Le projet de réhabilitation de la mosquée de Dioulassoba est un pari gagné pour le gouvernement burkinabè et particulièrement pour la communauté musulmane de la ville de Bobo-Dioulasso. Initiée par le ministère en charge de la culture, ce projet a vu le jour grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des autorités coutumières et religieuses et la population de la ville de Sya. Le coût de réhabilitation de cette bâtisse est estimé à plus de 500 millions de F CFA. En effet, la mosquée de Dioulassoba a été construite entre 1880-1890 sous l’instigation de l’Almamy Sakidi Gaoussou Sanou, chef religieux musulman, avec l’approbation et le soutien des communautés de Sya.

Des députés ont pris part à la cérémonie d’inauguration dont Tahirou Barry

Elle est l’un des rares témoignages d’une architecture particulière, celle soudano-sahélienne. Du fait de la nature des matériaux utilisés pour sa construction, de son âge très avancé, de sa forte fréquentation, la vieille mosquée s’est trouvée dans un état de dégradation avancé. La mise en œuvre d’actions urgentes palliatives devenait dès lors une nécessité impérieuse.

C’est ainsi que le ministère de la Culture, conformément à sa mission de sauvegarde du patrimoine culturel et touristique national, en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes, s’est fixé pour mission de mobiliser des ressources afin de mettre en œuvre un projet de conservation et d’aménagement de la vieille mosquée de Dioulassoba dénommé : « Projet de réhabilitation et de mise en valeur de la vieille mosquée de Dioulassoba ».

La mosquée réhabilitée

C’est en août 2016 que le projet a véritablement pris forme à travers la restitution aux notabilités de Dioulassoba et à la communauté musulmane d’une étude architecturale de la mosquée réalisée par un cabinet d’architecture, avec la promesse ferme du ministère de soutenir le projet avec une enveloppe financière à hauteur de 150 millions de francs CFA sur un total prévisionnel de 500 millions de francs CFA environ. Le but final du projet étant de faire inscrire la mosquée de Dioulassoba au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour bénéficier de nombreuses retombées et lui donner une plus grande notoriété.

Les autorités présentes à la cérémonie d’inauguration de la mosquée

L’ensemble de ces travaux a été réparti en 4 phases. A la date d’aujourd’hui, deux phases ont été conduites globalement à terme. Il s’agit de la phase 1 ( construction des hangars) et de la phase 2 (construction du bloc sécurité et réhabilitation de la bâtisse). Ces deux phases ont permis entre autres, l’assainissement des latrines et leur raccordement au réseau communal, le curage des caniveaux, la réhabilitation de l’ancien hangar, la construction d’un nouveau hangar, la couverture en dalle de terre en lieu et place de la tôle et la réhabilitation de la partie réservée aux femmes.

Ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango

Par ailleurs, elles ont permis la reconstruction du minaret nord, la réhabilitation de la partie hommes, la construction d’un bloc de sécurité, le balisage de la cour, l’acquisition et l’installation de nouveaux équipements de son, lumière et de ventilation et l’acquisition de matériels photovoltaïques pour la fourniture en énergie solaire.

La cérémonie d’inauguration, marquant ainsi la fin des travaux de réhabilitation de la « vieille dame » de Dioulassoba est intervenue, ce jeudi 5 septembre 2019 à Bobo-Dioulasso sous la présidence du ministre en charge de la Culture, Abdoul Karim Sango. Selon lui, cette infrastructure réhabilitée conforte l’idée que dans la foi et l’union « nous sommes capables de réaliser de grandes et belles choses ».

La mosquée de Dioulassoba

Le ministre Sango a traduit toute la reconnaissance du gouvernement burkinabè à toutes les personnes qui par leurs contributions multiformes ont permis la réalisation de l’ouvrage. « En ces moment particulièrement difficile de l’histoire de notre peuple et de notre nation où les démons de l’extrémisme violent sont en train d’habiter le cœur de certains de nos compatriotes, l’histoire et la vie de la mosquée de Dioulassoba doit constituer un repère à la fois religieux et culturel d’où nous devons puiser les ressources nécessaires du vivre ensemble », a laissé entendre Abdoul Karim Sango.

Le coordinateur du projet de réhabilitation de la mosquée, Sékou Haidara

C’est pourquoi, il a souhaité que de cette mosquée, des prières s’élèvent pour que le Burkina Faso devienne un havre de paix. Car il estime qu’« avec la foi et l’union nous sommes capables de surmonter les obstacles ». Le coordinateur du projet, Sékou Haidara, se dit satisfait du « nouveau visage de la mosquée de Dioulassoba ». Selon lui, l’objectif est atteint même si le projet n’est pas entièrement terminé.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net