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Education des populations rurales : Les pays africains se mobilisent à Addis Abéba

Publié le jeudi 8 septembre 2005 à 08h01min

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Une centaine de ministres en charge de l’Education, de l’Agriculture et du développement rural venus de onze pays africains dont le Burkina, ainsi que des experts, des partenaires, des représentants des organisations de la société civile et des agences d’aide au développement se réuniront du 7 au 9 septembre 2005 à Addis Abeba en Ethiopie afin d’apporter une réponse aux besoins fondamentaux d’Education des populations rurales (EPR).

Organisé conjointement par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), la FAO et l’UNESCO avec le soutien de la coopération italienne pour le développement et le Fonds fiduciaire norvegien pour l’éducation, ce séminaire régional s’inscrit dans l’objectif général de renforcement des politiques, des capacités et des investissements en faveur de l’éducation et de la formation des populations rurales dans le cadre de l’Education pour tous (EPT) et de la réduction de la pauvreté.

La rencontre qui passera en revue les politiques, les stratégies et les priorités pour l’éducation et la formation des compétences, fera l’état des lieux sur l’éducation des populations rurales en Afrique aussi bien dans les domaines de la scolarisation et de l’alphabétisation que dans ceux de la formation et du développement des compétences. Elle vise également à promouvoir l’éducation des populations rurales au rang des premières priorités dans les politiques nationales et les stratégies d’assistance à l’Afrique.

A Addis Abeba les experts en éducation discuteront des moyens appropriés pour mieux analyser les contextes éducatifs et les besoins des populations rurales. Ils analyseront les stratégies visant à toucher les populations difficiles à atteindre dans leurs localités (enfants travailleurs, populations isolées et dans les zones éloignées, populations déplacées, réfugiés, pauvres et autres groupes marginaux tels les personnes atteintes du VIH/Sida). L’accent sera par ailleurs mis sur les moyens d’accroître l’accès aux programmes d’éducation à distance, l’approche non formelle à l’éducation. Les débats porteront enfin sur l’amélioration de la qualité de l’éducation et de meilleures conditions de travail aux enseignants des zones rurales.

En Afrique, les ruraux représentent 70% de la population, soit plus de 500 millions d’habitants.

Selon les statistiques de l’UNESCO, les 2/3 des quelques 960 millions d’analphabètes dans le monde sont des femmes. L’Afrique, est en traîne avec un taux d’alphabétisation des femmes et des filles en-dessous de la moyenne et la plupart des analphabètes vivent en milieu rural. Pour ce faire, la rencontre d’Addis Abeba entend favoriser, renforcer de nouvelles alliances et élargir les partenariats en matière d’EPR aux niveaux national et régional afin de mobiliser les ressources nécessaires destinées aux programmes nationaux et régionaux de l’éducation des populations rurales.

Plus d’initiatives pour apporter une assistance technique aux pays

Reconnaissant que dans la plus grande partie du monde rural en développement, la vie est souvent synonyme de pauvreté, d’analphabétisme et d’insécurité alimentaire, la FAO et l’UNESCO au cours du Sommet mondial sur le développement durable, ont lancé en septembre 2002 un programme phare de partenariat relatif à l’éducation pour les populations rurales (EPR). En tant que chef de file de ce programme phare au sein du système des Nations unies, la FAO développe des politiques et programmes internationaux, nationaux et locaux dans ce domaine en collaboration avec les gouvernements concernés.

Dans le cadre de la réalisation de ces politiques et programmes, des initiatives internationales et nationales ont été prises pour apporter une assistance technique aux pays désireux de répondre aux besoins éducatifs de base des ruraux par l’élaboration de plans d’action spécifiques.

Entre 2002 et 2004 en effet, quatre réunions régionales rassemblant des décideurs des ministères de l’Education et de l’agriculture, ainsi qu’un atelier des bailleurs de Fonds ont été organisés conjointement par la FAO et l’UNESCO en Asie et en Amérique Latine pour nouer de nouvelles alliances entre les décideurs du secteur de l’éducation, de l’agriculture et du développement rural. L’expérience du Burkina Faso à cette rencontre est très attendue d’autant plus que l’Etat et les ONG conjuguent leurs efforts dans la mise en œuvre de l’éducation non formelle destinée aux populations rurales.

Quant à l’éducation dite formelle, il ressort d’un rapport du ministère burkinabé en charge de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation que le système éducatif cache d’importantes disparités malgré les avancées significatives apportées par la mise en place du Plan décennal de développement de l’Education de base (PDDEB).

Selon le genre, les filles sont moins scolarisées que les garçons : 25% contre 37% environ. Plus de la moitié des provinces du pays a un taux de scolarisation inférieur à la moyenne nationale. Une dizaine d’entre elles ont un taux de scolarisation en deçà de 20%. Le pic est cependant atteint dans la capitale (Ouagadougou) où la province du Kadiogo culmine avec 87% de scolarisés. La délégation burkinabé qui devrait en principe être conduite par les ministres en charge de l’Education et de l’Agriculture et un haut fonctionnaire plaidera certainement pour plus de soutien à la politique éducative du pays en faveur des populations rurales.

Une déclaration commune concernant les domaines prioritaires de collaboration en matière de politiques sanctionnera la fin de la rencontre et devra présenter l’EPR comme une condition sine qua non pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement notamment l’Education pour tous.

Issa SOMA
Sidwaya

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