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Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

Publié le jeudi 15 novembre 2018 à 23h40min

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Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

Débuté le 14 novembre 2018, l’atelier de réflexion sur l’éducation bilingue au Burkina Faso s’est achevé ce jeudi 15 novembre, dans l’enceinte de l’Ecole nationale des enseignants du primaire de Loumbila. Organisé par le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA), en collaboration avec l’ONG Solidar Suisse, cet atelier visait un objectif : « Elaborer une stratégie efficace de formation en faveur des enseignants et encadreurs de l’éducation bilingue en vue de disposer en permanence de personnels qualifiés ». La cérémonie de clôture a été présidée par le secrétaire général du MENA, Pr Kalifa Traoré.

La non-prise en compte effective de tous les modules de l’éducation bilingue dans le plan d’études des écoles de formation professionnelle (ENEP et EPFEP), malgré les dispositions légales prévues, crée un manque de compétences des sortants de ces écoles pour tenir les classes bilingues et pour remplacer les enseignants bilingues mutés.
Des conséquences qui en découlent, l’on peut citer le découragement des acteurs et la baisse constatée du rendement des écoles primaires bilingues. Pour le ministère en charge de l’Education nationale, il est temps de mener des réflexions en vue de définir des stratégies fiables de pérennisation des formations. C’est ainsi qu’il a initié un atelier, les 14 et 15 novembre 2018, en faveur des enseignants et encadreurs de l’éducation bilingue.

Au sortir des deux jours de rencontre, les participants se sont accordés sur la nécessité d’harmoniser et d’adopter une formule unique à l’éducation bilingue. Egalement, ils ont procédé à l’élaboration d’une stratégie de gestion du personnel enseignant des écoles bilingues et d’une feuille de route pour la mise en œuvre des solutions proposées. Le secrétaire général du MENA, Pr Kalifa Traoré, qui a présidé la cérémonie de clôture, a remercié les participants pour leur engagement en faveur de la recherche de l’efficacité de l’enseignement bilingue.

Aussi, il a assuré que leurs propositions seront examinées à leur juste valeur et prises en compte en vue d’une réponse efficace à la problématique de la formation des acteurs de l’éducation bilingue. Il a ajouté que l’option de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif représente l’un des piliers sur lesquels repose l’avenir du Burkina Faso.
Pour illustrer ses propos, il s’est appuyé sur la pensée de l’historien Joseph Ki-Zerbo : « Nous ne pouvons pas renoncer à nos langues ; cela n’est pas possible. Aucun peuple ne peut se développer, s’épanouir complètement, si ce n’est dans le cadre de sa langue maternelle ».

L’atelier a comblé les attentes du représentant résident de l’ONG Solidar Suisse. « Quand je regarde les résultats qui sont présentés ici, je vois qu’il y a une volonté politique de travailler à ce que les formations soient inscrites dans des programmes de formation qui durent longtemps », a-t-il déclaré. A l’en croire, le débat autour de la promotion de l’éducation bilingue ne se pose plus au niveau de l’ONG Solidar Suisse.

« Nous avons dépassé ce cadre. Maintenant, nous voulons regarder dans la même direction avec les autres partenaires du ministère en charge de l’Education qui travaillent dans le domaine de la promotion des langues nationales. Aujourd’hui, nous avons avec ‘Enfants du monde’, un cadre où nous discutons sur comment travailler de manière à accompagner efficacement le ministère ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2018 à 00:57, par Jerkilo En réponse à : Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

    Il manque une volonté politique pour valoriser l’éducation à partir des langues nationales. La preuve, malgré les études et les expériences concluantes sur l’enseignement bilingue, aucun texte législatif ni réglementaire n’ a été pris jusqu’à présent pour favoriser l’éducation bilingue dans les différents ordres d’enseignement : je passe sur le préscolaire qui reste une éducation de luxe pour les bourgeois des grandes villes (combien de capitales provinciales du pays ont un centre d’éveil et d’éducation préscolaire ?), au primaire, l’enseignement bilingue reste marginale malgré tous le bienfaits constatés sur la scolarité des enfants, aucune mesure incitative publique n’est venue encourager le développement de ce type d’enseignement. Au secondaire, les collèges multilingues spécifiques créés par l’ONG suisse OSEO, actuel Solidar Suisse, son restés à un stade expérimental, aucune langue langue n’est enseignée dans les établissements publics (comme l’allemand, l’arabe, etc.). Au supérieur n’en parlons plus, malgré l’ancienneté du département de Linguistique à l’UO/Pr KZ, aucune langue burkinabé n’y est enseignée (ni le Mooré, ni le Dioulas, ni le Fulfuldé, encore moins les langues régionales). Comment peut-on dire qu’on fait la promotion de la culture et des langues nationales et qu’on fait de la recherche linguistique si, presque 60 après l’indépendance octroyée, aucune langue nationale n’est valorisée à l’université ? Soyons sérieux, il ne faut se leurrer. Les intellectuels burkinabé ont failli à leurs devoirs, que vont-ils laisser à leur postérité comme culture nationale ?

  • Le 17 novembre 2018 à 02:58, par Bikutu En réponse à : Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

    "Il a ajouté que l’option de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif représente l’un des piliers sur lesquels repose l’avenir du Burkina Faso.
    Pour illustrer ses propos, il s’est appuyé sur la pensée de l’historien Joseph Ki-Zerbo : « Nous ne pouvons pas renoncer à nos langues ; cela n’est pas possible. Aucun peuple ne peut se développer, s’épanouir complètement, si ce n’est dans le cadre de sa langue maternelle »" GLOIRE À DIEU

    Jerkilo, tu as tout dit. Très belle analyse

  • Le 17 novembre 2018 à 10:50, par Un Burkinabê En réponse à : Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

    Allez en Suisse, en France, etc... pour voir s’ils font de l’enseignement bilingue. Ils enseignent en une seule langue nationale. Il faut que nos autorités politiques acceptent de sacrifier une certaine génération. Ayons la volonté politique et le courage d’Enseigner dans nos langues maternelles. Je propose que cette question peut être posée lors du Référendum Constitutionnel de 2019. Nous gagnerons gros après 25 années d’implémentation de l’enseignement en langues nationales.

  • Le 17 novembre 2018 à 12:22, par Honoré Sawadogo En réponse à : Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

    Moi je propose le trilinguisme au Burkina : Moré,anglais Et Français.Au regard de la mondialisation et de la démande du marché de travail il est impératif que nous soyons polyglotes.

  • Le 18 novembre 2018 à 07:49, par jacques En réponse à : Education bilingue au Burkina : Les acteurs s’accordent sur la nécessité d’adopter une formule unique

    Le problème est "la baisse constatée du rendement des écoles primaires bilingues". C’est une belle idée, encore faut-il qu’elle soit efficace et n’entraine pas un retard des élèves.
    Sankara avait mis fin à la première introduction du bilinguisme pour ces raisons.

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