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Rentrée des classes au Burkina : Sous le signe d’une meilleure gestion du personnel dans un contexte sécuritaire difficile

Publié le mardi 1er octobre 2019 à 23h00min

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 Rentrée des classes au Burkina :  Sous le signe d’une meilleure gestion du personnel dans un contexte sécuritaire difficile

Les ministres en charge de l’Education, Pr Stanislas Ouaro et Pr Alkassoum Maïga, ont procédé au lancement officiel de la rentrée scolaire et universitaire 2019-2020 ce mardi 1er octobre 2019 au Lycée Wendpuiré de Saaba. Cette année, l’accent sera mis sur la gestion du personnel éducatif dans le difficile contexte sécuritaire, économique et social que connait le pays.

C’est une rentrée scolaire et universitaire de tous les défis pour le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (MESRI). En effet, la situation sécuritaire que connait le pays a occasionné la fermeture et la destruction de plusieurs écoles, ainsi que le déplacement de dizaines de milliers de personnes parmi lesquelles l’on dénombre un grand nombre d’élèves et d’enfants en âge d’être scolarisés.

L’année dernière, ils étaient plus de 300 000 élèves à avoir ainsi quitté temporairement l’école. Des classes provisoires avaient été ouvertes pour les recevoir sur les sites de déplacés. Et cette année, ce sera encore le cas en attendant que la situation sécuritaire s’améliore.

En ce qui concerne les écoles occupées par les déplacés au nombre de 96 réparties dans huit régions du pays, le ministre assure qu’elles seront libérées. Des sites pouvant recevoir les déplacés ont été identifiés par le groupe de travail mis sur pied à cet effet. Dans ces écoles, la rentrée des classes sera repoussée jusqu’à fin octobre 2019, le temps que les déplacés puissent être relogés sur les autres sites.

Pr Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’éducation nationale

Mais « pour les zones où la situation sécuritaire ne permet pas d’aller, nous n’irons pas en kamikaze. Nous allons au fur et à mesure que la situation s’améliore travailler à faire en sorte que les élèves puissent retourner à l’école. Soyez rassurés de la détermination du gouvernement à faire en sorte que chaque enfant puisse aller à l’école. Mais on doit tenir compte aussi des réalités sur le terrain », a laissé entendre le Pr Ouaro.

Et pour ce faire, le ministre indique que son département travaille avec les forces de défense et de sécurité, ainsi que les responsables administratifs au niveau local, afin d’ouvrir au fur et à mesure et chaque fois que cela est possible les écoles fermées. Mais en attendant, les enseignants de ces écoles sont temporairement redéployés dans d’autres écoles en manque d’enseignants ou en complément dans les classes à gros effectifs.

Il est aussi prévu, selon le ministre, des curricula à minima, de sorte qu’en cinq (05) mois, les élèves qui se trouvent dans les zones d’insécurité puissent achever les cours et avoir un niveau acceptable en attendant d’être dans des situations normales d’étude.

Les enseignants nouvellement sortis seront bientôt mandatés, rassure Pr Ouaro.

Si la situation sécuritaire est au centre des préoccupations en cette rentrée des classes 2019-2020, elle n’élude pas pour autant les autres questions, notamment celle du mandatement des enseignants nouvellement sortis des écoles de formation ou encore la grogne sociale. Et sur la question de la grogne sociale, le ministre Ouaro rassure que la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec les syndicats de son département se poursuit.

Pour ce qui est du mandatement des enseignants nouvellement sortis, là encore, il explique et rassure les 3134 enseignants du primaire et le millier du post-primaire et secondaire que la situation est en train d’être réglée. Il a rappelé que le retard dans leur mandatement est dû au mouvement d’humeur des gestionnaires des ressources humaines qui ont « bloqué pendant des mois » l’élaboration des actes de mandatement. « Nous avons pu reprendre, nous avons trouvé des moyens de contournement. J’ai mis à la disposition du ministère de la Fonction publique une quarantaine d’agents qui sont à même de traiter ces actes. Ils le font depuis une dizaine de jours », a-t-il indiqué.

« L’université n’est pas un ring de boxe », Pr Alkassoum Maïga

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Alkassoum Maïga, a pour sa part annoncé que des efforts sont faits et continuent d’être faits pour résorber un tant soit peu les retards dans les universités. Au nombre de ces efforts, l’acquisition de logiciels pour la gestion des universités, notamment des emplois du temps, des infrastructures, mais aussi la correction, le suivi des notes et la délibération.

Des textes ont aussi été pris pour harmoniser l’application du système LMD aussi bien dans les universités publiques que dans le privé. Le ministre a aussi saisi l’occasion pour lancer un appel aux élèves et étudiants pour plus de discipline au sein des établissements d’enseignement, afin que l’année scolaire et académique puisse se passer le plus paisiblement possible.

« Les écoles et les universités ne doivent pas se transformer en rings. Ce sont des espaces où il faut du calme et de la discipline pour que chacun se concentre sur l’essentiel. Quand on vient dans un amphi, on connait la raison de sa présence. Nous avons des étudiants qui ont en face un enseignant et la seule chose qui compte, c’est la transmission du savoir », a-t-il laissé entendre.

Cette année, la rentrée scolaire a lieu sous le thème « Une meilleure gestion du personnel de l’éducation et de la formation dans un contexte de crises économique, sociale et sécuritaire : gage d’un système éducatif résilient et performant. » Le Pr Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’Education nationale, s’adressant au monde éducatif, indique que ce thème a été retenu, parce que « nous devons tous nous engager à nouveau à poursuivre nos efforts dans la quête d’une meilleure gouvernance de notre système éducatif en termes de rationalisation de la répartition du personnel, d’équité dans l’allocation des ressources et de recherche permanente de qualité, toutes choses qui vont consolider la performance de notre système éducatif. »

Justine Bonkoungou
Lefaso.net
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