Actualités :: La nouvelle virginité de Blaise Compaoré
Blaise Compaoré

Alors que ses partisans savourent leur victoire méritée, c’est paradoxalement en ce moment que Blaise Compaoré a le plus de soucis à se faire. La « fessée électorale » dont parlait Salif Diallo, le directeur national de la campagne de l’heureux candidat, pourrait avoir un goût amer. A l’analyse des faits, le plus dur n’était pas le raz de marée avec les 80,35% de suffrages exprimés, mais plutôt la gestion politique de l’après-élection.

Des observateurs continuent de s’interroger sur les intentions réelles du président Compaoré qui a créé une véritable surprise en faisant appel à une multitude de structures de la société civile et de partis politiques autres que son CDP pour soutenir sa campagne.

La surprise est d’autant plus grande que le candidat n’avait pas besoin de ratisser aussi large pour conserver son fauteuil. En réalité, Blaise Compaoré amorce un nouveau virage pour se sortir de la domination des partis politiques et se présenter en homme capable de se mettre au-dessus de la mêlée. A l’image d’un général Sangoulé Lamizana qui, à sa prise de pouvoir, déclarait n’appartenir à aucun village ni à aucune ethnie, Blaise Compaoré voudrait dire « Je ne suis d’aucun parti ».

Cette prise de distance vis-à-vis des formations politiques devrait théoriquement lui garantir une plus grande marge de manuvre. Bien que père spirituel du CDP, Blaise Compaoré était agacé par certains bonzes qui pensaient déjà à sa succession. Le chef de l’Etat courait le risque d’être hors jeu au moment de la désignation de son successeur, le dernier mot revenant au parti.

Le président Compaoré a donc anticipé en misant exclusivement sur le dernier carré de ses fidèles, en l’occurrence Salif Diallo, l’homme de tous les coups tordus du régime Compaoré, et François Compaoré, son frère cadet. C’est pourquoi, pour une des rares fois, le dernier cité a accepté de s’exprimer publiquement et d’assumer son rôle de parrain des Amis de Blaise Compaoré (ABC).

Fidèle parmi les plus fidèles, Salif Diallo a été chargé de faire la preuve que le candidat Compaoré était capable de se faire une popularité tout en ignorant royalement le CDP. Il a alors mis sur pied la structure dénommée « Action des jeunes pour la candidature de Blaise Compaoré » qui a damé le pion au secrétariat chargé de la jeunesse du parti. Ce sont donc ces deux associations (ABC et AJCBC) qui ont été le fer de lance de la candidature et de la victoire de Blaise Compaoré.

Torpillé sur ses bases, le CDP s’est timidement signalé çà et là. Pour lui ôter toute prétention à la paternité de sa victoire, Blaise Compaoré lui a porté un coup fatal en célébrant un mariage contre-nature avec le chef de file de l’opposition sans en aviser le parti.

La composition du premier gouvernement du premier quinquennat promet donc d’autres surprises. La seule certitude est que Blaise Compaoré est contraint de composer avec l’équilibre géopolitique. La realpolitik a toujours respecté cet équilibre géographique dans le choix des responsables des institutions de la république.

Dans cette perspective, les cadres du grand Ouest (Cascade, Hauts-Bassins, Boucle du Mouhoun et Sud-Ouest) sont bien partis pour occuper la primature. Si des grosses pointures ou prétendues telles comme Bongnessan Arsène Yé et Mélégué Traoré ont pour cette fois en tout cas peu de chance de figurer parmi les gagnants, dans ce « PMU’B politique », les candidats les plus chanceux seraient Christophe Marie Christophe Dabiré, l’actuel président de la commission des Finances à l’Assemblée et plusieurs fois ministre, et Justin Damo Barro, également ancien ministre.

A moins que devant un trop grand dilemme le président du Faso ne reconduise Yonli pour le restant de la législature ou surprenne une fois encore avec un « illustre inconnu » comme il en a maintenant l’habitude.

Adam Igor

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