Ce 10 septembre 2020, les jeunes venus de diverses localités de la région du Sahel ont pris d’assaut la salle multimédias de Dori. L’objectif était de participer au Café Citoyen. Il s’agit d’une activité organisée par le Centre d’Information et de Formation en matière de Droits humains en Afrique (CIFDHA) en collaboration avec Diakonia. Le thème étant d’actualité, « jeunesse et sécurité », il y a eu de l’engouement. Sur 100 jeunes qui étaient attendus par les organisateurs, ce sont environ 200 jeunes qui ont répondu présents.

La rencontre a commencé par un aperçu sur le Présimètre. Il s’agit d’une plateforme de partage d’informations entre des groupes de la société civile travaillant sur la gouvernance démocratique pour renforcer la collaboration, le plaidoyer et rendre possible une réponse rapide aux dysfonctionnements dans la gestion des politiques publiques. Après cette présentation, les jeunes ont eu droit à quatre communications en relation avec le thème. Elles ont été données successivement par Moumouni Ouattara, commissaire de police à Dori ; Souleymane Bagagnan, directeur régional en charge de la jeunesse ; Houeffi Hamidou Dicko, président MBDHP/Séno ; et Zakaria Bayoulou, directeur régional en charge des Droits humains.

la jeunesse presente à la rencontre

Changer la politique de lutte contre le terrorisme

Les communicateurs ont tous abordé l’insécurité qui prévaut dans la région du Sahel et la collaboration entre populations et FDS. Souleymane Bagagnan a plutôt notifié qu’il faut occuper les jeunes par des petits travaux de revenus. Toute chose qui, selon lui, va leur permettre de ne pas être désœuvrés et de se donner à des tâches ignobles qu’est le terrorisme. Pour le président du MBDHP/Séno, la sécurité est un droit pour chaque individu. Ce droit selon lui doit être recherché et préservé.
De l’avis des participants, la politique de lutte contre le terrorisme doit changer. Car disent-ils, dans la région du Sahel, les jeunes ne sont pas impliqués totalement dans la lutte contre ce mal. Ils citent en exemple, le recrutement des volontaires pour la défense de la patrie.

Ces jeunes du Sahel estiment qu’ils sont écartés et pourtant ce sont eux les premiers concernés. Qu’à cela ne tienne ! Souleymane Diabaté, membre du Conseil régional du Sahel, a indiqué que ces genres de rencontres sont à multiplier. Pour lui, cela permet à la jeunesse de s’exprimer, de donner son point de vue mais également cela permet un rapprochement des jeunes de toute la région du Sahel. Il note également que les forces de défense et de sécurité doivent toujours doubler d’efforts dans les collaborations en étant ouverte à la population. Soit par des jeux sportifs, des causeries débats.

Inoussa Kafando directeur executif du programme CIFDHA

Les jeunes, les premiers concernés…

Inoussa Kafando, directeur exécutif de CIFDHA, a indiqué que dans la lutte contre le terrorisme, les jeunes sont les premiers concernés. Alors décider quelque chose sans ces jeunes c’est être contre eux. Le café citoyen selon ses dires est un cadre de débats, d’échanges et d’interaction entre les jeunes et les acteurs politiques ou encore de responsables d’entités administratives en charge de la jeunesse. Il affirme que le café citoyen est organisé autour des engagements du président du Faso en faveur de l’emploi des jeunes en partenariat avec l’ONG Diakonia avec l’appui financier de la Coopération suisse.

Daoula Bagnon/correspondant Dori
Lefaso.net