Actualités :: Journée nationale de pardon : "Le Burkina n’a pas d’autre choix que la (...)

Dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale de pardon le 30 mars prochain, une table-ronde a été organisée le 20 mars 2004 à Ouagadougou. Présidée par Mgr Anselme Titiama Sanon président du praesidium de la Journée nationale de pardon, cette table-ronde avait pour thème : "Réconciliation nationale au Burkina Faso : mythe ou réalité ?".

C’est un public représentatif des différentes couches socioprofessionnelles du Burkina, qui est allé écouter le président du praesidium de la Journée nationale de pardon Mgr Anselme Titiama Sanon, commémorée pour la première fois le 30 mars 2001. On a noté la présence des anciens chefs d’Etat du Burkina, des présidents d’institutions, des membres du gouvernement, des députés, etc.

Avant d’aborder le thème de la rencontre, la parole a été donnée aux différents présidents ou membres de comités mis en place dans le cadre de la réconciliation nationale. A cette occasion, le ministre Mahamoudou Ouédraogo président du Comité technique d’appui au gouvernement, le pasteur Freeman Compaoré, premier responsable du Fonds d’indemnisation des personnes victimes de violences en politique et le Pr Rambré Moumouni Ouiminga membre du Comité national d’éthique ont tous pris la parole pour expliciter les missions assignées à leurs structures. De leurs interventions, il est ressorti que plus d’une centaine de familles victimes ont été visitées, des sépultures ont été identifiées et montrées aux parents des défunts, les indemnisations se poursuivent, l’écoute et les échanges se mènent afin d’aider les victimes à surmonter ce qu’elles ont vécu. "Le processus de réconciliation se poursuit et il n’y a pas d’autres chemins", soutient le pasteur Freeman Compaoré.

Réconciliation nationale mythe ou réalité ?

Abordant le thème de la conférence, Mgr Titiama Anselme Sanon a relevé que le mythe ne s’opposait pas à la réalité et la réalité à son entendement ne s’opposait pas non plus au mythe. Pour mieux se faire comprendre, le conférencier a expliqué que le mythe est ce qui semble se trouver au fond de l’homme et la réalité est ce qui a été exécuté. "Le mythe est à l’origine des grands sursauts de l’humanité", affirme Mgr Titiama Anselme Sanon. C’est pourquoi, il estime que la réconciliation qui permet au Burkina Faso de faire son sursaut est effectivement un mythe parce qu’elle constitue ce dont tous les citoyens burkinabè dans leurs entrailles ont besoin.

"La réconciliation, déclare-t-il, est un processus qui exige que les efforts soient faits dans tous les sens".

L’impunité qui était vue comme un fait reproché seulement à l’exécutif doit également être perçue selon Mgr Anselme Sanon comme une pratique de la société citoyenne. "Les dérives et les dérapages de la société citoyenne sont aussi importants que ceux de l’exécutif", fait remarquer le conférencier.

Avec une prudence de caméléon, Mgr Anselme Sanon a décortiqué le thème avant de formuler un certain nombre de questions. Est-ce que quelque chose n’est pas fait depuis la commémoration de la première Journée nationale de pardon ? Est-ce que la mentalité populaire a intégré le pardon ? Que faut-il faire pour ne plus avoir à réécrire l’histoire du Burkina Faso ?

Mgr. Anselme Sanon en réponse à ses interrogations a expliqué que le travail de la réconciliation mérite d’être poursuivi pour guérir la société du virus de la violence sans tomber dans le piège sans fin de la violence. Il consiste à renverser les comportements, à changer les esprits et les cœurs grâce aux échanges, à l’écoute mutuelle. La parenté à plaisanterie, considérée comme un terreau important par Mgr Anselme Sanon, pourrait contribuer à apaiser les cœurs. Car, estime-t-il, "la justice poussée à la plus grande extrême devient injustice".

Les appels de Mgr Anselme Sanon

Avant de passer la parole à l’assistance, Mgr Anselme Sanon a formulé trois grands appels au peuple burkinabè.

Ce sont, un appel à la patience et à la confiance, un appel au réarmement éthique, civil et citoyen grâce à l’éducation dans les familles ou dans les centres appropriés (écoles, lycées, collèges, universités, etc.).

Le dernier appel est celui de la conscience citoyenne qui se traduit par la paix, le pardon.

Certains participants ont exprimé publiquement leurs espoirs de voir le Burkina réconcilié et leurs inquiétudes quant à la lenteur constatée dans le traitement des dossiers dits pendants. D’autres ont interpellé les hommes politiques, les intellectuels et les militaires à jouer leurs rôles au lieu de se comporter en pyromanes.

Tout en insistant que le Burkina Faso n’a pas d’autres choix que la réconciliation, Mgr Anselme Sanon a conclu en plaidant pour une jeunesse qui a une conscience politique, une jeunesse, qui loin de se contenter de jeter le discrédit sur la politique et la classe politique nationale participe, à l’action de celle-ci afin de lui donner "le nouveau visage souhaité par tous ...".

Enok KINDO
Sidwaya

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