Actualités :: Lettre ouverte aux inquisiteurs néo-coloniaux !

Depuis quelques semaines Messieurs BALEMANS, MANDEL et MENARD vous semblez vous livrer sans retenue, et avec la lâcheté que vous confèrent vos diverses « couvertures », à un véritable lynchage médiatique de la souveraineté du Burkina Faso ! Cela suffit !

Vous n’êtes en fait que de petits donneurs de leçons néo-coloniaux qui viennent régler, à peu de frais, leurs frustrations politico-philosophiques sur le compte du développement du Pays des Hommes Intègres !

Tout a commencé, début septembre, par un article du Pays (organe de presse burkinabè), repris par Courrier International, et signé de F. BALEMANS, sous le titre racoleur « Ouagadougou une capitale au luxe obscène »...

Vous avez bien lu !

Puis par un dossier publié dans la revue GEO, datée de novembre, sous le titre « Ouagadougou invente la banlieue pour riches » signé de J.J. Mandel...

Je ne vous connais pas J.J. MANDEL, et je m’en félicite, mais je voudrais quand même vous faire remarquer que les banlieues pour riches existent partout dans le monde et depuis la nuit des temps...

En France, pour n’évoquer que votre pays de résidence, on a commencé par les Tuileries loin de l’Ile de la Cité, puis Versailles, sans oublier Neuilly !
Votre papier est un tissu, pire que de mensonges, d’incohérences et de fantasmes !

Ouagadougou est certes devenue en 15 ans une des villes des plus propres d’Afrique, mais de là à parler de luxe et d’obscénité...
Vous êtes, que je sache, M. BALEMANS, un vague religieux au genre indéterminé, mais si j’ai bien compris plus proche du « père Artiside » que de l’Eglise de Rome, et vous sévissez au Burkina Faso depuis quelques années.

Vous n’avez pour seule excuse que le fait de n’être pas francophone d’origine... Sinon vous auriez évité le ridicule de l’emploi de l’adjectif obscène qui signifie « contraire à la pudeur », donc « contraire au sentiment de crainte que font éprouver les choses du sexe » (dixit le Larousse Illustré).

Peut-être avez-vous, quand même été influencé par votre éducation judéo-chrétienne ?

Ainsi Ouaga 2000 vous choque M. BALEMANS, vous ne connaissez pas, dites-vous, de site aussi somptueux au Pays-Bas... Ou vous mentez, ou vous ne fréquentez que les bas-fonds, parfois obscènes, de votre beau pays !
Dois-je vous rappeler les fastes de votre, d’ailleurs fort sympathique, Monarchie, une des plus grandes fortunes du monde, construite sur l’exploitation des « indigènes » d’un des derniers et des grands empires coloniaux ?

S’agissant d’obscénités, M. BALEMANS, vous feriez peut-être mieux de balayer dans les rues de certaines villes d’Europe où, au cœur du monde dit développé, circulent la mort, les drogues, et les prostitutions les plus abjectes.
Il y a quelques mois, vous évoquiez la corruption, et vous prétendiez que votre chauffeur avait été victime d’un racket policier d’un montant équivalent à 3 ou 5 Euros... Vous aviez certes raison...

Mais n’est-il pas encore plus « obscène » qu’un religieux, sensé avoir fait vœux de pauvreté, puisse s’offrir les services d’un chauffeur ?
Il y a deux ans, vous déclariez que les Burkinabè ne doivent plus manger de pâtes car elles étaient fabriquées avec du blé, que ce dernier était cultivé par les riches (sic), et qu’il ne fallait donc pas les enrichir plus encore !

Je ne sais si cela vous a échappé mais depuis cette année le Burkina Faso est devenu le premier pays africain producteur de blé... En quantité encore trop modeste je vous le concède, mais qu’en dites vous ? Il faut le brûler ?
Alors de grâce M. BALEMANS, épargnez-nous vos leçons et vos analyses de pacotille !

Espérez ! Même pour le Burkina Faso ! Ce verbe devrait pourtant évoquer bien des choses pour l’homme de religion que vous êtres censé être !
J’ai connu l’Avenue N’Khrumah alors qu’elle n’était qu’une ruelle traversée d’un égout... Elle est aujourd’hui la plus belle avenue de Ouagadougou !

J’ai connu Ouaga 2000 alors que cette zone était inhabitée et inexploitée, aride et semi désertique... Désolé d’écorcher votre lyrisme de supermarché J.J. MANDEL, mais il y a jamais eu là « de terre nourricière écorchée vive » !
Si vous connaissez mieux les Burkinabè (Vous n’utiliseriez pas une seule fois ce nom invariable dans votre texte) vous sauriez que si cette terre avait été exploitable, il y a longtemps qu’elle aurait été mise en valeur !

Vous évoquez la zone ZACA comme un drame humain et urbain ! Cette zone n’était en fait qu’un immense et insalubre bidonville comme ceux, nombreux`, que les gouvernements européens ont « déguerpi » des abords de leurs grandes cités dans les années 70 !

Les « déguerpis » ont été exilés dans ce que vous décriviez comme l’enfer, la « Trame d’accueil »... Vous oubliez simplement de préciser que cet enfer est viabilisé (eau - électricité - évacuation et traitements des eaux), et qu’au bout de cet « enfer », on a placé la nouvelle Présidence du Faso !.

Si vous aviez eu la curiosité de regarder un peu plus loin que le bout de votre étroitesse d’esprit, si vous aviez moins perdu de temps à faire poser des enfants avec des débris de « Barbies » venus d’on ne sait où, vous auriez remarqué les plantations d’arbres et de baobabs, ainsi que les divers projets de reforestations entrepris dans la zone !

Mais voilà, comme vos collègues « inquisiteurs » MANDEL et consort, vous ne voyez que ce que vous voulez voir !
Parlons donc de ce consort, le dernier de ma liste, Bob MENARD ! Vous êtes MENARD, comme le Beaujolais, vous réapparaissez régulièrement...

Comme le Beaujolais est un vin « particulier », Ménard vous êtes un journaliste très « particulier » si l’on en croit les co-fondateurs de RSF en 1985, Rony BRAUMAN alors président de Médecins sans frontières et le journaliste Jean-Claude GUILLEBAUD, qui ont depuis longtemps pris leur distance avec votre association et dénoncé vos dérives !
Comme le Beaujolais, vos déclarations nous saoulent !
Comme le Beaujolais, vous avez eu un temps la couleur rouge vif de vos engagements politiques...
Vos sens de la justice et de l’information sont aussi très particuliers...

Vous nous avez ainsi appris, le 20 octobre dernier, à l’occasion du bien triste anniversaire du meurtre du journaliste Norbert ZONGO, alors que vous séjourniez une nouvelle fois au Burkina Faso, que vous veniez protester contre le non-lieu prononcé en faveur de l’adjudant KAFANDO, unique inculpé, à la suite du retrait des accusations portées par l’unique « témoin »...
Admettons... Mais alors pourquoi, pendant des mois, avoir « crié aux loups » et annoncé que le pouvoir voulait éliminer le seul inculpé, alors gravement malade, pour le faire taire !

Non seulement il a été bien soigné, il a survécu et, aujourd’hui il est libre, même de parler et d’accuser s’il le voulait !

En revanche, ce qui est grave c’est votre « scoop » !
Vous auriez oublié de dire des choses, il y a près de huit ans, au juge d’instruction qui menait l’enquête ! Pire encore, si j’ai bien compris votre rocambolesque déclaration, vous auriez signé un pacte secret avec les membres de la Commission Internationale d’Enquête pour édulcorer le rapport final !

Comment expliquez vous alors que les représentants de l’Etat, le Magistrat J.E. SOMDA et le Capitaine de Gendarmerie H. TRAORE aient refusé de signer ce « pacte » ?
Ou ce pacte est faux et vous êtes un menteur !
Ou ce pacte est vrai et les représentants de l’Etat ont fait preuve d’une intégrité qui semble vous avoir fait, une nouvelle fois, défaut !

Cher Bob MENARD n’appelle-t-on pas cela, chez nous les « blancs », de la rétention d’informations ???
Vous me décevez ! Mais ce n’est pas nouveau !
Quel dommage que vous ne soyez pas aussi présent à l’Est de l’Europe... Vous savez, il s’y passe des choses pas très jolies et les journalistes y sont bien malmenés...
Mais peut-être que dans cette région du monde, vous avez aussi signé un pacte secret ?

Pour vous, Messieurs les « inquisiteurs néo-coloniaux », l’Afrique ne peut pas, ne devrait sans doute pas, évoluer !

Et surtout pas ce petit pays enlacé et sans ressources qui, avec un taux de croissance moyen supérieur à 6% depuis 15 ans et une croissance espérée à deux chiffres dans les trois ans à venir, se permet de faire honte à l’Afrique riche qui perd ! Surtout pas ce petit pays qui est devenu diplomatiquement incontournable et dont le taux de scolarisation, qui ne cesse de croître, est un des plus forts de la région !

Surtout pas ce petit pays dont le dynamisme culturel est exemplaire : Semaine de la Culture, FESPACO, Salon International de l’Artisanat, Université Numérique Francophone...

Surtout pas ce petit pays classé 4ème sur 45 par la Banque Mondiale pour sa lutte contre la corruption et pour la transparence de sa gestion...

Surtout pas ce petit pays auquel l’agence Standard et Poor’s a confirmé la note B, à court et à long terme, pour « sa capacité dans la gestion prudente de ses finances » et qui non seulement assure son auto-suffisance alimentaire mais qui est aussi devenu le premier producteur africain de coton et le troisième dans le monde...
Surtout pas ce petit pays qui, avec le temps et avec application, devient un modèle de démocratie...
Vous n’aimez pas ce pays, vous n’aimez pas ce régime, car ils font mentir vos prévisions et ruinent vos piteux fonds de commerce !

Pour vous, l’Afrique qui vous fait gagner c’est celle qui perd, celle des massacres, des pénuries et des famines, des guerres et des révolutions, des bidonvilles, des photos sordides et des combines !

Désolé mais le Burkina Faso n’est plus dans cette ornière et, personnellement, je suis heureux de voir la paix civile s’enraciner, comme la Démocratie, dans ces terres arides qui le sont d’ailleurs de moins en moins.
Je suis heureux du corollaire de cette situation qui fait que des entrepreneurs s’enrichissent car ils créeront des emplois et, tôt ou tard, le plus tôt sera le mieux, tous les Burkinabè en profiteront !

Je connais le Burkina Faso depuis plus d’une vingtaine d’années, j’ai vu d’où il venait, du néant !
Ce qui est rassurant dans ce pays, comme à Ouagadougou, c’est ce que j’appelle « l’effet cliquet » ... Certes tout n’y est pas parfait mais la démocratie, le développement et la croissance s’y installent, encore trop lentement, mais durablement, dans tous les domaines, et surtout, surtout, rien ne recule !

Chaque « escalier » gravi profite indirectement, mais sûrement, à tous !
Et cela en Afrique, et dans le Monde, convenez-en c’est devenu bien rare !

Jean R. GUION

(In Burkina Faso info n° 86 pp 1-2)

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