Nul besoin de grands moyens pour apporter du soutien et du réconfort à son prochain. Et cela, l’Association “Femme Etoile” l’a compris. Et c’est ce 8 mars 2019, date marquant la 162e journée internationale des droit des femmes qu’elle a choisi pour offrir des vivres à des femmes dans le besoins au quartier Wayalghin de la capitale. De l’avis des membres de ce regroupement, leurs instincts et sensibilités de femme ont conduit à cet élan de solidarité.

Dans leurs entourages, des faits les ont glacées. Une femme qui est décédée en couche, laissant 4 enfants. “C’est une histoire qui nous a particulièrement touchée, et c’est à cause d’elle particulièrement que nous avons décidé de mener cette activité”, reconnaît la présidente de “Femme Etoile”, Denise Sanou. Il y a aussi, cette femme qui a perdu son mari en juillet 2018, alors qu’elle a 6 mômes à nourrir et à scolariser, mais ne dispose pas de revenus conséquents. Autant de lourds fardeaux à porter sur des frêles épaules.

Denise Sanou et la trentaine de membres que compte l’association ne pouvait rester insensibles. Et à l’heure où la plupart des femmes ont investi les espaces de réjouissances pour danser et manger à l’occasion de la fête qui leur est dédiée, d’autres ont choisi de passer la fête autrement. “C’est vrai qu’il faut fêter cette journée, mais nous avons voulu poser un acte noble pour aider des familles démunies (…) ce n’est pas facile et il faut se mettre à la place de ces personnes pour comprendre qu’elles ont besoin un tant soit peu d’aide ”, explique Mme Sanou.

Du savon, de l’huile, du riz et du mais...ce sont entre autres les cadeaux remis à des femmes en situation difficile, à des orphelins, . “C’est le bien-fondé et la démarche de cette activité qui m’a motivé à accompagner l’association Femme Etoile. Ce qu’on observe généralement le 8 mars, ce sont les séances de djandjoba, la fête, les rendez-vous dans les bars. Mais les membres de cette association ont décidé d’avoir un autre angle de vue par rapport à cette journée. Venir en aide à des familles démunies. Nous sommes des voisins, nous nous connaissons et c’est toujours utile de s’entraider”, s’est pour sa part réjoui le parrain de cette activité, Ismael Bicaba, journaliste, conseiller du directeur général des Editions Sidwaya.

Pour lui, être au service de sa communauté est un credo enseigné au Lions Club où il milite. Soutenir des femmes qui se battent, et qui soutiennent des causes justes et nobles était donc un prolongement de son engagement communautaire. Il a promis de toujours apporter son soutien à l’association pour des dons plus consistants, des œuvres plus grandes.

Pour l’une des bénéficiaires, Eugénie Nacoulma qui a perdu son mari en juillet 2018, alors qu’elle doit s’occuper de ses 6 enfants, cette action de “Femme Etoile” est un véritable ouf de soulagement. Elle n’a pas tari d’éloges et de bénédictions à l’endroit de ses bienfaitrices. Pareil pour l’un des deux chefs coutumiers du quartier qui a participé à la sobre cérémonie de remise de vivres. Selon le Rassamb-Naba (chef des jeunes), “c’est la première fois que des femmes du quartier s’organisent ainsi pour venir en aide à des veuves et orphelins. Vous avez aussi des enfants, et des familles. Et en ce jour qui vous est dédié, vous avez posé un acte louable”, a dit le chef qui a par ailleurs souhaité que des gestes de ce genre se multiplient.

L’Association ’’Femme Etoile’’ a été reconnue officiellement en mai 2017. Son objectif principal est de cultiver la solidarité entre ses membres et surtout mener des actions multiformes en faveur des couches les plus démunies.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net