Actualités :: Crise au Burkina : Les intellectuels encouragés à prendre position, à (...)

« L’intellectuel dans une société en crise ». C’est autour de ce thème que le Rassemblement des intellectuels pour la souveraineté de l’Afrique (RISA) a, le samedi 7 octobre 2023 à Ouagadougou, animé une conférence publique avec pour communicants, le sociologue, enseignant-chercheur, Dr Zakaria Soré ; l’ingénieur informaticien et économiste, Firmin Diallo ; l’écrivain et consultant, Adama Siguiré et l’expert en communication, Idriss Ouédraogo.

Pour mieux cerner le sujet, les organisateurs l’ont éclaté en quatre sous-thèmes, développés par les spécialistes sus-cités. Ainsi, Dr Zakaria Soré a mis le curseur sur « sociologie de la crise sécuritaire au Burkina Faso ». Par un regard sociologique sur la crise que traverse le Burkina, Dr Soré a relevé au passage que de nombreux sociologues ont prévenu par des écrits, la survenue de la crise que vit aujourd’hui le pays. Malheureusement, regrette-t-il, ils n’ont pas été suffisamment entendus. De son analyse de sociologue, il ressort que les problèmes que connaît le Burkina sont, entre autres, dus au fait que les règles communes qui réagissent les sociétés ne font pas actuellement l’hunanimité.

Zakaria Soré estime cependant que la situation offre une fenêtre d’opportunités pour la société, ses intellectuels, pour réfléchir aux problèmes. C’est pourquoi pense-t-il qu’il y a nécessité de libérer la parole, permettre à tous ceux qui ont quelque chose à dire sur la gestion ou la direction du pays, de pouvoir l’exprimer. De l’avis donc du panéliste Soré, et contrairement à une certaine opinion, les critiques sont la manifestation d’un certain patriotisme. Elles participent, de ce fait, de la bonne gestion du pays. « L’intellectuel, c’est celui qui sait prendre position pour changer les choses. L’intellectuel doit être une sentinelle qui refuse ce qui se passe de négatif. Quand on est intellectuel dans une société en crise, il faut prendre la parole pour montrer les possibilités qui existent », exhorte Zakaria Soré.

« Contribution de l’intellectuel dans le processus révolutionnaire 1983-1987 », c’est le sous-thème sur lequel a planché l’ingénieur informaticien et économiste Firmin Diallo, d’où on retient que les intellectuels ont été actifs pendant la période révolutionnaire. « Mais, ils n’ont pas fait dans l’unité, il y a eu beaucoup de fortes oppositions entre eux et finalement, les opposants à la révolution se sont imposés », a, en substance, relevé M. Diallo.

L’écrivain et consultant, Adama Siguiré, qui a analysé le sous-thème « Littérature et engagement sociétal », a mis en exergue la nécessité pour les intellectuels de s’engager dans un contexte de crise comme celle que vit le pays, afin de contribuer à faire évoluer leur société.

Quand bien même il reconnaît que ce n’est pas toujours aisé de s’engager pour l’intellectuel, car pouvant parfois être vilipendé, Adama Siguiré se dit convaincu de cette nécessité de s’engager pour contribuer à l’évolution positive de sa société.
« Le faire aujourd’hui, ce n’est pas soutenir le capitaine Ibrahim Traoré, mais œuvrer au développement du Burkina Faso », pense-t-il.

De la g.vers la d. : Idriss Ouédraogo, Adama Siguiré, Boukary Nébié, Firmin Diallo...

Quant à l’expert en communication, Idriss Ouédraogo, il a planché sur « Communication et souveraineté de nos États », faisant ressortir l’importance de la communication dans l’affirmation de la souveraineté d’un Etat, dont l’existence repose avant-tout sur des éléments comme le territoire, la population, un gouvernement. Après avoir justifié son idée, M. Ouédraogo a lancé une invite aux intellectuels à, ensemble, soutenir les autorités en place dans leur volonté d’affirmation de la souveraineté du Burkina. A défaut, se réserve-t-il, que ceux qui veulent ramer à contre-courant du mouvement soient habités par la sagesse de s’écarter et de laisser le mouvement suivre le cours, « car l’on ne gagne rien à appartenir à un Etat faible ».

L’expert en communication estime également que les intellectuels doivent se saisir de la tendance actuelle « où une certaine frange de la population, communément appelée les pro Irissi, a le vent en poupe » pour questionner la tendance et les raisons, au lieu de se terrer dans un mutisme. Il exhorte, dans cet esprit, les intellectuels à s’intéresser aux sujets de l’heure, à en faire de vrais sujets de sociologie, d’anthropologie, d’histoire politique, à ne pas les négliger, plutôt que d’en faire des sujets de moqueries et de railleries.

« L’ignorant peut passer sur ces faits, mais c’est une belle richesse pour le savant, pour un intellectuel, d’étudier les nouveaux paradigmes. Quels sont les nouveaux facteurs qui conviennent et orientent le pouvoir d’État ? Quelle est la nouvelle culture nationale, vers où on tend ? C’est vraiment ce schéma. Ce n’est pas cette zone de confort où il s’agit essentiellement de dire, on ne nous écoute pas, les ignorants ont pris le contrôle. Ce n’est pas cela », titille Idriss Ouédraogo.

...et Zakaria Soré ont, chacun, abordé le sujet sous l’angle de sa spécialité.

Pour l’essentiel, les panélistes estiment que l’intellectuel doit mettre la réflexion et l’action ensemble pour changer ce qui est négatif dans la société. « L’intellectuel, c’est celui qui sait prendre position pour changer les choses. L’intellectuel doit être une sentinelle qui refuse ce qui se passe de négatif. Quand on est intellectuel dans une société en crise, il faut prendre la parole pour montrer les possibilités qui existent », conclut dans un relent d’exhortations, Dr Zakaria Soré.

L’ensemble de ces interventions ont suscité des réactions parmi les participants ; elles ont consisté en des questions d’éclaircissements, des commentaires et autres contributions.
D’où les motifs de satisfaction du secrétaire général du Rassemblement de intelligences pour la souveraineté de l’Afrique (RISA), Dr Boukary Nébié, modérateur du panel. Il a saisi le cadre pour adresser aux populations, un appel à la tolérance, à la prudence et au respect de la liberté d’opinion, de croyance de chaque individu de la société.

O.L
Lefaso.net

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