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Jean-Pierre Aldiouma Palm : "Les dirigeants malhonnêtes me trouveront sur leur chemin"

Publié le mardi 20 septembre 2005 à 07h10min

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Jean-Pierre Palm

Rappelé de son poste d’attaché de défense en Côte d’Ivoire pour être nommé ministre des Sports et des Loisirs, l’officier supérieur de la gendarmerie, Jean-Pierre Aldiouma Palm se dit nullement dépaysé dans ses nouvelles fonctions. N’a-t-il pas été un footballeur de l’élite burkinabè.

Avant même de définir son plan d’action, le nouveau ministre n’a pas hésité à accorder un entretien à la rédaction sportive de Sidwaya pour une sorte de "briefing" avant le démarrage.

Sidwaya (S.) : Un gendarme à la tête du département en charge du sport, votre passé de footballeur de haut niveau justifierait-il votre nomination ?

Jean-Pierre Aldiouma Palm (J-P.A.P) : Je ne saurai vous le dire avec exactitude. Par contre je puis être affirmatif en notant que, ma nomination est la conséquence d’un choix technique. Le président du Faso et le Premier ministre ont fait appel à moi pour occuper un des portefeuilles que les ministres, tendance PAI, ont été logiquement appelé à quitter. Franchement, je ne m’attendais pas à être appelé à une telle fonction. C’est un grand honneur pour moi. J’espère que je serais à la hauteur. Car s’il est vrai que j’ai été un ancien sportif, cela ne suffit pas pour être un bon ministre. Le bon sportif n’est pas le bon dirigeant.

Je vais, pour ma part, m’y atteler pour réussir la mission à moi confiée.

S. : Vous aviez été un footballeur qui a même évolué en première division. Pourquoi votre carrière a-t-elle été vite écourtée ?

J-P.A.P : Effectivement j’ai signé une licence en D1 sous les couleurs de l’Association sportive des forces armées quand j’étais élève en classe de 2nde. Mais vous savez qu’à l’époque, il était difficile d’allier le sport et les études. Ma famille ne voulait pas m’entendre parler de football. A l’école, au prytanée militaire, mes encadreurs, des coopérants français voyaient d’un mauvais œil que le militaire en formation que j’étais aille jouer dans un club civil. Entre temps, je me suis retrouvé au RCB mais c’était juste pour prendre part aux séances d’entraînement. Mais je n’ai pas été un "Racingman" au sens plein du terme.

S. : Notre confrère "L’événement" a écrit que Jean-Pierre Palm ne fait que transiter par le sport pour la sécurité. Est-ce vrai ?

J-P.A.P : Ces propos n’engagent que lui. Il y a une collégialité au sein du gouvernement. On a fait appel à moi pour le sport. Je m’y attèle.

Il ne faut pas chercher à créer des bagarres ou des tensions inutiles.

S. : Seriez-vous le ministre des Sports et des Loisirs ou le ministre de football, le sport-roi ?

J-P.A.P : Je suis le ministre de toutes les disciplines sportives. Vous me donnez l’occasion de m’expliquer davantage. Certaines fédérations sportives n’ont pas bien compris pourquoi aussitôt installé, j’ai reçu la FBF. J’étais chargé de transmettre un message de félicitations et d’encouragement du gouvernement aux Etalons pour leurs honorables prestations face aux Simbas et aux Bafana-Bafana. Ce n’était pas le ministre qui recevait simplement une structure sportive. Pour l’heure, je n’ai pas encore fini de rencontrer mes directeurs centraux et mes techniciens afin de plonger dans tous les dossiers. Ce serait inutile dans cette condition de vouloir rencontrer les structures sportives. Certaines fédérations suite à la rencontre avec la FBF ont demandé des séances d’échange avec moi. Je n’ai pas accepté.

Que l’on me comprenne. Toute chose a son temps. Quand viendront les rencontres avec les structures sportives, si rencontres il y a, je commencerai par le CNOSB, la mère de toutes les fédérations.

S. : Lors de votre rencontre avec la FBF, vous avez lancé cette phrase qui donne droit à diverses interprétations : vous avez dit que "je ne me mêlerai pas de vos affaires". Seriez-vous un ministre administratif ou un ministre d’action ?

J-P.A.P : Je voudrais dire à travers cette phrase que je n’outrepasserai pas mes prérogatives de ministre des Sports. Il y a de l’argent qui vient souvent d’ailleurs au profit des structures sportives, je ne défoncerai pas les portes pour chercher les traces de ces sommes. Mais il faut que les fédérations sachent que cet argent doit servir le sport, rien de plus. 5 F dehors, dans une brique à des fins personnelles, le coupable va le payer. Les dirigeants, dans ma vision sont des bénévoles qui viennent servir le sport et les sportifs. Le dirigeant qui pense qu’il est là pour se servir d’abord peut d’ores et déjà faire ses valises sinon il me trouvera sur sa route. Que l’argent de la structure sportive vienne du gouvernement ou des partenaires externes, ce sont des biens sociaux dont la mauvaise gestion tombe sous le coup de la loi pour abus de biens sociaux.

S. : Le sport est un domaine de la passion où les crises ne manquent pas. Quelle est le dossier brûlant que votre successeur vous a légué ?

J-P.A.P : Je n’ai pas hérité d’un quelconque dossier rouge. A vous entendre je dois dire alors que j’ai eu de la chance. Mon successeur m’a laissé un dossier de politique nationale sportive en cours d’élaboration. Je vais reprendre le sentier, y mettre ma pierre et pouvoir partir de là désormais pour bâtir le sport national. Nous avons besoin de savoir où l’on va.

Le sport demande d’énormes moyens financiers, il n’est pas juste de naviguer à vu.

Sidwaya Sports
Retranscription Jérémie NION

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