Actualités :: Burkina-conseil des ministres : Cachez ces révocations avec effet immédiat (...)

Le lendemain d’une conférence de presse du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le conseil des ministres qui a suivi le mercredi 25 mai 2022 a démis de leurs fonctions les directeurs généraux de la Caisse nationale de sécurité nationale et de la Banque agricole du Faso avec effet immédiat.

Ces deux responsables sont tous des dirigeants des partis de la majorité présidentielle du président déchu Roch Marc Christian Kaboré que les militaires ont renversé le 24 janvier 2022. On avait mis cette réaction sur le compte de l’énervement, et espéré que le conseil des ministres soit le lieu de prise de décisions mûries dont on a pesé le pour et le contre. Mais notre espoir semble déçu puisque la révocation tapageuse des fonctionnaires est devenue un joujou apprécié du conseil des ministres.

C’est même devenu une rubrique à part entière, qui figure en bonne place dans le compte rendu du conseil des ministres. C’est sans aucun doute un moyen d’affirmer son pouvoir sur les hommes, mais on aimerait que le gouvernement nous explique comment ce procédé améliore la gestion du pays, en coupant les têtes et en créant de multiples intérimaires sans pouvoir de décision, comme s’il voulait augmenter le désordre général du pays.

Qu’est-ce qu’un conseil des ministres ? Il est censé être une réunion collégiale des ministres en totalité ou en partie sur des sujets de portée générale pour le pays c’est-à-dire des projets de lois, ordonnances décrets ou des nominations dans les hautes fonctions administratives. L’ordre du jour du conseil des ministres est établi par le chef du gouvernement. Si le conseil des ministres nomme dans les hautes fonctions, c’est donc lui qui renvoie, licencie les hauts fonctionnaires.

Mais est-ce politiquement correct pour un gouvernement de se présenter en père fouettard qui chaque mercredi apporte son lot de malheurs et de mécontents dans le pays ? Est-ce vraiment futé de faire le mal en battant des mains en criant et en sautant de joie, dans un pays confronté à des défis immenses avec chaque jour son lot de victimes du terrorisme (personnes mortes, blessées, déplacées) ?

Dans tous les pays du monde, chaque semaine il y a des conseils des ministres qui nomment des personnalités dans les hautes fonctions. Si l’institution ne vient pas d’être créée, cela veut dire que les personnalités nommées remplacent des dirigeants précédemment choisis. A notre connaissance il n’y a pas de publicité sur les personnes qui perdent leurs fonctions. Notre pays s’illustre négativement par la propagande sur les responsables qu’on chasse.

Ce n’est pas par amabilité que le gouvernement fait cas de ses personnes démis de leurs fonctions. La portée de cette information n’est pas générale (seul le service et l’intéressé sont concernés par cette information), par contre un décret qui augmente les émoluments des membres du gouvernement intéresse davantage de personnes et le compte rendu du conseil des ministres n’en parle pas. La méchanceté, dit quelqu’un, consiste à mal faire.

Si la publicité sur les nominations est bien accueillie, par contre on ne voit pas le motif de crier sur les toits et les antennes de radio et télévisions etc. que le directeur de tel service est démis de ses fonctions avec effet immédiat. Quel est l’objectif recherché et le résultat attendu de la part du gouvernement d’une telle démarche ? Il y a un tort, un préjudice manifeste qui est fait à la personne si elle n’a commis aucune faute, Le gouvernement veut-il donner du plaisir aux pervers qui rient du malheur des autres ?

Quel peut être l’intérêt de la publicité sur la fin de mission des personnalités si celles-ci ne sont pas en faute ? Car si elles sont en faute, on peut considérer que la campagne sur les destitutions avec exposé des motifs peut aider à sensibiliser et à lutter contre ces agissements délictueux ou criminels. Le gouvernement de transition devrait améliorer sa communication sur le compte rendu du conseil des ministres.

Sana Guy
Lefaso.net

Burkina : Des opposants porte-gamelles
Gouvernance démocratique : Clarifier le statut de la (...)
Situation nationale : "Ainsi donc, sans pudeur, se sont (...)
Simon Compaoré : "A moins d’être apatride, on ne peut (...)
Promotion de la femme : Le département dresse son (...)
Halidou Ouédraogo : "La vraie question devrait être (...)
Burkina-Ghana : La voie ferrée Ouaga-Kumassi à (...)
Meeting del’opposition :la quête de l’alternance en (...)
Meeting de l’opposition vraie : "La Constitution n’est (...)
L’opposition burkinabè et la présidentielle de 2005 : Où (...)
Meeting de l’opposition : La "compaorose" vilipendée
Présidentielle 2005 : L’opposition donne un spectacle (...)
Discours politique au Burkina : Les bons pas du (...)
Assemblée nationale : "Le Burkina peut tirer profit de (...)
Le Burkina Faso s’affirme plus que jamais comme la (...)
"Coups d’Etat et démocratie" : Regards croisés sur un (...)
Révision du code électoral : le CDP rejette les critiques (...)
Option de rupture de l’OBU : une décantation salutaire (...)
Politique nationale : Vous avez dit "Compaorose" (...)
Partis d’opposition : Les soucis de Hermann Yaméogo
L’OBU face à la presse : "Ce n’est pas le pouvoir qui est (...)

Pages : 0 | ... | 11991 | 12012 | 12033 | 12054 | 12075 | 12096 | 12117 | 12138 | 12159 | ... | 12495


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés