Il s’est agi de comprendre l’histoire de cette pensée islamique et son évolution pour opérer une unification des approches dans le travail islamique.

En rappel, l’OJEMAO a été créée au Burkina Faso à Orodara, province du Kénédougou en 1993. Dès le départ, cette organisation s’était fixé pour objectif entre autres d’établir des relations de coopération entre les associations et communautés de jeunesse musulmane et surtout d’entreprendre des actions pour favoriser la promotion de l’islam et l’épanouissement des musulmans de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi l’OJEMAO s’est donné comme ambition première de fédérer les actions de la jeunesse musulmane organisée au sein des mouvements et des associations. Douze années après sa création, l’OJEMAO n’a pas failli à sa mission intégratrice. Véritable outil d’intégration, l’OJEMAO regroupe une vingtaine de structures estudiantines et associatives islamiques de la jeunesse musulmane sous régionale. Pendant plus d’une décennie, l’organisation n’a cessé de constituer un cadre idéal pour la coordination des activités des mouvements islamiques dans notre espace. A travers cette organisation, les jeunes musulmans ont su dépasser leurs différences et les velléités individualistes qui ne peuvent pas rendre leurs actions efficaces.

Pour la VIe assemblée générale, le Burkina Faso a été représenté par deux structures : l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina) et le CERFI (Cercle d’étude de recherche et de formation islamique). C’est dire que la jeunesse musulmane du pays des Hommes intègres s’est résolument positionnée dans une vision communautaire de la construction d’un espace ouest africain solidaire. C’est pourquoi, elle se veut solidaire de la cause islamique mondiale par le biais de l’OJEMAO. Cela, dans l’optique de promouvoir un développement humain durable de nos nations. C’est dans ce sens que le secrétaire exécutif de l’OJEMAO, El hadj Moussa Fall du Sénégal, insistera sur le rôle combien irremplaçable de la jeunesse musulmane africaine pour tirer notre Oummah (Communauté Islamique) de la trilogie des maux qu’elle rencontre : faim, ignorance et maladies. L’Afrique est confrontée à de sérieux problèmes de développement. Aussi, le rôle de la jeunesse est important pour le solutionnement de ces problèmes. C’est ainsi que l’OJEMAO s’est donné la tâche de susciter le développement de l’Afrique de l’Ouest à travers l’unité de ses fils musulmans. Les assises de Lomé, témoignent de cette volonté de doter cette jeunesse d’un cadre de concertation. Lomé 2005 a permis, à notre jeunesse musulmane ouest africaine d’entreprendre un dialogue critique pour le renforcement de nos capacités.

A travers ses conclusions il ressort que l’OJEMAO entend insuffler du sang neuf dans les veines de l’intégration sous régionale. Les délégués présents à ces assises ont décidé de rompre avec le verbe abondant, le balancement entre l’incantatoire et le décisoire pour authentifier un discours de l’action. Car, au-delà des intentions nobles et des déclarations de vœux pieux, il faut poser des actes capables de bâtir une Afrique de l’Ouest solidaire. La preuve, toutes les délégations présentes à Lomé se sont dirigées vers Cotonou au Bénin où s’est tenu du 12 au 18 août 2005 le FESCUJEM-AO (Festival Culturel de la Jeunesse Musulmane de l’Afrique de l’Ouest). Une manière de se solidariser avec les organisateurs de cette première édition : le Bénin, le Togo, le Ghana.

Par ailleurs, l’OJEMAO à travers cette VIe assemblée générale a décidé d’intégrer la composante féminine de la communauté dans la lutte. Pour le secrétaire exécutif de l’OJEMAO, les femmes (les soldats de l’ombre comme il les appelle) sont restées longtemps en marge du mouvement islamique sous régionale. Toute chose qui ne permet pas de réaliser et de mesurer la contribution de nos sœurs dans les actions de développement de nos pays. C’est pourquoi, la VIe assemblée générale dans son rapport final s’est penchée sur la question. A cet effet, un cadre de concertation sera déclenché en marge du prochain congrès pour traiter de la question. Dès lors, on peut dire que la VIe assemblée générale de l’OJEMAO attend ses promesses. Cette rencontre constitue en cela, un tournant décisif dans l’histoire de la construction communautaire ouest africaine.

Avant de clore ses travaux le 11 août 2005 au Centre culturel islamique (CCI) de Lomé II, la jeunesse musulmane s’est donné rendez-vous pour son congrès en août 2006 au Burkina Faso. Cette rencontre a vu la participation des mouvements estudiantins et associatifs islamiques de jeunesse venus du Bénin, du Burkina, de la Guinée Conakry, du Sénégal, du Niger et du Togo.

Al Hassan KINDO
Sidwaya