donc mis à profit ma forme du moment pour aider mes coéquipiers. Parce que ceux qui étaient chargés de ravitailler l’équipe n’étaient pas forcément en mesure de le faire au regard de la vitesse à laquelle ça roulait aujourd’hui.
Tu es en difficultés depuis la première étape, avec notamment des pannes mécaniques. On imagine que ce tour est vraiment difficile pour toi….
Il est vrai que depuis le début, nous empruntons des routes difficiles. Mais c’est aussi ce qui fait le charme du Tour du Faso. Si le Tour du Faso a une renommée internationale, c’est parce qu’il faut traverser toutes ces épreuves difficiles. Cette année, l’organisation a fait le choix de programmer les routes difficiles en début de compétition.
C’est un choix que nous respectons parce que ça donne une autre physionomie à la course. Ça peut paraître décourageant, mais c’est aussi encourageant parce que, quand on traverse tout, on peut être fier d’avoir gagné. Mais si ce n’est pas difficile, on n’a pas trop de fierté de gagner la course.
On voit aussi que vous courez également sous un soleil de plomb…
Je ne sais pas combien de degrés il faisait aujourd’hui, mais d’ici la fin du Tour on sera bronzés (rires).
Demain c’est Laye-Ouahigouya, quelles sont les ambitions pour cette étape ?
Les ambitions n’ont pas changé. Il s’agit de reprendre le maillot jaune. On essaie de grappiller des secondes au fil des étapes. On en a grappillé hier et aujourd’hui. On remarque que les gens commencent à s’épuiser physiquement et si on maintient cette cadence, on pourra mieux se positionner au fil des étapes.
Propos recueillis par Jacques Théodore Balima
Lefaso.net