Le mercredi 6 mai 2020, les premiers départs sont constatés à la grande gare de Gaoua qui grouille du monde pour des destinations diverses. Les responsables des compagnies de transport ont prévu un dispositif avant toute embarcation, et comptent respecter les règles en vigueur pour cette reprise.

Avant de monter dans le car, chaque passager doit se laver les mains et porter un masque. « Nous avons également du gel hydro-alcoolique, celui qui refuse les consignes, il ne monte pas dans le car, précisent Madou Dao et Abdoulaye Diallo, respectivement responsables des compagnies de transport TSR et STAF. Pour un des passagers que nous avons rencontré, l’édiction des mesures de protection et leur respect sont à saluer.

Abdoulaye Diallo-responsable STAF Gaoua

Il se réjoui de constater que « les mesures sont respectées et il y a partout dans la gare des dispositifs de lave-mains, des passagers qui portent des bavettes … ». Le besoin de voyager était pressant pour certains, mais est-ce une bonne décision pour la lutte contre la propagation du Covid-19, la levée de la quarantaine ? À la réponse à cette question un passager s’inquiète : « c’est un ouf de soulagement parce que il y a des contraintes qui nous obligent à nous déplacer, sinon on pouvait attendre toujours. Jusque-là, Gaoua est épargnée de cette maladie, mais avec les entrées et sorties, j’ai peur ».

Certains passagers qui, pour des raisons diverses ne possèdent pas de cache-nez sont priés de s’en procurer avant d’accéder aux cars. Du coup les cache-nez s’achètent comme des petits pains avec les vendeurs ambulants. Pour Amidou Tamboura, vendeur de cache-nez, les affaires marchent plutôt bien depuis la reprise.

« Je vends l’unité à 500 F CFA, moi-même je sais que c’est cher (prix fixé à 300 F CFA, par le gouvernement, NDLR), mais je n’ai pas le choix, parce que là où je prends, ils ont augmenté le prix ». Les responsables des compagnies TSR et STAF nous confient ne pas disposer d’appareil de prise de température.

Amidou Tamboura – vendeur de masques

Du coté des petits transporteurs et chauffeurs de minibus Dina, le respect des mesures sera difficile, nous confie Ibrahim Fayama. S’il reconnait que la reprise après environ deux mois est à saluer et promet faire des efforts pour le respect des termes du protocole, il affirme que « pour le respect des mesures barrières, il faut que le gouvernement et la commune de Gaoua nous aident avec des lave-mains dans les petites gares ».

Et M. Fayama explique que ce n’est pas si simple. Pour lui, « si ce sont les transporteurs de Dina qui doivent s’organiser pour ça, ça ne sera pas fait ». Parce que prévient-il, « si tu dis à quelqu’un qui n’a pas travaillé durant deux mois, qu’il doit contribuer pour payer des lave-mains, il va te dire que lui il cherche à laver son ventre d’abord… ».

Ibrahim Fayama-chauffeur de mini bus

Boubacar TARNAGDA