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Concours directs 2019 : « le gouvernement actuel n’est pas prêt à recruter », retient le Comité des jeunes contre la fraude dans les concours et pour l’accès à l’emploi

Publié le dimanche 29 septembre 2019 à 09h59min

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Concours directs 2019 : « le gouvernement actuel n’est pas prêt à recruter », retient le Comité des jeunes contre la fraude dans les concours et pour l’accès à l’emploi

Constatant quelques irrégularités dans la session 2019 des concours directs de la fonction publique, le comité des jeunes contre la fraude dans les concours et pour l’accès à l’emploi, a convoqué les candidats de la ville de Ouagadougou en vue d’établir une situation générale de la session. Devant quelques candidats aux concours, le samedi 28 septembre 2019, le comité a constaté que le gouvernement veut se désengager des recrutements publics et pris ses responsabilités dans ce contexte.

Le comité des jeunes contre la fraude dans les concours et pour l’accès à l’emploi a convoqué les candidats de Ouagadougou aux concours directs de 2019, en assemblée générale le samedi 28 septembre 2019. Devant l’amphi A 600 de l’université Joseph Ki-Zerbo, une poignée de personnes a assisté à l’assemblée convoquée par le comité. A l’ordre du jour, l’analyse de la situation générale des concours directs de la fonction publique session 2019. Plusieurs irrégularités ont été constatées à ces concours et renforcent l’idée selon laquelle, le gouvernement actuel n’est pas prêt à recruter, retient le porte-parole du comité, Abdel Momini Nassouri.

Le non-respect des horaires de composition, la composition illégale des concours suspendus, les velléités de fraudes, l’insalubrité des salles, des tables mal adaptées pour la composition, les sujets de composition, des questions incomplètes et des questions à réponse impossible, les horaires de composition irrégulières et le déroulement même des épreuves, sont entre autres irrégularités que relèvent les différents témoignages de l’assemblée.

« Nous ne constituons plus une priorité pour les dirigeants de ce pays, qui n’ont plus l’intention de recruter parce que les institutions internationales l’ont demandé », a laissé entendre le porte-parole du comité, Abdel Momini Nassouri. Plusieurs personnes ont pris la parole et ont abondé dans le même sens.

Le gouvernement actuel n’est pas soucieux des préoccupations de la jeunesse en matière d’emploi, retient-on en substance de leurs déclarations. Pour le concours de l’ENAREF cycle B, pendant la distribution des feuilles de composition, le sujet se trouvait déjà sur les réseaux sociaux, lance Karambiri Serge. Comment l’intéressé a pu se procurer le sujet ? Au même moment que les autres candidats ou bien avant ? S’interroge-t-il.

Ces éléments tendent à corroborer les hypothèses de fraudes. Pour Sana Oumou, les histoires de fraude sont régulières au regard du contexte dans lequel les gens composent les épreuves. Pire, les règles qu’il faut observer pour que la machine corrige une copie sans la rejeter, sont méconnues même des personnes chargées d’administrer les épreuves. Que retenir des concours suspendus ? S’interroge-t-elle pour finir. Le porte-parole du comité, Abdel Momini Nassouri, déclare que jusqu’à présent tous les concours qu’il a composés sont suspendus, mais avoue rester indifférent parce que la réussite à ces concours relève d’un miracle au regard du nombre de postes à pourvoir.

« Beaucoup ne sont pas venus parce qu’ils sont allés dans des centres d’apprentissage pour obtenir des corrections. Ils y croient toujours alors que c’est une illusion », s’étonne-t-il car il trouve que c’est peine perdue pour 5000 postes à pourvoir auprès d’un nombre de candidatures qui dépasse le million. « Nous sommes un jeu pour le ministère de la fonction publique qui veut nous utiliser dans son bras de fer avec le corps des gestionnaires des ressources humaines et c’est regrettable pour un professeur de rang A » , s’insurge M. Nassouri, qui trouve que la composition illégale des concours suspendus est une sorte de camouflage pour les annuler après et feindre de les reprendre.

Un auditeur sur une radio , a déclaré que tous n’ont pas leur avenir dans la fonction publique, selon Elisée Dembelé. C’est faux et archi faux rétorque-t-il, tous ont bel et bien leur place, le nombre de fonctionnaires n’est pas encore suffisant. Et parlant d’entreprenariat, le porte-parole trouve que les personnes que l’État finance ne peuvent pas embaucher significativement. Ce sont des entreprises de services qui ne pourront jamais créer de plus-value nécessaire à créer suffisamment d’emplois. Alors que le chômage contribue à alimenter l’insécurité y compris le réseau des terroristes.

Bref, le gouvernement actuel ne veut plus recruter dans la fonction publique ni mettre les conditions qu’il faut pour l’employabilité, déplorent les candidats. Face à tout cela, le comité trouve que, seul le rapport de force peut l’emporter sur le désormais bras de fer que le gouvernement compte engager avec la jeunesse.

C’est pourquoi, le comité sonne la mobilisation de toute la jeunesse concernée, qui visiblement était absente à la présente assemblée, pour dire non à cette attitude qu’il qualifie de mesure assassine. Si l’ensemble des candidats de Ouagadougou acceptaient de sortir tous sur la place de la nation, nous pouvons même susciter un conseil des ministres extraordinaire pour se pencher sur la question, se convainc Elisée Dembelé.

Le samedi 5 septembre prochain, le comité prévoit une seconde assemblée générale et une conférence de presse dans la semaine du 30 septembre au 6 octobre.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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