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Droits humains au Burkina : La protection, un autre défi

Publié le jeudi 4 août 2005 à 07h54min

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Après le volet promotion des droits humains, intéressons-nous à présent à celui de la protection. Si le mot promotion figure dans la dénomination du ministère, la protection des droits humains fait également partie de ses missions. Comme la promotion, la protection n’est pas aussi une tâche aisée.

Il ne sert à rien de promouvoir des droits si l’on n’a pas la possibilité, la capacité de s’assurer qu’ils seront respectés. C’est la raison pour laquelle le ministère va au-delà de la simple promotion pour s’occuper aussi de la protection des droits pour lesquels il se bat pour, d’une part, les faire connaître et, d’autre part, faire en sorte que les populations en jouissent pleinement. Ainsi, la prévention des atteintes aux droits humains, la mise en oeuvre des mesures gouvernementales de protection des droits humains et le règlement des situations de violation des droits humains sont ce à quoi le département s’attelle au regard de ses missions.

Outre les droits humains en général, le ministère doit également couver les droits catégoriels comme les droits de la femme, les droits de l’enfant, les droits des personnes handicapées, les droits des personnes migrantes. La mission de protection amène le département de Mme Monique Ilboudo, qui est un des acteurs de la promotion et de la protection des droits humains à côté d’autres, à intervenir dans les cas et situations où les droits humains sont violés ou sont susceptibles de l’être.

Lorsque cela arrive, le département attire l’attention des autorités administratives compétentes sur la nécessité de respecter les droits humains dans l’exercice de leurs fonctions et également à soutenir, s’il y a lieu, les actions engagées par des particuliers pour réparer des dommages subis.

La protection n’est pas en reste du Plan d’action pour la promotion des droits humains. Elle est au coeur de trois des six axes directeurs de l’action gouvernementale dans le domaine des droits humains. Il s’agit de l’axe intitulé "renforcement, consolidation et protection des droits civils et politiques", de celui intitulé "renforcement, consolidation et protection des droits économiques, sociaux et culturels" et enfin de l’axe "consolidation et protection des droits catégoriels".

Ainsi pour le renforcement, la consolidation et la protection des droits civils et politiques, le ministère oeuvre au renforcement du système d’état civil afin que tout citoyen ait un acte de naissance ou un jugement supplétif d’acte de naissance. C’est ce document qui consacre l’existence juridique de l’individu et lui permet d’accomplir les actes de la vie civile et civique.

La situation des droits économiques, sociaux et culturels (ECOSOC) est jugée peu reluisante au Burkina. On en veut pour preuve la non-satisfaction, la non-effectivité d’un droit comme celui à l’emploi au regard du fort taux de chômage. Les efforts du ministère dans le domaine des droits ECOSOC vont dans le sens d’élargir le bénéfice de leur jouissance par le maximum de Burkinabè.

Les droits humains classiques (droit à la vie, droit à la protection, au respect, etc.) n’étant pas bien respectés, on ne saurait que dire des droits catégoriels ou spécifiques. Leur consolidation et leur protection s’avèrent plus qu’impérieuses pour ne pas laisser sur le bord du chemin un certain nombre de catégories de personnes.

La mise en oeuvre des différents axes a donné lieu à l’élaboration, en 2003, de programmes opérationnels triennaux se rapportant à chacun des droits exécutés par le ministère en collaboration avec d’autres acteurs gouvernementaux (ministère de la Justice par exemple) comme non gouvernementaux oeuvrant dans le domaine des droits humains. Ces programmes concernent aussi bien la promotion que la protection des droits humains.

Il s’agit, dans l’ordre, du programme opérationnel "Education non formelle aux droits humains", du programme opérationnel "Renforcement du cadre juridique des droits humains", du programme opérationnel "Humanisation des prisons et autres lieux de détention". Le quatrième programme opérationnel est intitulé "Renforcement des droits civils et politiques", le cinquième "Renforcement des droits économiques, sociaux et culturels" et enfin le sixième "Promotion et protection des droits catégoriels".

Par Séni DABO
Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2005 à 12:51, par Magid En réponse à : > Droits humains au Burkina : La protection, un autre défi

    La protection des personnes et surtout des enfants est effectivement un vrai défis dans notre beau pays. De quel droit des parents se permettent de pratiquer des actes irréversibles sur le corps de leurs enfants qu’ils sont censés protéger uniquement pour leur plaisir ou pour leur conviction personnelle ? C’est le cas en ce qui concerne les scarifications, excisions, circoncisions et autres mutilations. Dans le pays des Hommes Intégres, il est important que chacun puisse bénéficier d’un corps intact au moins jusqu’à sa majorité.
    Quand le gouvernement prendra ses responsabilités en interdisant ces pratiques ? Quand est-ce que l’on protégera le corps (et le sexe) des garçons comme on commence à le faire pour celui des filles ? C’est à chacun de prendre ses responsabilités et il faut dénoncer ces pratiques pour les faire disparaitre.
    Bien à vous.

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