- Paramanga Ernest Yonli
La cinquantaine épanouie, le regard vif, droit et franc,
Paramanga Ernest Yonli tient, sans désemparer, le gouvernail
du Premier ministère du Burkina Faso depuis novembre 2000 à
nos jours. Courtois, la démarche alerte, cet homme râblé dont
l’humilité et la simplicité ne sont pas les dernières vertus, est
sans aucun doute l’un des plus grands commis de la
République.
Ministre de la Fonction publique avant d’être
propulsé sur l’acropole des démiurges, Yonli, comme on l’aime
à l’appeler, est le fils de son terroir. Tansarga, village perdu
dans les confins broussailleux, à la frontière avec le Bénin, l’a
nourri à la sève de ses traditions.
"Tapeur de sable" devant
l’Eternel, une spécialité largement partagée dans la contrée des
Gourmantché, le sens de l’Etat de ce personnage affable et à
l’humour désinvolte, n’a jamais été pris à défaut. On lui doit les
nombreuses réformes de la République qui ont suivi les
poussées de fièvre engendrées par le Collectif, dans le sillage
du drame de Sapouy.
Paramanga Ernest Yonli qui est crédité d’une fabuleuse
capacité de travail, est un agnostique plutôt occupé à donner
sans cesse des coups de boutoir à la misère de son peuple.
Sans ambitions politiques personnelles avérées, il ne sort pas
de l’ombre tutélaire du "grand patron" à qui il doit sa longévité
inégalée à la Primature.
Les Burkinabè, qui semblent avoir,
dans leur grande majorité, apprécié positivement sa
reconduction, attendent de Yonli III qu’il sonne avec vigueur le
réveil des énergies assoupies de l’Administration publique et
porte de sérieuses estocades au monstre têtu et impertinent de
la corruption.
"Le Pays"
