Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Voici la réponse de Zéphirin Diabré, ministre d’Etat, chargé de la réconciliation nationale, donnée, ce mardi 1er juin 2021 au cours d’une conférence de presse, sur le processus de réconciliation.
« Chez les ennemis en face, il y a deux camps ou deux sous camps. Dans le premier sous camp, il y a les organisations internationales des terroristes comme le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans et l’Etat islamique.
Dans le deuxième sous camp, ce sont nos frères et sœurs qui se sont laissés embrigader, influencer, tromper et qui ont pris les armes contre leurs parents, leurs communautés.
Je vous renvoie la balle. Si dans votre famille, vous avez un de vos frères ou un neveu qui a commis la bêtise d’aller s’aligner à ces groupes et qui revient vous dire humblement qu’il veut revenir à la maison. Vous faites quoi ? Vous le chassez ? S’il y a parmi ces jeunes qui se sont égarés, et il y en a, nous sommes prêts à les recevoir pour discuter les conditions de retour. Pourquoi ? Parce qu’ils ont créé des tords aux autres avant d’être partis. Si on n’organise pas leur retour, il se peut que la population ou leurs parents qu’ils ont martyrisés mènent des actions contre eux.
Si la personne décide le laisser les armes, de se repentir, de mettre une croix à son passé, alors il n’y a pas de problème. Si vous appelez cela « négociation avec les terroristes », moi je dis que c’est une concertation du Burkina Faso avec ses enfants pour qu’ils reviennent à la mère patrie.
Par contre ce qui n’est pas envisagé, c’est de s’asseoir avec les patrons des grands groupes pour négocier. Négocier quoi ? Une partie du territoire ? Négocier pour dire que toutes les femmes vont porter le voile ? Négocier pour dire qu’on n’est plus pour la démocratie ? Ce n’est pas possible. Négocier pour dire que notre système doit être régi par les lois d’une religion, quelle qu’elle soit alors que nous sommes un État laïc ? Une fois que nous refusons tout cela, qu’est-ce qu’on peut négocier avec ces gens-là ? »
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Vos commentaires
1. Le 1er juin 2021 à 14:20, par Lom-Lom En réponse à : Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Je pense que sur ce point, il n y arien à redire ! Avant même les indépendances, nous étions des sociétés traditionnelles laïques si bien que d’autres religions l’islam en premier, ensuite le christianisme et les autres ont trouvé un terrain favorable pour s’implanter. Si nos grands-parents n’avaient été tolérants aucune de ces religions n’allaient s’implanter ici. Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous des descendants d’animistes et dire aujourd’hui que tous ces pratiques religieuses doivent disparaitre par la force au profit de X ou de Y, est juste un leurre et un rêve de quelques illuminés qui croient pouvoir asservir des millions de personnes pour vivre de leur travail. Ces personnes peuvent continuer de rêver jusqu’à ceux leur rêve prennent fin dans les circonstances qu’ils connaissent à l’avance car personne n’a aujourd’hui le monopole de la violence !
Le 1er juin 2021 à 15:25, par Laabia En réponse à : Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Mon frère merci. Vous avez tout dit et il ny a rien à ajouter.
Le 2 juin 2021 à 07:50, par HORUDIAOM En réponse à : Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Mon frère Lom-Lom, je partage ton point de vue. Je ne sais pas si ces terroristes comprennent cela. Le Burkina est un pays laïc et on ne peut pas contraindre les gens à se convertir à une religion. On épouse une cause par conviction et non par la force. La preuve, les Haïtiens pratiquent le vaudou malgré toutes ces années d’esclavage et d’asservissement.
2. Le 1er juin 2021 à 15:41, par BURKIN’BILA En réponse à : Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Très bien répondu, le Zeph. Très profond et très diplomatique. Celui qui n’est pas satisfait de la réponse qu’il saute et se cale en l’air. Tchrrrr. Il fallait même ajouter ajouter que les enfants égarés qui refusent de réintégrer la famille doivent être bannis ou même éliminés car ils demeurent une menace pour la famille.
3. Le 1er juin 2021 à 16:32, par Kinkester En réponse à : Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Je suis d’accord avec cette sortie de Zéph. Mais si jamais vous trouvez des terroristes Burkinabè prêts à rentrer en négociation, faites grandement attention à eux. Il peut juste s’agir de la stratégie de la taqiya qui consiste à vouloir faire la paix avec l’ennemi parce qu’on est en position de faiblesse ou parce qu’on perd du terrain. Autrement dit ils peuvent juste chercher à reculer pour mieux sauter en devenant des cellules dormantes. Un bon djihadiste islamiste est un djihadiste islamiste mort
4. Le 1er juin 2021 à 19:57, par jeunedame seret En réponse à : Le Burkina Faso est-il prêt à négocier avec les terroristes, au nom de la réconciliation nationale ?
Belles initiatives sur ce point ZEPH. Je sais que tu connais bien les raisons qui justifient leur embêtement facile et que des moyens de prévention sont déjà établis. Mais quelques questions. Comment intégrer paisiblement ces enfants avec leurs étiquettes ? Musulmans ou terroristes ou les deux ? Vous savez chez nous au Faso, un voleur ou un bandit qui quitte la gendarmerie ou la MACO, quelle que soit sa repentance, il n’effacera plus cette marque de sa vie ou de celle de sa famille. Dans nos langues les surnoms ne manquent pas pour tout rappeler. Alors, en vertu de quoi peut-on leur faire confiance ? Seront-ils accueillis en quarantaine dans un camp pour rééducation et réinsertion, ou directement à la maison par chaque parent ? Comment garantir cette confiance et cet espoir de paix si les organisations internationales ennemies ne baissent pas les bras ? Avez-vous un appui des autres musulmans pour une éducation morale de leurs progénitures et la gestion de leurs expansions ?