La santé est un domaine très sensible en ce sens qu’elle a pour vocation de sauver des vies humaines. Elle se doit donc d’être un domaine organisé, contrôlé et structuré de façon à en extraire toute brebis galeuse et tout aventurier pour un meilleur respect du serment d’Hippocrate (1). C’est ce à quoi s’attelle l’ordre national des médecins du Burkina, qui a organisé le samedi dernier un atelier d’échanges et de prise de contact des différents conseils régionaux.

Le président du Conseil national de l’Ordre, le Pr Théophile Lincoln Tapsoba, dans son discours d’ouverture des travaux, a souligné l’importance de cet atelier pour l’ordre des médecins. Pour lui, cette rencontre, qui a regroupé l’ensemble des membres des conseils régionaux et les commissaires aux comptes, devrait leur permettre de s’accorder sur un certain nombre de points afin d’harmoniser les stratégies pour un fonctionnement de l’ordre. Le président a tenu à faire un flash-back sur l’historique de l’ordre.

En effet, créé par l’ordonnance n° 92-021/presse du 02 avril 1992, l’Ordre unique des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes a connu de multiples péripéties, qui n’ont pas toujours été favorables à son bon fonctionnement. Ainsi, difficultés matérielles, déficit de communication et incompréhensions ont entravé pendant des années la bonne marche de l’ordre. Heureusement, depuis le 04 décembre 2004, date du congrès extraordinaire qui a permis l’examen du rapport d’activités du conseil national de l’ordre unique et de voir les conditions de création des ordres spécifiques des médecins, une nouvelle marche vient d’être entamée.

Ce qui a permis, dès le 16 avril 2005, lors d’un congrès extraordinaire, d’examiner et d’adopter les textes fondamentaux et de mettre en place un Conseil national de l’ordre des médecins. De même, cette période a permis, selon le professeur, de mettre en place des conseils régionaux à Ouaga, Bobo, Ouahigouya et Fada. Et le président de conclure en demandant de la détermination et du courage de la part des conseils régionaux pour un succès des activités. Pour ce faire, le Pr Théophile a souhaité que les échanges qu’ils vont avoir pendant cette rencontre leur permettent de « s’accorder sur une ligne directive, le fonctionnement des structures et les objectifs à atteindre ».

Les objectifs de l’ordre sont, entre autres, de veiller au respect de la déontologie du métier, d’apprécier les lois relatives au métier de médecin, de prendre des sanctions à l’encontre de ceux qui violeraient les principes de moralité, de probité dans l’exercice de leur fonction, d’assister juridiquement les médecins et surtout d’établir le tableau de l’ordre. Le tableau de l’ordre est la liste des médecins inscrits autorisés à exercer sur le territoire national. Cette liste est annuellement dressée et publiée dans la presse après examen du ministre de la Santé. Ce tableau, selon le professeur Tapsoba, doit en principe être publié le 31 décembre prochain et tout médecin ne figurant pas sur la liste travaillerait désormais dans l’illégalité.

Souhaitons que cet ordre, à l’image de celui des avocats, fonctionne pour le bonheur de ces professionnels de la santé et surtout dans l’intérêt supérieur de la population burkinabé : l’actualité le recommande.

Pascal Kané (Stagiaire)

L’Observateur