Au total, 27 femmes burkinabè engagées ont été référencées sur Wikipédia, via Wikigap. C’est une première au Burkina Faso. Cet évènement annuel organisé en Suède a été introduit pour la première fois au Burkina. Il s’agit de référencer des personnes de tout profil qui impactent leur environnement. Les données doivent être assez fournies pour être référencées sur Wikipédia (l’encyclopédie mondiale en ligne).

L’évènement est porté par l’Association des blogueurs du Burkina (ABB), en collaboration avec l’ambassade de la Suède. L’objectif est d’alimenter la base de données de Wikipédia de profils de femmes burkinabè engagées dans plusieurs secteurs d’activités mais qui sont méconnues du grand public. « Et selon les statistiques de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), au premier trimestre de 2017, le Burkina comptait 3 711 268 utilisateurs d’internet, sur une population d’environ 18 millions d’habitants. Des chiffres qui témoignent de la faible pénétration d’internet au Burkina Faso et encore plus quand il s’agit des femmes », a révélé la présidente de l’ABB, Bassératou Kindo.

Bassiratou Kindo, Présidente de l’ABB

C’est pourquoi, dit-elle, la première édition de Wikigap au Burkina Faso a mis l’accent sur les femmes afin de mettre en lumière ces amazones, ces leaders qui ont marqué leur époque dans leurs domaines respectifs. Cinquante femmes étaient visées, mais à cause du manque d’informations sur certaines d’entre elles, 27 ont été finalement référencées. On peut citer entre autres Raïssa Compaoré, Peggy Ouédraogo, les sœurs Doga, Sandrine Nama, Mariam Lamizana.

Pour la représentante de l’ambassade de Suède au Burkina, Mia Rimby, cette activité, qui se tient en marge de la commémoration de la Journée internationale de la femme, est l’occasion de féliciter toutes les femmes référencées sur Wikipédia via Wikigap. « Car selon les informations, 80% des données sur Wikipédia portent sur des hommes et ont été écrites par des hommes. Même s’il est important d’avoir des informations sur des hommes qui ont impacté leur milieu, il faut dire que l’inégalité est très forte », a-t-elle indiqué. Et pour remédier à cette inégalité, souligne-t-elle, une campagne a été lancée depuis 2015 et le Burkina Faso fait partie de ce mouvement général, car Wikigap est déjà engagé dans plus de 60 pays dans le monde avec plus de 35 000 articles sur les femmes.

Mia Rimby, représentante de l’ambassade de la Suède

Pour Raïssa Compaoré, l’une des femmes référencées, cette activité est à saluer, parce qu’elle permettra à d’autres femmes de dire qu’elles aussi peuvent devenir comme elles.

Raïssa Compaoré, l’une des femmes référencées

Car celles qui ont été référencées ne sont pas forcément les meilleures, dit-elle, mais c’est pour dire qu’elles ont fait quelque chose et qu’elles méritent d’être portées à la lumière pour des générations futures.

Yvette Zongo
Lefaso.net