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4e Congrès sur la miséricorde divine : A Yagma, les fidèles catholiques ont confié leurs résolutions à Dieu

Publié le dimanche 24 novembre 2019 à 22h27min

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4e Congrès sur la miséricorde divine : A Yagma, les fidèles catholiques ont confié leurs résolutions à Dieu

Après six jours de réflexions, de prières et de témoignages de vie fraternelle, les participants du 4è congrès panafricain sur la miséricorde divine se sont donné rendez-vous ce dimanche 24 novembre 2019, au sanctuaire Notre Dame de Yagma. Cette célébration eucharistique qui a fait office de clôture du congrès, marque également la solennité du Christ Roi de l’univers. Une occasion pour rendre grâce au Seigneur pour ses bienfaits et lui confier les fruits et résolutions de congrès. Près de 1547 intentions ont été formulées à cette messe, dite par l’archevêque métropolitain de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga.

Sur 900 participants attendus, ils étaient finalement 1200 congressistes issus d’une vingtaine de pays d’Afrique et d’Europe, à prendre part à cette 4e rencontre de l’Afrique et de Madagascar sur la miséricorde divine. « Aujourd’hui à Yagma, l’assemblée est plus innombrable que jamais ; échantillon de la promesse faite par Dieu à Abraham, que sa descendance sera plus nombreuse que les étoiles du ciel », s’est réjoui le cardinal Dieudonné Nzapalainga.

Et le premier ministre, Christophe Dabiré, de soutenir : « Notre pays connait beaucoup de difficultés et la tenue de ce congrès apporte un relent de paix et de sécurité à l’ensemble de nos populations. La réussite de ce congrès montre bien qu’on peut venir au Burkina, participer à des activités, contribuer au développement du pays sans que cela ne soit si difficile que cela. Nous souhaitons que l’ensemble de nos populations puissent bénéficier des grâces de cette rencontre ».

Placée sous le thème « La miséricorde divine, une grâce pour notre temps », ce congrès tenu du 18 au 24 novembre 2019 à Ouagadougou, entendait cerner la miséricorde de Dieu et ses exigences dans la vie quotidienne du chrétien.

Enseignements, moments de prières et d’adoration, récitation du chapelet de la divine miséricorde, temps d’immersion dans les hôpitaux, les prisons, les orphelinats, les camps de déplacés, les paroisses et des moments de convivialité, auront marqué cette rencontre qui s’est révélée une source de grâces inépuisables, dira le cardinal Dieudonné Nzapalainga. Comme lui, l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, le cardinal Philippe Ouédraogo, soutiendra que cette rencontre aura permis de donner au monde, de nouveaux signes d’espérance en agissant pour que grandissent la justice et la solidarité et que s’affirment une nouvelle culture de la vie humaine et l’implication d’une authentique civilisation de vérité et d’amour.

Exerçons nos responsabilités à la manière du Christ

Dans son homélie sur l’évangile extrait de la passion du Christ selon Saint Luc, l’archevêque métropolitain de Bangui a exhorté les chrétiens à une posture d’humilité et d’espérance. En effet, face à des railleurs qui demandent à Jésus de se sauver lui-même sur la croix, l’attitude du christ, selon Dieudonné Nzapalainga , révèle que sa royauté n’est pas de ce monde. « Sa royauté est service, don de soi par amour, libération et don de salut. Au calvaire, cette royauté s’exprime dans toute sa plénitude, c’est l’amour qui se donne jusqu’à la dernière goutte de sang, l’amour qui pardonne à ses bourreaux, qui sauve tous les hommes », a-t-il commenté, ajoutant que Jésus nous invite à une posture d’humilité et d’espérance.

« Sur la croix, le Seigneur nous montre qu’il n’est pas un roi dont la mission est de garantir seulement le bien-être terrestre, la prospérité matérielle et de faire échapper aux souffrances inhérentes à la vie humaine. Sa mission est de nous garantir la vraie vie en nous sauvant de l’éloignement de Dieu », a poursuivi Dieudonné Nzapalainga.

Dans le même ordre d’idées, le père célébrant indique que « le Roi des rois » est train de nous enseigner que le monde de justice et de paix auquel nous aspirons, se construit aujourd’hui et maintenant, par l’accomplissement d’une bonne gouvernance.

En d’autres termes, dit-il : « Jésus le dit à moi (autorités politique, militaire, civile, religieuse et coutumière) que pour être berger du peuple selon son cœur, il ne faut pas que je collabore seulement avec mon ethnie, ma religion, mon parti, (..). Il me dit que son royaume que je suis appelé à établir exige un dépassement qualitatif à savoir le choix de l’altérité car la parole de Dieu m’envoie toujours vers l’autre qui est certes différent de moi, mais qui tout autant riche de Dieu, de savoirs et de talents ».

Et puisque la construction de ce royaume n’est pas seulement l’affaire des gouvernants, le prélat du pape François a tenu à lancer un appel : « Quand je me laisse manipuler par les industriels et les entrepreneurs de la guerre pour tuer, détruire ma région ou mon pays avec des armes et des explosifs, je n’aime pas Dieu, je n’aime pas mon prochain et finalement, moi-même. Tous ceux qui sont tués sont les membres du corps du christ ».

En effet, face à la prolifération des armes, l’archevêque métropolitain de Bangui dit se poser de nombreuses questions : « D’où viennent-elles ? Qui sont ceux qui les fabriquent ? Ceux qui les vendent ? Ceux qui les achètent et pour quel but ? ». Puis de renchérir : « Je supplie nos dirigeants et la communauté internationale de nous aider efficacement à lutter contre le trafic des armes (…). Je demande à tous ceux qui portent des armes et des explosifs de les déposer, de se convertir et de sortir des ténèbres. Soyez miséricordieux avec vos frères et vous-mêmes ».

Recommandations et engagements

Avant de se quitter, les congressistes ont pris des engagements et ont formulé des recommandations à l’endroit des autorités politiques, religieuses, des chrétiens et hommes de bonne volonté et aux dévots de la miséricorde divine. S’engageant à promouvoir la spiritualité de la miséricorde divine par le témoignage et le service, la communion et la liturgie, les congressistes ont entre autres, exhorté les religieux à être « des prophètes de notre temps, des avant-gardistes, pour éclairer les décideurs, dénoncer les égarements et encourager les signes d’espérance ».

Les hommes politiques ont été conviés à être de véritables serviteurs et garants du bien commun. Appelés à se laisser transformer par l’évangile, les autorités politiques sont également invitées à établir un ordre politique, social et économique permettant à l’homme d’affirmer sa dignité et une justice libérée de toute entrave (libre et indépendante du pouvoir exécutif). Aux fidèles chrétiens, ils sont appelés à être des semeurs d’espérance, des fidèles ayant une foi dépouillée de prétentions mercantiles, de quête de puissance.

Aux jeunes du continent africain, recommandation a été faite de trouver un sursaut d’orgueil ou de révolte pour construire leur vie à partir du potentiel qui semble dormir. « L’Afrique n’est pas seulement un marché pour d’autres, elle devra être une opportunité et une espérance pour l’Eglise et pour chaque jeune. Il faut refuser le chemin de la facilité, du gain facile et relativiser le miroir de l’occident pour que la Méditerranée n’engloutisse pas l’espoir de l’Afrique », peut-on lire dans les recommandations.

Avant de se dire aurevoir, les congressistes ont consacré le continent africain à la Vierge Marie. Rendez -vous est pris dans trois ans au Gabon.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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