Actualités :: Burkina : Simon Compaoré le sage quitte la vie politique

La chose est rare pour qu’elle passe sous silence. Les hommes politiques, sous nos contrées, ne nous ont pas habitués à regarder le pouvoir en face et lui dire non. La politique est une fiancée jalouse et possessive, qui ne veut jamais abandonner ceux qu’elle a séduits. L’exilé du bord de la lagune Ebrié est encore dans nos mémoires, pour son obstination à rester au pouvoir, jusqu’à perdre l’objet de ses amours par une insurrection. Après les modifications constitutionnelles pour un troisième mandat plongeant le pays dans le chaos, voir le patron d’un parti au pouvoir, céder sa place sans s’accrocher à son fauteuil est assurément significatif. Il est vrai qu’il n’était pas président du Faso, mais il aurait pu vouloir l’être, et conserver la machine électorale du parti, pour y arriver. Ce que Simon Compaoré vient de faire est rafraichissant et plus réjouissant que cette prise du pouvoir dans le parti, de la génération « bonne ambiance » du MPP.

La sensation au sortir de ce IIe congrès extraordinaire du Mouvement du peuple pour le progrès est le départ à la retraite du président du MPP, que nous n’avons pas vu venir, tant il était heureux dans son show avant congrès. Départ volontaire ou forcé, il a eu la sagesse de le faire. Il trace les sillons pour d’autres et montre le chemin à Roch Marc Christian Kaboré sur la conduite à tenir. Il laisse un testament politique à la jeune génération sur sa vie politique qui vaut le détour.

Simon Compaoré aurait pu réclamer son tour pour la présidence du Faso, il n’est pas le plus vieux des présidentiables africains à 69 ans, les Alassane Dramane Ouattara (79), Laurent Gbagbo (76), Alpha Condé (83), et autres Sassou Nguesso (78) sont des dinosaures par rapport à notre jeune retraité. Aussi faut-il saluer ce départ qui l’honore.

Sincérité dans ses engagements

Dans son discours d’adieu, il fait amende honorable envers ceux qu’il a offensé notamment les président et vice-président du pays réel : Halidou Ouédraogo et Tolé Sagnon responsables du Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques qui ont passé la main avant lui, qu’il a combattu quand cette organisation réclamait vérité et justice pour Norbert Zongo assassiné avec trois autres compagnons en 1998. En ce moment-là, l’ex maire de Ouagadougou, n’était pas du bon côté de la barricade, du côté du peuple. A-t-il mené le bon combat ? Il a pour lui sa sincérité dans ses engagements et c’est ce qui lui fait afficher sa vie de communiste et de CDR (comité de défense de la révolution), lui le fils de pasteur qui finit la politique en retournant à Saint Paul et à ses épitres notamment à 2 Timothée 4-7.

La boucle est bouclée, Simon Compaoré retourne au Père. Le père ici étant double : celui de tous, le Dieu, que son paternel a servi comme pasteur. Et en retournant au Père, c’est à la religion de son papa qu’il revient après avoir « adoré » les Marx, Engels, Lénine… qui considèrent la religion comme l’opium du peuple. En quittant la politique et en ayant du temps pour ses petits-enfants, ce serait quand même bien que leur grand-père leur apprenne à distinguer le bien du mal, non ? Il aura aussi l’occasion de regarder les dessins animés (Le roi Lion) avec eux, où certains lions conseillent Hakuna matata. Là ce serait un happy end.

Les exégètes de la Bible, remarqueront que tout en paraphrasant St Paul, il n’a pas dit comme lui, qu’il « a achevé sa course ». Mais Simon nous a averti, l’avenir appartient à Dieu. Nul ne sait s’il ne va pas revenir. Car en quittant la mairie de Ouagadougou, il disait bien qu’il était parti, et tout le monde sait comment ils sont revenus avec ses amis Roch et Salif sur le devant de la scène, renvoyant chez ses beaux-parents Blaise Compaoré. Les journalistes perdent en Simon Compaoré un bon client, car, avec lui, il ne nous fallait pas du talent pour intéresser le lecteur.

Sana Guy
Lefaso.net

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