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Burkina : Sitôt créé, le Réseau national des consommateurs du Faso pose sur la table, les préoccupations cruciales des populations burkinabè

Publié le jeudi 27 août 2020 à 18h17min

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Burkina : Sitôt créé, le Réseau national des consommateurs du Faso pose sur la table, les préoccupations cruciales des populations burkinabè

Le front de défense du consommateur burkinabè s’élargit avec la création du Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF), dont les activités ont été officiellement lancées ce jeudi 27 août 2020 à Ouagadougou au cours d’une conférence de presse.
Nous vous proposons, ci-dessous, la déclaration liminaire de ladite sortie médiatique.

Déclaration liminaire

A la suite de mon président, je voudrais de nouveau vous souhaiter la bienvenue à la présente conférence de presse consacrée au lancement officiel des activités de notre mouvement, le Réseau national des consommateurs du Faso.

Je dois dire que le Réseau est né, le 7 juillet 2019 ici même à Ouagadougou, d’une volonté commune, à la suite d’un constat triste, écœurant, et insupportable. Le consommateur burkinabè, exploité, pressuré et grugé était pendant longtemps resté sans voix. La plupart des associations de défense des consommateurs, pour des raisons inavouées et inexpliquées, sont devenus aphones, se contentant souvent de sorties sporadiques, suscitées par la pression populaire, pour aussitôt se rebiffer dans le silence.

Dès sa création, le réseau n’a pas attendu sa reconnaissance légale pour entreprendre des activités sur le terrain. Il a entrepris un maillage du territoire national avec des représentants dans 10 des 13 régions du pays. Il s’agit, des régions de l’Est, des Cascades, des Hauts-Bassins, du Nord, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre, du Centre-Ouest, du Centre-Sud, du Sud-Ouest où il est porté par le cyber activiste, Joh Pappy.

Comme vous le constatez, nous avons fait le choix de miser sur des hommes et des femmes pétris d’expériences, portés par le sens de l’honneur, de l’intégrité, le respect du bien commun. Je veux parler de notre président, écrivain engagé, le vice-président Dr Diallo, président du CISC, la trésorière Scholastique Benon, chantre des droits des refugiés, de Liberté Justice et vérité, fondateur de Billa TV, révélé par l’insurrection populaire et de Abdoul Fataho Bagnagné, fédéral de la région du Centre, qui lui est présent sur tous les tabloïdes de défense des droits de l’homme. Souffrez que j’en vienne à moi, inspecteur Bandaogo, vice-président du RENCOF, par ailleurs ancien secrétaire général du SNAID (Syndicat national des agents des impôts et des Domaines) de la section régionale des Hauts-Bassins,

Chers amis de la presse,

Ensemble, voici ce que nous avons pu réaliser comme activités :
Le 7 Janvier 2020, une délégation du Réseau, conduite par le président, s’est rendue au siège de Sodigaz à Pissy dans la Commune de Ouagadougou. Cette visite a lieu, suite à des plaintes des clients faisant état de l’augmentation arbitraire des prix des produits gazoducs, en raison de la pénurie du produit sur le marché. Cette rencontre a permis de prendre contact avec les responsables de l’institution. A l’occasion d’une deuxième visite, le réseau a pu interpeller les responsables de Sodigaz sur les inconvénients de ces pratiques illicites sur le panier de la ménagère.

-  Le 20 janvier 2020 : Une délégation du RENCOF a été reçue en audience par la Direction Régionale des Examens, suite à la saisine du Réseau par un citoyen faisant état de la disparité des frais des examens techniques 2020, consécutivement aux réformes en cours cette année dans le domaine de l’enseignement technique. A l’occasion, la délégation conduite par le président a rencontré le premier responsable.

-  Le 30 janvier 2020 : Le directeur des études du Complexe Scolaire l’Académie a reçu en audience une délégation du RENCOF, conduite par le fédéral de la région du Centre, Abdoul Fataho Bagagné. En effet, le RENCOF a été saisi par des élèves faisant état de la monopolisation de la gestion du petit marché par l’épouse du fondateur de l’établissement, limitant les offres et du coup, leurs droits de consommateurs, estimés à plus de 2000 élèves. On avait alors appris que les élèves en venaient aux mains souvent pour avoir de quoi manger à la recréation.

-  Le 09 avril 2020 : Une délégation du RENCOF a visité l’aire de l’abattoir de la Commune rurale de Saaba, pour s’enquérir des conditions d’hygiène et de sécurité, prévues par les textes et lois en vigueur en la matière au Burkina Faso. Cette visite a permis de sensibiliser les premiers responsables de cet abattoir.

-  Le 16 Avril 2020 une délégation du RENCOF a effectué deux visites :

Après avoir constaté les plaintes des populations sur les réseaux sociaux, relativement à la qualité des services de ORANGE BURKINA et le poids de la maladie à Coronavirus, le RENCOF a entrepris et obtenu une conférence-appel avec le directeur général de la fondation de Orange Burkina et la directrice de communication et marketing. Objectif, améliorer la qualité des services et offrir des prestations pour rendre le confinement supportable, en terme de révision à la baisse du coût des numéros complices, de l’élargissement du temps d’exploitation des mégas etc.

Le même jour, une délégation, conduite par le président, a été reçue par le Directeur général du Laboratoire national de santé publique du Burkina Faso. A l’ordre du jour, la qualité douteuse d’une marque de sachet d’eau qui, au bout d’un moment, jaunissait. Comme si cela ne suffisait pas, les responsables ont diminué la quantité d’eau passant de 400 ml à 250 ml à 50 F CFA.

Suite à cette audience, le réseau a eu un entretien avec le fondateur de ladite marque d’eau qui, saluant la démarche, s’est engagé à corriger les insuffisances.

-  Le 01 mai 2020 : Suite à une information reçue des citoyens sur la vente des produits avariés dans le supermarché « LE BON SAMARINTAIN », une délégation du RENCOF y a effectué une visite. Après avoir fait le constat, les membres de la délégation ont sensibilisé les responsables de ce super marché. Cette rencontre a permis au RENCOF d’avoir la bonne information qu’est l’inexistence des produits avariés dans ledit super marché, avant d’assurer le retour aux plaignants.

-  Le 12 mai 2020 une délégation du RENCOF a effectué deux (02) visites :
 Dans un premier temps, les membres de la délégation du RENCOF ont visité l’agence principale du super marché « MARINA MARKET » à la patte d’oie, dans l’optique de constater les prix et la qualité des produits vendus. Cette visite a permis aux membres de la délégation du RENCOF de faire un plaidoyer sur, entre autres, l’étiquetage et le respect des prix de vente sur le marché.

 Le Janvier 2020, Dans un second temps, les membres de la délégation du Réseau se sont rendus à l’Agence de l’ONEA ZAD, suite à des plaintes des clients, faisant état d’un manque de respect et de considération de guichetières de ladite agence. L’entretien avec les responsables de cet établissement a permis de les interpeller sur les violations des droits des usagers puis de faire un plaidoyer pour l’amélioration de l’accueil de la clientèle, conformément aux textes et lois en vigueur en la matière.

-  En plus de ces activités organisées à OUAGADOUGOU, il y a eu des activités organisées à l’intérieur du pays. On peut citer brièvement celles des fédérations régionales du Nord, des Hauts-Bassins, du Sud-Ouest et du Centre-Ouest qu’on a vu sur le front de la lutte pour l’amélioration de la qualité du pain, avec la visite de la chaîne de la boulangerie WEND-KONTA, la question cruciale de l’eau etc….

Mesdames Messieurs les journalistes ;

Nous tenons à préciser que la plupart de ces activités ont été organisées alors que nous n’avions pas encore obtenu notre récépissé. C’est seulement le 15 mai 2020 que nous l’avions obtenu. Toute chose qui atteste notre engagement à faire de la garantie de la sécurité et de la protection des droits du consommateur burkinabè, une réalité.

Fort de cela, les prochains jours, nous entendons poursuivre le combat par la sensibilisation, le plaidoyer et le lobbying dans les domaines ci-après :

1- L’éducation

Constat : Nous avons constaté l’existence de multitude d’établissements d’enseignement primaire, secondaire et supérieur qui sont en situation irrégulière vis-à-vis des textes et lois en vigueur. Dans certains de ces établissements privés, la recherche du profit prime sur la recherche de la qualité de l’enseignement donnée aux élèves et étudiants. En plus, nous avons constaté le paiement des frais de l’Association des Parents d’Elève (APE) imposés aux élèves dans les établissements privés.

Proposition : Nous sollicitons la fermeture effective des établissements privés en situation irrégulière. Aussi recommandons-nous la suppression pure et simple des frais APE dans les établissements privés et le contrôle des frais de scolarité des établissements privés, selon des standards.

De même, nous demandons le plafonnement de l’évolution des frais de scolarité des établissements privés d’enseignement secondaire pour une durée moyenne de 7 ans, et une durée moyenne de 5 ans dans les établissements privés d’enseignement supérieur.

Nous avons déjà pris langue avec le ministère de l’enseignement de base en vue d’exposer nos propositions, l’association des parents d’élèves ayant refusé de nous recevoir. Nous nous réjouissons déjà que 134 établissements en situation irrégulière aient été sommés de fermer boutique.

Hommes de médias ;
Mesdames et messieurs

2- Dans le domaine de l’immobilier et foncier

Constat : Nous avons constaté des augmentations abusives des loyers des baux à usage d’habitation et des baux professionnels, ainsi que les coûts des parcelles de terrain loti. Nous avons également constaté que la crise du logement est de plus en plus grandissante au Burkina Faso du fait de la spéculation foncière.

Proposition : Nous demandons la mise en œuvre effective des recommandations de l’enquête de la commission parlementaire sur le foncier qui a été organisée en 2016 puis celle sur la promotion immobilière. En plus, nous proposons la mise en œuvre effective des textes et lois régissant la tarification relative aux loyers des baux à usage d’habitation. De même, nous demandons l’assainissement du domaine de la promotion immobilière.

3- Dans le secteur de communication :

Constat : Nous avons constaté que la qualité des services des réseaux de téléphonies fixes et mobiles est largement en deçà des attentes (appel, sms, etc.). L’existence des clauses abusives des opérateurs. L’existence des tarifications exagérément élevées et non harmonisées. La rigidité de la validité des mégas. La volatilisation des mégas, des bonus. Le harcèlement de la clientèle à travers des propositions de jeux, etc.

Proposition : La suppression pure et simple des clauses abusives par les opérateurs. Il faut rendre illimités des bonus, les mégas. Une réduction considérable des tarifs de communication et de connexion. L’amélioration nette du débit de connexion internet. La gratuité des appels vers le service clientèle.

4- Eaux et électricité

Constat : Les coûts élevés de l’eau et de l’électricité au Burkina Faso. La non satisfaction de la clientèle (le coût du mètre cube d’eau au Burkina Faso par 0 à 8 mètres cube fait 188 F CFA et au-delà de 25 mètres cube d’eau 1 104 F CFA et le coût l’électricité est de : 1 à 50, 96 F CFA/KW et 151 à 846, 114 F CFA.

Proposition : Nous demandons une réduction considérable des coûts du mètre cube d’eau et du KWh. L’amélioration des prestations de services en vue de satisfaire à la clientèle.

5- Dans le domaine des transports

Constat : Les coûts élevés du transport terrestre et le mauvais accueil des usagers dans certaines gares des compagnies de transport terrestre.
Proposition : La réduction des coûts du transport terrestre et l’amélioration des prestations de services des sociétés de transports.

6- Dans le domaine des hydrocarbures

Constat : Les coûts élevés des hydrocarbures.
En 2015 et en 2016 les prix à la pompe avaient baissé de 135 F en deux tranches. Contre toute attente, le 8 novembre 2018, le gouvernement prétextant de l’augmentation du prix du baril du pétrole a décidé d’une augmentation de 75 F des prix à la pompe de l’essence et du gasoil.
Depuis cette date et avec la maladie à coronavirus, les cours du baril ont chuté vertigineusement, mais le prix de l’essence à la pompe n’a pas suivi la tendance baissière.

Proposition : Nous proposons la réduction du coût des hydrocarbures.
En plus de ces différents constats, nous tenons à préciser la mauvaise qualité de certains produits consommables et le non-respect de règles d’hygiène par certains restaurants sur le territoire national.

Mesdames et Messieurs les journalistes, Chers (Es) invités(Es) et membres du RENCOF !

De manière générale, nous plaidons pour l’adoption d’un code de protection des droits du consommateur au Burkina Faso et la création des centres régionaux de conseils des consommateurs qui seront chargés de vulgariser la législation en vigueur, en la matière et qui pourront appuyer les agents publics chargés du contrôle des prix.

Hommes de médias ;
Mesdames et messieurs ;
Tout en vous réitérant nos sincères remerciements, nous comptons sur votre appui pour la réussite de nos activités les jours à venir.
Pour la sécurité et la santé du consommateur burkinabé, engageons-nous !

Le vice-président du Bureau exécutif national

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