Actualités :: Burkina : « Où se trouve la cherté de la vie ? Celui qui veut vivre à (...)

C’est un réquisitoire que le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélèm de Tambèla, a servi ce lundi 6 novembre 2023, à la faveur de la traditionnelle cérémonie de montée des couleurs nationales à la Primature du Burkina Faso. Entre rappels historiques et révélations, le locataire du palais de Koulouba n’a pas été non plus tendre envers des organisations et individus.

Dans un élément vidéo publié sur la page Facebook de la Primature du Burkina Faso par la Direction de la communication et des Relations presses, on écoute le Premier ministre se féliciter d’abord que les terroristes sont de plus en plus acculés avant de passer à charges.

« Pour voler au secours des terroristes, et empêcher leur écrasement total, leurs souteneurs ont d’abord tout fait pour présenter la négociation comme la seule voie du salut. Face à la détermination du régime de la Transition, et à l’échec de leur stratégie, ils recourent maintenant à la déstabilisation de la Transition. Pendant longtemps, dans le pays, les seules forces organisées furent l’armée et les syndicats. Des ennemis de la Transition se sont donc appuyés sur des éléments de l’armée, qui se croyaient intouchables du fait de leur rang et de leur fonction, pour fomenter un coup d’Etat des plus réactionnaires. Le temps viendra où tout cela sera mis au clair. En attendant, vous avez tous appris la fuite organisée par des complices, de l’ancien directeur général adjoint de l’Agence nationale de renseignement, avec tous les renseignements qu’il y avait à sa disposition et qui seront livrés à l’ennemi. Le coup d’Etat ayant échoué, c’est alors que subitement, la nomenclatura syndicale est entrée dans la danse, avec un langage pseudo-révolutionnaire, pour mieux abuser les populations. Il a été question de taxes et de cherté de la vie ; quand le président Traoré a proposé le prélèvement de 1% seulement des salaires pour soutenir l’effort de guerre, la nomenclatura syndicale a violemment rejeté la proposition. De quelle taxe parle-t-on alors ? Les taxes décidées en Conseil des ministres ont porté sur des produits importés ou faits à partir de matières premières importées. Peut-on vouloir se draper du manteau de révolutionnaire et dans le même temps, défendre l’invasion du marché national par des produits importés des pays impérialistes que l’on prétend combattre ? », a soulevé devant ses collaborateurs, le Premier ministre Kyélèm de Tambèla, affirmant en outre que les produits locaux sont soutenus et leurs prix sont en baisse.

Comme pour répondre à des détracteurs, le chef du gouvernement est allé de chiffres, assortis d’annonces. « Le taux d’inflation qui était de 14, 1% en 2022 est à 1, 2% en 2023. Le taux de croissance qui était de 1, 2% en 2022 est passé à 4, 4% en 2023. Les prévisions de croissance pour 2024 sont de 6, 4%. Où se trouve la cherté de la vie ? Où se trouvent les difficultés économiques qui seraient pires qu’avant ? Maintenant, celui qui réside au Burkina, et qu’il veut vivre à l’Occidental, doit se résoudre, soit à en payer le prix, soit à aménager en Occident. Nous avons entamé le processus de généralisation du Faso Dan Fani et bientôt, des taxes seront portées aussi sur le tissu importé. A chacun de choisir comment il veut vivre et où il veut vivre. Pour nous, seuls les intérêts des populations comptent », convainc-t-il.

Puis, il plonge son auditoire dans l’histoire : « On se rappelle qu’en 1971, au Chili, Salvador Allendé, fut élu président de la République. Il entreprit une courageuse politique de réformes, comprenant des nationalisations, dont les mines, le cuivre dont le Chili était un des principaux producteurs. Cela n’a pas plu au capitaliste états-unien qui contrôlait lesdites entreprises. En réaction, il finançait le syndicat des camionneurs de Chili, qui entreprit une grève illimitée ayant abouti à l’assassinat du président Allendé, et à l’installation du régime de terreur du général Augusto Pinochet. L’histoire doit être connue pour que chacun puisse en tirer des leçons. C’est toujours à travers des valets locaux, sous différentes couvertures, parfois trompeuses, que l’impérialisme opère ».

Selon le Premier ministre, l’impérialisme n’a pas encore réalisé qu’au Burkina, il y a trois forces organisées. « En plus de l’armée et des syndicats, il y a, depuis 2011, une société civile qui a, qu’elle soit organisée ou pas, pris conscience de sa propre réalité et prend de plus en plus son destin en main », a schématisé Apollinaire Kyélèm de Tambèla.

L’orateur a enfin dégainé : « C’est cette société civile qui a obtenu le départ du pouvoir de Blaise Compaoré, le 31 octobre 2014, alors même que la nomenclatura syndicale avait refusé de se joindre à la lutte. De même, c’est la société civile qui, dès les premiers moments, s’est opposée au coup d’Etat du général Diendéré en septembre 2015. L’histoire doit être connue, pour éviter les récupérations honteuses. La société civile a pris conscience que c’est la passivité de la jeunesse, la lâcheté des adultes, qui ont permis à Blaise Compaoré et ses complices, militaires et civils, de passer à l’acte et d’assassiner le président Thomas Sankara et la révolution sankariste. La jeunesse ne veut plus donner l’occasion à l’impérialisme et à ses valets locaux de renouveler leur forfait au Burkina Faso. Au Burkina Faso, l’histoire est en marche et le peuple a décidé d’écrire son histoire par lui-même, plutôt que de laisser des loups déguisés en agneaux, décider de son destin… ».

O.L.
Lefaso.net

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