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29e Assemblée générale des sociétés d’État : La SOGEMAB, l’AGETEER et la CNAMU en déficit, la SONABHY, la LONAB et la SONATUR en baisse de volume d’activités

Publié le jeudi 24 juin 2021 à 23h45min

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29e Assemblée générale des sociétés d’État : La SOGEMAB, l’AGETEER et la CNAMU en déficit, la SONABHY, la LONAB et la SONATUR en baisse de volume d’activités

Elles sont 19 sociétés d’État et trois établissements publics de prévoyance sociale à passer devant cette 29e Assemblée générale, dont les travaux ont été ouverts dans la matinée de ce jeudi 24 juin 2021 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Christophe Dabiré.

Toutes les sociétés concernées présenteront leurs états financiers pour le compte de l’exercice clos au 31 décembre 2020 (voir liste des sociétés au bas de page). « L’analyse des données économiques et financières des sociétés d’Etat, exercice 2020 ne prend pas en compte celles du Laboratoire national du Bâtiment et des Travaux publics (LNBTP) du fait de la non-tenue de la session d’arrêt des comptes dans les délais règlementaires et de la transmission au Secrétariat technique des documents y relatifs dans le cadre de l’élaboration du rapport de performance », précise le secrétaire général du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Boubacar Traoré.

Un rapport de performance des sociétés d’État soumis à l’instance fait le point sur la gestion des ressources humaines, des audits réalisés, du fonctionnement des comités d’audit, de la gouvernance d’entreprise et de la mise en œuvre des outils du Code de bonnes pratiques de gouvernance des sociétés d’État, l’analyse des données économiques et financières, ainsi que l’état d’exécution des résolutions et recommandations de la 28e Assemblée générale.

Le secrétaire général du ministère du commerce, de l’industrie et de l’Artisanat, livrant le contenu du rapport.

Le rapport, qui relève que l’activité économique en 2020 s’est déroulée dans un contexte mondial marqué par la maladie à corona virus, provoquant un bouleversement dans tous les secteurs d’activités, révèle que les chiffres d’affaires des 22 entreprises ont baissé de 0, 34%, passant de 1 379, 279 milliards en 2019 à 1 374, 623 milliards de FCFA en 2020.

Des charges de personnel des entreprises publiques !

Les fortes baisses de volume d’activités ont été enregistrées par la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), la Loterie nationale burkinabè (LONAB) et la Société nationale d’Aménagement des terrains urbains (SONATUR), dont les chiffres d’affaires ont diminué respectivement de 42, 07 milliards, 8, 406 milliards et de 998 millions entre 2019 et 2020.

Le rapport indique aussi que trois sociétés d’État sont déficitaires. Il s’agit de la Société de gestion de l’équipement et de la maintenance bio-médicale (SOGEMAB), l’Agence d’exécution des travaux, Eau et Équipement rural (AGETEER) et la Caisse nationale d’Assurance maladie universelle (CNAMU) avec un déficit cumulé de 1, 119 milliard de FCFA en 2020 contre 704 millions cumulés en 2019.

« Les plus fortes baisses de la valeur ajoutée en 2020 ont été enregistrées par la SONABHY pour un montant de 14,592 milliards, la LONAB pour un montant de 2,458 milliards et l’ONEA pour un montant de 2,246 milliards de F CFA. De même, l’excédent brut d’exploitation de nos sociétés d’Etat, qui mesure leur performance s’est détérioré en passant de 142,101 milliards de F CFA en 2019 à 124,095 milliards de F CFA en 2020, soit une baisse de 18,006 milliards de F CFA. Cette baisse traduit une contreperformance économique des sociétés d’Etat en 2020 », lit-on dans le rapport.

La contribution directe des sociétés d’Etat et des Etablissements publics de Prévoyance sociale (EPPS) au budget de l’Etat est passée de 334,687 milliards en 2019 à 317,237 milliards en 2020, soit une baisse de 17,450 milliards de F CFA.

Les charges de personnel des entreprises publiques s’établissent, elles, à 76,655 milliards de F CFA en 2020 contre 74,555 milliards de F CFA en 2019, soit une hausse de 2,100 milliards de F CFA.

Les 21 entreprises ont employé 8 579 agents en 2020 contre 7 507 agents en 2019, soit une augmentation de l’effectif total de 1 072 agents. L’effectif de la SONABEL est de 2 829 agents en 2020 et représente 32,98% de l’effectif total des 21 entreprises, suivi de l’ONEA avec 1 497 agents, soit 17,45% et de La Poste BF avec 1 177 agents, soit 13,72%. La charge annuelle moyenne par agent de ces sociétés est de 8,935 millions de F CFA en 2020, soit un salaire mensuel moyen de 744 599 F CFA par agent.

Quid des difficultés ?

Des difficultés rencontrées par les entreprises dans l’exercice 2020, on retient l’insuffisance de porte-feuille de projets au profit de la SOGEMAB ; les difficultés de mise en œuvre de certaines conventions obtenues avec les tutelles techniques des MODP ( Maîtrises d’Ouvrage Déléguées Publiques) ; la non-signature des contrats plans avec l’Etat ; les difficultés de recouvrement d’honoraires sur des projets entièrement réalisés ; les difficultés de recouvrement des créances de cotisations sociales dues par l’Etat, ses démembrements, les sociétés d’Etat, les collectivités locales, les ambassades et consulats du Burkina Faso à l’étranger.

A la liste, on y joint l’importance des impayés des prêts accordés par la CNSS à l’Etat et à ses démembrements ; le difficile accès aux fonds de la CARFO logés dans le compte courant du Trésor public ; l’existence de machines à sou illégales dans les villes du Burkina ; la prise de paris en ligne non domicilié au Burkina, mais dont les activités constituent une menace aux jeux de la LONAB. Il y a en outre, les lourdeurs dans les procédures de passation des marchés ; la forte dégradation des capitaux propres de la SOGEMAB qui sont négatifs et en-deçà du minimum requis.

« Convaincu de l’importance que revêtent les entreprises publiques pour notre économie, nous nous devons de réagir vigoureusement pour augmenter la résilience de nos sociétés face aux chocs exogènes, si nous ne voulons pas laisser à la postérité l’image de responsables qui ont contribué à la dégradation de notre patrimoine collectif », a souligné le Premier ministre, Christophe Dabiré, qui a présidé l’ouverture des travaux.

Pour lui, il faut continuer donc d’impulser aux entreprises publiques, le dynamisme nécessaire à l’amélioration de leurs résultats, condition sine qua non pour leur viabilité dans un environnement sous-régional et continental de plus en plus concurrentiel.

Le Premier ministre, Christophe Dabiré, a insisté sur l’orthodoxie de la gestion publique

« J’exhorte les responsables de nos entreprises à faire preuve de dynamisme et de rigueur dans leur gestion, à cultiver l’esprit d’innovation et surtout à développer davantage d’initiatives pour s’adapter aux exigences de la conjoncture économique peu favorable aux activités de bon nombre d’entre elles. A ce titre, il nous appartient, ensemble, de redoubler d’efforts et d’engagements, car nos entreprises publiques sont des vitrines à travers lesquelles nos populations fondent l’espoir de leurs contributions à l’amélioration de leur niveau de vie », lance le chef du gouvernement.

O.L
Lefaso.net


Liste des entreprises :

1-ACOMOD-BURKINA (Agence de Conseil et de Maîtrise d’Ouvrage Déléguée en Bâtiment et Aménagement Urbain du Burkina),
2-AGETEER (l’Agence d’exécution des travaux, Eau et Équipement rural),
3-Agetib (Agence des Travaux d’Infrastructures du Burkina)
4-BUMIGEB (Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina Faso),

5-CARFO (Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires)
6-CNAMU (Caisse nationale d’Assurance maladie universelle),
7-CEGECI (Centre de gestion des cités),
8-CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale),
9-LA POSTE BF,

10-LNBTP (Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics),
11-LONAB (la Loterie nationale burkinabé),
12-MINOFA (Minoterie du Faso),
13-ONEA (Office National de l’Eau et de l’Assainissement),
14-SBT (Société burkinabé de Télédiffusion),
15-SEPB (société d’exploitation des phosphates du Burkina),
16-SOGEMAB (Société de gestion de l’équipement et de la maintenance bio-médicale),

17-SONABEL (Société Nationale d’Electricité du Burkina),
18-SONABHY (Société nationale burkinabé d’hydrocarbures),
19-SONAGESS (Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité alimentaire),
20-SONATER (Société Nationale de l’Aménagement des Terres et de l’Equipement Rural),
21-SONATUR (Société nationale d’Aménagement des terrains urbains)
22-SOPAFER-B (Société de Gestion du Patrimoine Ferroviaire du Burkina).

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Vos commentaires

  • Le 25 juin 2021 à 07:59, par désiré En réponse à : 29e Assemblée générale des sociétés d’État : La SOGEMAB, l’AGETEER et la CNAMU en déficit, la SONABHY, la LONAB et la SONATUR en baisse de volume d’activités

    Ainsi donc l’ONEA ayant subi une forte baisse n’a trouvé d’autres moyens que de faire supporter cette baisse que par les clients ; Tout se tient on a tous compris

  • Le 25 juin 2021 à 08:21, par Mamadou En réponse à : 29e Assemblée générale des sociétés d’État : La SOGEMAB, l’AGETEER et la CNAMU en déficit, la SONABHY, la LONAB et la SONATUR en baisse de volume d’activités

    22 sociétés d’Etat.
    en dehors des secteurs de l’énergie (SONABEL-SONABHY) et l’hydraulique (ONEA) tous les secteurs clés et pourvoyeurs de ressources sont aux mains des privés (extérieurs).
    on confie la totalité des télécommunications aux privés
    on confie la totalité des mines aux privés.
    A-t-on le droit de s’étonner que ça ne marche pas ? nul n’ignore que les télécommunications et les mines à elles seules constituent 200% du chiffre d’affaire annuel des 22 sociétés d’Etat sus citées.
    Réveillons nous.

  • Le 25 juin 2021 à 10:59, par M’nnifu En réponse à : 29e Assemblée générale des sociétés d’État : La SOGEMAB, l’AGETEER et la CNAMU en déficit, la SONABHY, la LONAB et la SONATUR en baisse de volume d’activités

    Ecouter, la Sogemab est congénitalement condamnée à mourir de sa belle mort. Pour comprendre les problèmes de cette société, il faut se poser les bonnes questions : qui a créé l’Agemab puis Sogemab et pourquoi ? A partir des réponses justes qui en sortiront vous saurez pourquoi cette société ne pouvait prospérer actuellement au Burkina Faso avec la misère ambiante qui règne au sein de notre peuple. Elle a été créée pour faire manger une famille et ses amis. Voilà la base du problème. Comment elle fonctionnait avant et qu’actuellement, elle ne peut continuer de fonctionner ? A titre d’exemple, elle n’avait aucun professionnel du biomédical en son sein même jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs. Les achats des matériels par la Sogemab pour le compte de l’Etat étaient surfacturés. Par exemple pour l’achat d’un scanner pour l’hôpital Souro Sanou, il y avait deux concurrents. Un premier concurrent propose son appareil à 2 milliards CFA et l’autre concurrent propose pour lui à 950 millions CFA. La Sogemab trouve moyen de choisir le scanner qui coute 2 milliards au détriment du moins disant. Maintenant le second concurrent porte plainte à l’ARCOP. L’ORAD voulait comprendre le choix de la Sogemab qui préfère plus cher que la seconde proposition qui est sensée aussi répondre au cahier de charge édicté par elle-même. Comme dit plus haut, la Sogemab n’avait aucun spécialiste qui puisse donner une explication claire sur leur choix. Pourquoi prendre un scanner de 2 milliards et laisser celui de 950 millions ? C’est tout simplement un choix de la prédation. C’est ainsi que l’ARCOP-ORAD a tout bonnement refusé d’entrer dans le jeu en annulant purement et simplement le dossier d’appel d’offres pour la fourniture du scanner. Tous les appareils achetés par la Sogemab l’ont été sur le même modèle de surfacturation en plus de la ponction de 7% du coût des matériels qu’elle achète pour l’Etat. Maintenant avec les politiques de résilience, il n’y a plus d’argent à mettre dans des surfacturations surtout à vue d’œil. Ainsi pour survivre elle s’est rabattue sur la maintenance des équipements dans les CMA. Et là aussi ses compétences sont maigres avec des plaintes un peu partout des utilisateurs d’appareils dans les CMA. La seule solution qui s’offre à elle aujourd’hui c’est sa liquidation pure et simple et l’affectation des techniciens qui le désirent dans des structures publiques du ministère de la santé (DIEM, hôpitaux etc…). Toute autre solution est vouée à l’échec.

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