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Politique au Burkina : Sibila Ouédraogo veut bousculer les codes

Publié le vendredi 13 novembre 2020 à 23h00min

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Politique au Burkina : Sibila Ouédraogo veut bousculer les codes

« Du sang neuf dans la politique burkinabè ». C’est ce que laissent entrevoir les élections couplées qui se tiendront le 22 novembre 2020 au Burkina Faso. Et cela, à travers la responsabilisation de plusieurs jeunes. Ils sont, soit en tête de liste ou en lice avec d’autres vieux routiers pour la présidentielle ou les législatives. Ainsi, plusieurs d’entre eux, des jeunes, ont été remarqués dans certains partis ou mouvements. Mais celle qui a le plus attiré l’attention du public, c’est Sibila Ouédraogo, 23 ans et tête de liste nationale pour les législatives de novembre 2020 au compte du Mouvement SENS. Cette native de la cité de Naaba Kango veut que les jeunes soient à la tête de ce pays pour décider de leur propre destin. Portrait !

Jeune, dynamique, perspicace dans ses prises de position, très cultivée et ambitieuse, une « Thomas Sankara » en gestation, Sibila Ouédraogo, puisque, c’est d’elle qu’il s’agit, veut qu’on laisse désormais les jeunes diriger le Burkina Faso. « L’on verra de quoi ils sont capables », justifie-t -elle. Pour celle qui vient de faire ses premiers pas en politique et dont tout le monde parle en ce moment, « jeunesse », ne rime pas avec incapacité, car c’est en forgeant qu’on devient « forgeron ». « Je demande seulement qu’on nous laisse faire et ils verront notre capacité », parie-t-elle.

C’est d’ailleurs cette détermination qui lui a valu la place de tête de liste nationale pour les législatives du 22 novembre prochain, elle qui n’avait jamais milité dans aucun parti ou mouvement auparavant, avant que cette occasion ne se présente, selon ses dires. « Même si je n’étais pas engagée politiquement, j’avais ce désir de me faire entendre et de participer à la construction de mon pays. C’est ce qui m’a poussée à m’inscrire en sciences juridiques et politiques.


Lire aussi Législatives 2020 au Burkina : Sibila Ouédraogo, 23 ans, est la plus jeune candidate


Sibila Ouédraogo, tete de liste nationale aux légsilatives au compte du mouvement sens

Je cherchais les moyens de le faire et c’est « SENS » qui a été le déclic de cet engagement politique, parce que j’ai vu que c’était le seul qui offrait un cadre d’expression à la jeunesse, qui leur permettait d’avoir des postes de responsabilité et qui leur donnait beaucoup de valeurs en termes d’engagement politique », raconte-t-elle, tout en rappelant comment elle a adhéré au mouvement. « C’était lors de leur lancement officiel dans la cité de Naaba Kango, quand j’ai pris la parole pour montrer ma vision des choses, ils ont demandé que je vienne en même temps, faire moi-même, ce que je dis ». Preuve qu’il faut savoir saisir des occasions pour réaliser ses rêves.

Les jeunes feront de grandes choses pour ce pays

Pour cette native de Ouahigouya, à qui le mouvement SENS a ouvert les portes, c’est une occasion de porter haut la voix de cette jeunesse, parce que, les jeunes doivent prendre leur destin en main et cela ne se fera pas en restant dans sa zone de confort mais sur le terrain en prenant des décisions concernant leur vie. « Car nous ne pouvons pas rester assis pendant que 20 % de la population décident de ce qui est bien pour nous, les 80% autres que nous sommes. C’est pourquoi, il est temps que les jeunes s’élèvent et décident de ce qui est bien pour eux. Ce n’est pas une guerre des générations mais une occasion de se retirer et de laisser les jeunes décider », tranche-t-elle.

Dame Sibila a pris son baton de pélérin pour parler à ses camarades

Seulement 23 ans, mais elle sait se faire écouter par ses ‘’camarades ‘’

Pour cette étudiante en master de sciences juridiques et politiques, l’âge ne doit pas être un facteur pour juger un être humain, mais plutôt ses capacités et ce qu’il peut faire pour son pays. « C’est vrai que c’est souvent rare que des jeunes s’engagent en politique, mais il y a des jeunes capables de changer les choses. J’ai 23 ans et les gens me disent « tu es très jeune, fais attention », mais moi ça ne m’empêche pas de m’engager ».

Aimable et dévouée à la cause des autres

Coté caractère, la juriste est en outre décrite comme une personne aimable et dévouée à la cause des autres. « Savoir s’adresser aux gens et les motiver à donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est aussi l’une des qualités de Sibila Ouédraogo, selon les confidences de l’une de ses amies, Aïssata Kindo. Une amie avec qui, elle fait chemin depuis plus de neuf ans. Pour celle que ses proches décrivent comme une vraie patriote, battante et très sensible aux problèmes des autres, si les gens accordent leur confiance à la jeunesse, elle fera de grandes choses pour ce pays.

Dans cet engagement, Sibila Ouédraogo pourra aussi compter sur le soutien de sa maman, Fatoumata Ouédraogo/Zoungrana. Pour elle, sa fille est encore très jeune, mais si les responsables du mouvement ont eu confiance en elle, ils savent qu’elle pourra réussir, parce qu’elle est une personne courageuse et dévouée dans ce qu’elle fait. Et son souhait, c’est qu’elle réussisse dans ce dont elle a toujours rêvé, mais espère néanmoins qu’elle puisse terminer également ses études.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 novembre 2020 à 00:08, par Nabiiga En réponse à : Politique au Burkina : Sibila Ouédraogo veut bousculer les codes

    Devant une pléthora de formation politiques, difficile à savoir quel formation représente quel idiologie mais peu importe l’idiologie du parti de cette jeune, je la soutiens inlassablement pour son courage. Bravo

    • Le 14 novembre 2020 à 20:25, par A qui la faute ? En réponse à : Politique au Burkina : Sibila Ouédraogo veut bousculer les codes

      Au Burkina on utilise le mot "courage" pour qualifier quelqu’un qui parle beaucoup ou qui cherche ardemment le pouvoir. Ainsi donc nous avons pleins pleins de courageux avec tous ces OSC et formations politiques. Mais on ne sait pas fabriquer une chaussette, ni un médicament.
      L’Etat (tout le monde) vous paie des études, vous ne lui avez même pas encore rendu ça et vous voulez une carrière qui va consister à continuer d’être payé sans rien produire ?
      Parfois le courage c’est aussi finir brillamment ses études et chercher du travail pour être simplement un exemple d’homme ou de femme pour les autres. Si seulement les grandes gueules développaient un pays...

  • Le 14 novembre 2020 à 14:09, par R En réponse à : Politique au Burkina : Sibila Ouédraogo veut bousculer les codes

    Bonne chance à toi Sibila. Je donnerai un SENS à mon vote. Mais j’aimerais que le débat tourne autour du concret, des idées prometteurs qui peuvent faire avancer le Faso et le monde entier. Par exemple on a vu la petite Greta Thunberg avec son idée de défense de l environnement. Ça c est une idée concrète. Ou la défense de nos intérêts nationaux comme le pillage actuel de notre or dont tout le monde se tait. Moi même je suis jeune . La promotion des jeunes oui mais pas à n importe quel prix.

  • Le 17 novembre 2020 à 13:58, par Adakalan En réponse à : Politique au Burkina : Sibila Ouédraogo veut bousculer les codes

    Je votera pour toi. Mais j’attends que tu sois la boussole de la jeunesse dans les débats qui auront lieu à l’assemblée. Tu seras une sorte de mètre etalon pour beaucoup de jeunes filles hésitante et pensant que c’est une autres personnes qui fera leur bonheur à leur place. Aujourd’hui ,nous sommes dans un monde de loup et de louves aux dents bien longues. Celui qui se couvre le visage est aisément dévoré et on passe à la proie suivante. C’est une lourde charge mais facile à porter pour peu que tu continues de croire, de te former et te décomplexer d’avantages. Nous sommes dans un monde où les forts dévorent les faibles,une sorte de cannibalisme froid . Chacun doit se battre pour ses idéaux, sa vision ,de ce que chacun voudrais vivre dans un monde meilleur. Et cela s’arrache , ne se donne point. Certains voudrais voir les autres moisir pour s’empifrer de leur sang frais .j,encourage tous ceux croient encore à un avenir radieux pours ce pays surtout avec la participation responsable de là jeunesse. La jeunesse est plutôt un atout et non un des désavantage dans la chose publique. Il suffit d,être réaliste. Tout est possible dans ce pays avec sa jeunesse surtout entreprenante. Que les jeunes au chômage, laissent de côté ces fichu diplôme d’un système éducatif incoherent et en déphasage avec les réalités de l’heure . Il faut vous émanciper de ces diplômes inhibiteurs et faites quelque chose de vous même . Notre système éducatif doit évoluer pour ne pas former des citoyens à gros papier, mais des citoyens doter de gros savoir faire. Formons peu de littérature et Formons beaucoup de jeunes d’ingenieur. C’est ce qui permettra à d’autres jeunes de s’affirmer et d’être de véritable moteur de développement.
    Courage à sibila pour son combat et ce combat ne fait que commencer. Car vous serez contrarier par d’autres jeunes malheureusement, mais aussi des papis nostalgique de leur champagne.

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