- Blaise Compaoré
Blaise Compaoré, le Président du Faso, est un amoureux du ballon rond. Sur la pelouse comme en politique, ses qualités de dribbleur constituent un avantage dans la recherche du gain du match.
Drôle de numéro pour un attaquant. Et pourtant, c’est bien le « 18 » que porte Blaise Compaoré, à l’entame de ce nouveau match de 5ans qu’il a promis de remporter ; et ce, au nom du million de supporters acquis à sa cause.
Les éliminatoires ont été une promenade de santé pour le super attaquant du Congrès pour la Démocratie et le progrès. Entre les feintes de passe à quelques supposés premiers ministrables, et la jeunesse de son parti laissée sur le banc des remplaçants, seul l’entraîneur adjoint (Salif Diallo) pouvait expliquer le système de jeu mis en place.
Des actes d’anti-jeu, on en retiendra également. Notamment ce croche- pied au tandem « Laurent Bado- Emile Paré. » Pas le moindre geste, encore moins un carton de la part de l’arbitre. Et pourtant, le ralenti est formel, il y avait bel et bien faute.
Il est vrai qu’en face, il y avait de grosses individualités. Mais le collectif à fait défaut. Pas de coach, pas de portier, absence de stratégie de défense. Bref, tous les éléments étaient réunis pour une défaite. Surtout avec le forfait de dernière minute du chantre du « tékré » (Hermann Yameogo.) Dans l’équipe de l’opposition, tout le monde joue en attaque. Chacun veut marquer le but de la victoire. Alors que certains des joueurs, n’auraient pas eu de place même dans une équipe de quartier, ils s’estiment suffisamment entraînés, et à même de gagner le championnat.
Autre élément, le changement de camp, opéré par l’ADF/RDA. Contre toute attente en effet, le chef de file de l’opposition troque son maillot d’opposant contre celui de courtisan. Les spectateurs ont beau sifflé, rien n’y fait. Ce que le règlement du « championnat électoral » n’interdit pas, il l’autorise. C’est du moins, l’interprétation qui s’impose au vu de cette modification spectaculaire de la feuille de match.
Après la rencontre, les éliminés sont retournés aux vestiaires. les qualifiés eux, ont préféré faire le tour du stade avant de sabler le champagne. Les uns espéraient des prolongations, les autres n’en avaient pas besoin. Le CDP était tout simplement plus fort, et son attaquant vedette, en pleine possession de ses capacités. D’autres affirment plutôt, qu’il n’avait pas d’adversaire à sa hauteur.
Juvénal Somé
