Attaques terroristes : 2019, l’année la plus meurtrière au Burkina
LEFASO.NET | Par LEFASO.NET

2019 est l’année est l’année la plus meurtrière au Burkina Faso en proie aux attaques terroristes qui s’intensifient. C’est le constat de « Ambassadeurs de la jeunesse », un Think tank français qui vient de publier une étude sur la situation sécuritaire du pays des hommes intègres.
Selon un décompte de l’Agence française de presse repris par « Ambassadeurs de la jeunesse », le terrorisme au Burkina Faso a fait près de 700 morts depuis les premières attaques intervenues en 2015. « L’année 2019 est déjà la plus meurtrière avec au moins 428 victimes dont plus de la moitié (254) entre juin et début novembre », lit-on dans l’étude menée par Julien Cann et Tiphaine Manson, analystes au sein du pôle radicalisation et terrorisme au Centre international de recherche et d’analyse, une structure du think tank « Ambassadeurs de la jeunesse ».
De façon chronologique, l’étude faut revire les attaques terroristes d’ampleur de ces quatre dernières années. Par exemple, durant la première moitié de l’année 2018, l’on a totalisé 38 victimes dont 30 pour la seule attaque à Ouagadougou en mars. Le deuxième semestre a été beaucoup plus meurtrier au Burkina avec au moins 78 victimes. Cette partie de l’année a été surtout marquée par des attaques répétées contre les policiers, gendarmes et militaires burkinabé : au moins 61 ont perdu la vie entre mi-août et fin décembre 2018. À titre comparatif, 4 sont décédés au cours des 6 premiers mois de la même année.
La furie sanglante, c’est véritablement en 2019. « Le 2 janvier et le 2 avril 2019 sont les jours les plus sanglants pour le Burkina Faso depuis début 2018, des affrontements ethniques s’ajoutant aux attaques djihadistes perpétrées ces jours-là.
Ces violences ont fait respectivement 49 et 62 morts », lit-on dans le rapport qui précise également que les mois de janvier, d’avril et d’octobre 2019 sont les plus meurtriers depuis début 2018, comptant respectivement 61,74 et 66 victimes au moins.
Si en 2018, les attaques étaient également multiples, l’on note que leur envergure était relativement limitée. Seules 2 font 10 morts ou plus contre 14 depuis le début de l’année 2019, évaluent les chercheurs.
Plus intenses, plus meurtrières
C’est en avril 2019 que les attaques ont pris une autre tournure avec les lieux de cultes pris pour cible. « Un temple protestant est pris pour cible en avril, trois églises catholiques en mai et une mosquée en octobre ». Jusqu’au 8 novembre 2019, 52 membres de l’armée et des forces de l’ordre avaient déjà péri, dont plus de la moitié (31) entre le 14 et le 19 août ; ce qui en fait le mois le plus meurtrier pour les policiers, gendarmes et militaires depuis début 2018.
« Depuis septembre 2019, le rythme et l’ampleur des attaques s’intensifient : il ne se passe pas plus de 10 jours sans qu’une attaque ne fasse de victime, chacune faisant en moyenne 13,5 morts (13 attaques pour 176 morts) », poursuivent les chercheurs Julien Cann et Tiphaine Manson.
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