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Burkina : L’Union européenne et l’Agence française de développement au secours de l’industrie culturelle

Publié le mardi 26 février 2019 à 16h32min

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Burkina : L’Union européenne et l’Agence française de développement au secours de l’industrie culturelle

En novembre 2019, la salle de ciné Guimbi Ouattara de Bobo Dioulasso verra de nouveau le jour. Cela, grâce à l’Initiative de financement innovant pour la culture (IFIC) et au Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture (PAIC-GC), qui ont été officiellement lancés le lundi 25 février 2019 à Ouagadougou.

D’une durée de cinq ans, le Programme d’appui aux industries créatives et à la gouvernance de la culture, selon Stefano Manversi, directeur général du développement et de la coopération internationale de l’Union européenne au Burkina Faso, soutient l’industrie culturelle et créative burkinabè à hauteur de 10 millions d’Euros, soit environ 7 milliards de francs CFA.

Il s’agit notamment de la création de richesses et d’emplois dans les filières image (cinéma, vidéo, télévision), arts de la scène (musique, théâtre et chorégraphie), artisanat d’art et arts appliqués ; de l’appui à la culture dans la région des Hauts-bassins ; du renforcement de la gouvernance de la culture et des capacités d’accompagnement des acteurs culturels au ministère de la Culture, des arts et du tourisme.

Soutenue par l’Agence française de développement, l’Initiative de financement innovant pour la culture (IFIC) quant elle, intervient depuis 2017, dans quatre axes stratégiques que sont le financement d’infrastructures et d’équipements culturels, le développement de l’entreprenariat, la formation aux métiers de l’industrie culturelle et créative et les questions de gouvernance et droits d’auteurs.

La réhabilitation du cinéma Guimbi de Bobo est à mettre au compte de cette initiative et partant, du PAIC-GC, qui apporte son soutien à l’Association de soutien du cinéma au Burkina Faso, basée à Bobo Dioulasso. « Nous sommes honorés de mettre en œuvre ce projet comportant deux volets distincts et complémentaires qui incluent la rénovation du cinéma Guimbi Ouattara afin de lui redonner toute sa place en matière de diffusion , mais aussi , en matière d’incubation et d’innovation », a noté le directeur régional de l’AFD, Philippe Chedanne.

Le représentant de l’Association de soutien du cinéma, pour sa part, se réjouit de cette action qui permet non seulement de rallumer une ampoule éteinte depuis de nombreuses années, et surtout, à la ville de Bobo, de disposer désormais d’un lieu d’échanges culturels. « Cela va modifier le paysage culturel et social de la ville de Bobo qui, depuis 2005, n’a aucune salle de ciné en fonction », a-t-il confié.

Un secteur sous-financé

Le directeur régional de l’AFD, Philippe Chedanne, en a pleinement conscience, l’industrie culturelle et créative est un secteur clé pour le développement durable de l’Afrique. « Plus l’industrie culturelle et créative se transforme, plus la jeunesse africaine s’en empare », a-t-il signifié.

Toutefois, dit-il : « C’est un secteur qui se caractérise par des enjeux spécifiques, avec notamment des stratégies culturelles récentes, un besoin énorme en formation professionnelle, un secteur sous-financé avec les appuis des pouvoirs publics à accompagner et aussi, un secteur jugé trop risqué pour bénéficier du financement des banques ».

Et c’est certainement pour inverser la tendance dans ce secteur rarement prioritaire pour les bailleurs de fonds, excepté l’Union européenne et l’UNESCO, que l’AFD, selon Philippe Chedanne, s’intéresse à ce secteur depuis 2017. Et ce n’est pas le ministre burkinabè de la Culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango, qui va manquer de saluer cette initiative de son fidèle partenaire, ni celle de l’AFD. « Le ministère de la Culture est satisfait qu’un partenaire aussi important du développement en Afrique ait compris que la culture est un élément clé du développement du continent.

Elle est un élément qui permet de garantir la cohésion sociale sans laquelle, il n’y a pas de développement possible », a-t-il indiqué. Puis de poursuivre : « Cet appui de 10 millions d’Euros que nous devons gérer en toute responsabilité selon les normes de bonne gouvernance, devra permettre finalement à terme, la création d’une véritable industrie culturelle et de bénéficier d’autres appuis venant d’initiatives nationales ou de partenaires à l’extérieur ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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