Par le biais de cette lettre ouverte qu’il adresse au DG de la SONABEL, Ousmane Ouédraogo, habitant du secteur 25 de Bobo Dioulasso, lui raconte les malheurs qu’il a vécus, en pleine maladie, quand on lui a coupé le courant.
"Monsieur le Directeur général de la SONABEL, nous nous permettons de vous adresser notre réaction suite à des faits qui se sont passés entre le 10 novembre 2006 et le 19 novembre 2006 à Bobo Dioulasso. Nous le faisons parce que c’est la deuxième fois, et surtout parce que nous voulons comprendre. Qu’en est-il exactement ?
Monsieur le Directeur général, le vendredi 10 novembre 2006 aux environs de 8 heures, étant à la maison, parce que souffrant, nous constatons qu’un agent de la SONABEL coupe l’électricité. Nous nous sommes dit à nous-même : « T’as pas payé donc tu assumes. »
N’ayant pas d’alternatives financières, nous nous sommes préparé à passer le week-end dans le noir. Mais, entre-temps, notamment le samedi, notre santé s’est aggravée. Nous avons donc supporté notre mal avec quelques soins, jusqu’au lundi 13 novembre 2006. Ce jour donc, après consultation auprès d’un médecin, nous nous sommes rendu au service. Mais ne pouvant supporter le mal, nous rentrâmes à la maison, toujours sans électricité, puisque nous n’avons pas encore payé.
Mardi 14 novembre, puis mercredi 15 novembre 2006, même situation. Mais ce jour, nous avons fait régler la facture d’électricité en deux fois, parce qu’il a fallu compléter de l’argent pour solder tout au niveau de la SONABEL. Et cela, entre 14 heures 30 et 15 heures 30.
Là commence notre incompréhension, Monsieur le Directeur général. En effet, après avoir vérifié les reçus de paiement, nous nous sommes permis d’appeler une connaissance d’un ami à la SONABEL. Voilà ce qu’on s’est dit : « Monsieur, j’appelle de la part d’un ami (je donne son nom), parce qu’on m’a coupé le courant et je viens de payer, est-ce que je peux avoir le rétablissement de l’électricité ce soir, surtout qu’on a un malade ». Il me répond : « Je vais voir, quels sont vos références ? » Nous répliquons : « Mon numéro d’abonné ? » Il dit "oui" et nous lui donnons notre numéro d’abonné et on se quitte sur ces termes, avec gentillesse de sa part, que nous saluons au passage. Et nous appelons notre ami en question et l’informons que nous avons payé et d’insister auprès de sa connaissance à la SONABEL pour confirmer. Chose qu’il a fait. Mais, constatant vers 17 heures que les agents de la SONABEL ne venaient pas, nous rappelâmes notre ami et il nous dit ceci : « Ma connaissance à la SONABEL dit qu’il ne peut pas promettre le rétablissement ce soir, mais demain c’est plus sûr. » Je prends donc mon mal en patience (pas ma maladie qui elle, continue, mais les désagréments sans électricité).
Impuissance totale
Jeudi 16 novembre 2006 : toute la journée, point de SONABEL. Et mon ami d’ironiser au téléphone : « toi, tu dois avoir fait quelque chose de mal aux agents de la SONABEL pour qu’on te boycotte de la sorte ».
Bref, vendredi 17 novembre 2006, nous sommes resté aux aguets pendant toute la journée. Mais nous étions dans l’impuissance totale car la batterie de notre téléphone portable était épuisée, donc pas de communication possible. Vers 18 heures, nous nous convainquons qu’on fera notre deuxième week-end au noir. Et cela s’est réalisé dans l’amertume.
C’est fort de cela, Monsieur le Directeur général, que nous nous sommes permis de vous interpeller pour comprendre, notamment :
1) Pourquoi les agents attendent-ils le vendredi pour procéder aux coupures d’électricité ? (et pire, même si nous avions payé ce vendredi, l’électricité n’aurait pas été rétablie, puisque nous avons payé le 15 novembre, et jusqu’au 20 novembre au matin, nous n’avons pas été rétabli) ; donc, c’est ni plus, ni moins qu’une punition - Et donc c’est : « mauvais payeur, tu vas poiroter dans le noir pour savoir - ça t’apprendra » ;
2) Après quel délai coupe-t-on l’électricité ; après une facture impayée et après échéance ? Après l’expiration du délai de paiement de la deuxième facture ? (parce que nous avons été coupé le 10, et l’échéance était le 15 novembre 2006 pour la 2e facture). Ou cela est laissé à l’initiative des agents de la SONABEL ?
3) Quel est le délai maximum de rétablissement de l’électricité, une fois la facture et les frais y afférents payés ? Ou bien cela est laissé au bon vouloir des agents de la SONABEL (et voilà la porte ouverte aux pratiques dangereuses pour tout le monde).
4) Enfin, Monsieur le Directeur général, devrions-nous seulement nous résigner et se dire, nous avons fauté sur toute la ligne (parce que nous n’avons pas payé à temps notre facture) et accepter ce qui nous arrive ? Ou bien devrions-nous penser qu’il y a moyen à remédier à certaines choses et à voir le client, plutôt comme quelqu’un avec qui une entreprise, fuse-t-elle publique et en situation de monopole, doit composer et essayer de satisfaire continuellement pour son développement et son rayonnement ?
Monsieur le Directeur général, nous espérons seulement que vous comprendrez notre démarche, qui vise à comprendre et à interpeller, sans aucune mauvaise intention.
Profonds respects, Monsieur le Directeur général."
Ousmane Ouédraogo
Secteur 25 Bobo Dioulasso
Un usager parmi des milliers de la SONABEL
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