Projet d’appui à l’enseignement supérieur : Les chantiers de construction avancent timidement
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Adjima Thiombiano, et le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Hamoud Abdel Wedoud Kamil, ont effectué, vendredi 13 juillet 2024, des visites de chantiers de construction financés par l’institution financière dans le cadre du Projet d’appui à l’enseignement supérieur. Il s’agit notamment des deux espaces numériques ouverts dans les quartiers Tampouy et Bonheur-ville de Ouagadougou, qui sont rattachés à l’Université virtuelle mais aussi la bibliothèque centrale de l’université Joseph-Ki-Zerbo. L’occasion leur a été donnée de constater l’état d’avancement des travaux mais aussi et surtout de relever des manquements dans l’exécution des chantiers.
Pour l’année scolaire 2023-2024, le Burkina Faso a enregistré, sur le plan national, plus de 50 000 bacheliers, selon les données du ministère de l’Enseignement supérieur.
L’Université virtuelle occupe une place stratégique au sein dudit ministère. La mise en place de cette université virtuelle se fait à travers les Espaces numériques ouverts (ENO). En perspective, le département de l’Enseignement supérieur ambitionne d’accueillir les premiers étudiants de ces ENO à la rentrée prochaine, en octobre. « C’est pour cela que nous avons tenu à visiter ses chantiers pour nous assurer que ce sont des ouvrages qui seront totalement prêts pour accueillir les étudiants », a déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur, Adjima Thiombiano.
À la première étape de cette revue, le ministre, le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso et leur suite, sont allés constater l’évolution des travaux de l’ENO du quartier Tampouy. L’entreprise Sogedim-BTP SARL a en charge l’exécution des travaux. Une présentation architecturale a été faite par Nicole Mila du cabinet Imhotep SARL. Il en ressort que le bâtiment principal se décline en deux niveaux.
Un ascenseur a été prévu pour rallier le niveau supérieur. Au rez-de-chaussée, l’édifice, toujours en chantier, compte, entre autres, une amphithéâtre d’une capacité de 150 places environ, un open-space d’une capacité d’environ 44 postes de travail, une salle de formation d’une vingtaine de places. À cela, il faut ajouter un local de télémédecine, un espace accueil avec des blocs de toilettes hommes et dames aménagés. Tamini H. Dominique du bureau de suivi-contrôle Serein-Memo-Gretec, a souligné que le taux d’exécution est d’environ 33%.
Le ministre, visiblement mécontent, a rappelé que le chantier est prévu pour être réceptionné le 20 août 2024. À un mois et quelques jours, l’état d’avancement des travaux n’est pas satisfaisant. « Après le délai, si vous ne remplissez pas les conditions, on va entrer dans la logique des régies », a martelé le ministre Thiombiano.
La délégation s’est ensuite rendue sur le site de Bonheur-ville. L’architecture est identique à celle de Tampouy. Ici, une brève présentation des lieux a été également faite, et la délégation a pu constater l’évolution des travaux.
Selon le responsable des travaux, Amah Almeida, le taux de réalisation des gros œuvres se situe entre 75 et 80%. Les travaux ont débuté en novembre 2023, pour un délai d’exécution de dix mois (31 septembre 2024). À ce sujet, M. Almeida a évoqué des difficultés qui ont fait que, dès le début du chantier, un retard du temps d’exécution des travaux a été enregistré.
La contrainte majeure était liée au sol. Ils sont allés à trois mètres en dessous pour pouvoir trouver un sol stable. Qu’à cela ne tienne, le responsable des travaux a promis que le bâtiment sera livré à temps, à savoir le 31 septembre prochain. Cette assurance réconforte le ministre de l’Enseignement supérieur. L’investissement de chaque ENO est estimé à 1,200 millions de francs CFA.
La demi-journée s’est achevée par une descente à l’université Joseph-Ki-Zerbo, où le ministre et le représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso ont noté le démarrage effectif des travaux de la bibliothèque universitaire centrale. À leur arrivée, l’Entreprise de construction Nouvelle Afrique (ECNAF SARL) était à pied d’œuvre pour être dans le délai imparti de six mois et dix jours. La bibliothèque universitaire centrale de l’université Joseph-Ki-Zerbo, c’est plus de 1 000 places assises avec toutes les commodités en termes de connexion et d’accès aux ressources en ligne.
Tous ces chantiers sont réalisés grâce au concours de la Banque mondiale, dans le cadre du Projet d’appui à l’enseignement supérieur (PAES). Ce projet, d’un coût total de 35 milliards de francs CFA, prendra fin en septembre 2024, après cinq ans de mise en œuvre.
La Banque mondiale tient au respect des délais d’exécution des travaux. Au sortir de cette visite de terrain, Hamoud Abdel Wedoud Kamil, après avoir positivement salué cette initiative, a fortement recommandé aux entreprises de doubler leurs équipes et de travailler de jour comme de nuit afin que les ENO (Tampouy et Bonheur-ville) et la bibliothèque soient disponibles pour la rentrée prochaine.
Autre son de cloche chez le ministre de l’Enseignement supérieur. « Dans quelques semaines, nous allons commencer le travail d’orientation des étudiants. Nous n’aimerions pas orienter ces étudiants à l’université virtuelle pour pouvoir décongestionner par exemple la zone de Tampouy et nous rendre compte à la rentrée que ces ENO ne sont pas prêts », a prévenu Pr Adjima Thiombiano.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net