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Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements » au sommet de l’Etat

Publié le dimanche 4 juillet 2021 à 22h20min

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Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements »  au sommet de l’Etat

Des centaines de Bobolais étaient dans la rue, ce samedi 3 juillet 2021, pour répondre à l’appel de l’opposition politique, à marcher contre l’insécurité au Burkina Faso. De la place Tiéfo Amoro au gouvernorat, les manifestants ont battu le pavé afin de remettre leur message à l’autorité. Ils demandent au président du Faso, Roch Kaboré, de prendre des mesures fortes pour ramener la paix et la sécurité au pays.

Cette marche a connu la présence de certains leaders politiques de la région dont l’ancien maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou, qui est venu témoigner son adhésion à cette initiative. Ainsi, aux côtés des manifestants, ils protestent tous contre l’aggravation de la situation sécuritaire et réclament une réponse aux attaques djihadistes de plus en plus meurtrières.

Ces manifestations interviennent un mois après le carnage de Solhan, dans le Nord-est du pays, dans lequel plus de 130 personnes sont tuées. « Au regard des dernières évolutions macabres sur le plan sécuritaire, il était temps de donner un signal fort aux dirigeants pour se ressaisir et mesurer la gravité de la situation », a lancé un manifestant, visiblement en colère.

Les manifestants expriment leur colère à travers cette marche à Bobo-Dioulasso

C’est face à ce drame que les populations ont décidé de manifester dans les 45 provinces du pays, les 3 et 4 juillet 2021 pour crier leur colère. Et des Bobolais ne sont pas restés en marge de cette protestation nationale. C’est pourquoi, les manifestants ont ainsi battu le pavé de la place Tiéfo Amoro au gouvernorat, afin de livrer leur message à l’autorité de la région.

Une fois sur les lieux, c’est le haut-commissaire de la province du Houet, Lamine Soulama, qui les a reçus. Toute chose que les manifestants avaient refusé, car ils souhaiteraient être reçus par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou. Mais, après échanges entre les porte-paroles des manifestants et le haut-commissaire, ce dernier a pu les convaincre du caractère provincial de la marche. « Cette marche est organisé dans les 45 provinces du Burkina et en tant que haut-commissaire de la province, je suis venu à ce titre », a-t-il rappelé.

L’ancien maire de Bobo, Salia Sanou (en blanc), participe à la marche

Dans leur déclaration, ils ne manquent pas de dépeindre la « situation chaotique » au Burkina. « Un mois après l’attaque de Solhan, nous voici rassemblés pour manifester notre colère et adresser un message fort aux responsables en charge de la sécurité de notre pays. Il y a trop de tâtonnement, d’hésitation et d’échec. C’est pourquoi, nous disons trop c’est trop. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 1300 morts et plus de 1,2 millions de déplacés interne. Et il est à craindre que le second mandat du président ne soit pire que le premier. (…) », a déploré la porte-parole des manifestants, Assita Ouattara.

La porte-parole des manifestants, Assita Ouattara

Cette marche dite silencieuse a été une occasion de rendre hommage aux martyrs et implorer la miséricorde de Dieu. Aussi, à travers la voix de leur porte-parole, les manifestants demandent au gouvernement de prendre des mesures fortes pour ramener la paix et la sécurité au Burkina Faso. Car, ils estiment que sans ces deux éléments, aucune action de développement n’est envisageable.

Par ailleurs, au regard de l’urgence sur le terrain, les manifestants réclament la dotation conséquente des FDS en matériels adéquats, la mise en place d’un fonds pour aider les déplacés internes. Ils insistent sur l’opérationnalisation d’un mécanisme d’accompagnement des veuves et orphelins des FDS tombés sur le champ de bataille et une meilleure prise en charge des soldats sur le terrain.

Les manifestants ont marché de la place Tiéfo Amoro au gouvernorat

A travers cette déclaration, l’opposition réitère sa disponibilité à discuter sur toutes questions relatives à la sécurité du Burkina et appelle à l’organisation urgentes des assises sur la sécurité. Le haut-commissaire, Lamine Soulama, dit avoir pris acte de leurs revendications et a toutefois promis de les transmettre à qui de droit.

Cette marche de Bobo-Dioulasso a été organisée par des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile (OSC). Une minute de silence a été observée pour la mémoire des victimes.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2021 à 07:15, par Sabaabo En réponse à : Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements » au sommet de l’Etat

    je souhaite une marche pacifique contre le terrorisme et les terroristes. C’est bien eux qui endeuillent le Faso et c’est contre eux qu’il faut utiliser tous les moyens y compris les moyens pacifiques. C’est à eux qu’il faut s’opposer en premier. C’est à eux qu’il faut donner des signaux forts de non complicité, d’unité et de détermination. Tout le reste n’est que manipulation politiciennes sur fond de lâcheté, voire de complicité passive avec le mal. Tout le reste n’est que morbide et éhontée tentative de récupération politicienne du malheur des victimes du terrorisme.
    J’espère que très bientôt, une structure politiquement neutre organisera cette marche pacifique contre le terrorisme et les terroristes qui rassemblera pouvoir, opposition, OSS, etc... Comprenons que ces terroristes sont avant tout des êtres humains avec yeux, cerveau et conscience. Il faut savoir leur adresser la parole, les inviter à la conversion. Il faut savoir leur dire de parole et d’actions visibles : "nous avons certes des divergences politiques, mais nous sommes tous unis contre vous"

  • Le 4 juillet 2021 à 07:56, par Youlva En réponse à : Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements » au sommet de l’Etat

    Les prochaines manifestations gigantesques et accablantes à mettre à l’agenda dans toutes la zone dit shael ..
    C’est contre tous ces "contrats" d’exploitations minieres.. qui sont sources de misère et d’insecurité en afrique.
    Les richesses des africains aux africains..

  • Le 4 juillet 2021 à 08:07, par Kuilga En réponse à : Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements » au sommet de l’Etat

    Si c’est vrai qu’à un moment le Burkina a négocié avec les terroristes qui ont endeuillé des millions de burkinabés, les autorités devraient pouvoir simplement libérer le général Diendere pour qu’il aide ses frères d’armes. Même si tout ce qu’on reproche est vrai, c’est 1/100000 de que les Hani nous inflige. Loin de moi l’idée de promouvoir une quelconque d’impunité, mais si on peut outrepasser les deuils pour négocier les Hani ; il faut savoir se réconcilier de l’intérieur pour être fort face à cet drame sécuritaire. Dépassons nos égo puéril et le populisme pour donner à la population, une chance de retourner sur leur terre et travailler dans la sécurité. Si on fait la sourde oreilles, les crises vont se superposer : sécuritaire et économique .

  • Le 4 juillet 2021 à 10:43, par Un Burkinabê En réponse à : Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements » au sommet de l’Etat

    Le Maire Salia Sanou peut montrer quoi à Bobo qui soit sa marque lorsqu’il était maire. Même le marigot Houet qui borde son lieu de travail n’a jamais été curé et assaini des moustiques pourtant Salia a géré des milliards pendant des années. Idem pour le maire Koussoubé et le maire Alfred Sanou. L’actuel maire Bourahima, qui est plus jeune que ceux cités plus haut est mille fois mieux que tous ces vieux maires. Apparemment ils se battent pour être Président du Conseil Régional. Si c’est pas en Afrique, comment quelqu’un qui n’a pas su et pu faire le strict minimum pour donner le bien-être aux populations d’une commune pourrait prétendre diriger toute une région. Pauvre Burkina !

  • Le 4 juillet 2021 à 14:28, par LAC En réponse à : Marche contre l’insécurité au Burkina : A Bobo-Dioulasso, les manifestants dénoncent les « tâtonnements » au sommet de l’Etat

    belle initiative de la part de l’opposition, mais sachons que c’est ensemble que nous allons nous en sortir.

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