7 000 nouveau-nés meurent chaque jour selon l’UNICEF. Cela signifie que pendant que vous lisez ces lignes, une jeune maman pleure la perte de son enfant. Une famille est endeuillée. Et une autre. Et encore une autre. Le nombre de ces décès est difficile à appréhender. Cela est dû aux mauvais systèmes de santé de nos Etats. Les femmes n’ont pas un bon suivi de leurs grossesses. Certaines maladies profitent donc, et détruisent à petit feu des familles, des nations entières.

Certains arrivent à survivre mais jusqu’où. Dans certaines contrées, des enfants sont pris entre deux feux. Ce sont des conflits et des guerres interminables. Dans ce contexte, échapper à la mort relève du miracle. Mais la survie est un autre combat. Pour preuve, ils sont les premières et principales victimes dans la guerre en Syrie. Des enfants sont servis en caviar aux poissons quand leurs parents tentent de traverser les eaux pour échapper aux bombes. Des bambins se noient sous le regard impuissant de leurs géniteurs. D’autres agonisent et meurent après inhalation de certains gaz neurotoxiques. Pour cette année 2018, la seule guerre de la Syrie a tué plus de 1000 enfants.Ce conflit constitue désormais la principale cause de décès chez les adolescents syriens.

De là, survivent des chanceux, mais pas sans problème. Des conflits, des enfants s’en sortent avec divers handicaps. Du fait des armes, certains perdent leurs membres. Au lieu que la société manifeste de la compassion à leur égard, ils sont plutôt victimes de rejet. D’autres tombent simplement dans l’oubli. Ils sont négligés et stigmatisés. Plus de 1,5 million de personnes vivent aujourd’hui avec un handicap permanent lié à la guerre et 86 000 d’entre elles ont perdu un ou plusieurs membres. C’est le même scénario dans les autres foyers de conflit.

Sous d’autres cieux, comme chez nous au Burkina, des enfants sont utilisés comme du gagne-pain. Sur les artères de nos villes et à nos feux tricolores, des enfants quémandent. Certains ont leurs parents à côté. Tout cela crée de l’insécurité et menace l’épanouissement de l’enfant. Dans le même temps, des jeunes filles sont forcées à se marier. Elles sont 650 millions de femmes actuellement en vie à avoir été mariées pendant leur enfance. Si rien n’est fait, plus de 150 millions d’autres filles seront mariées avant leur dix-huitième anniversaire d’ici à 2030 selon les estimations de l’UNICEF.

Dans d’autres pays, ils sont utilisés comme des bombes humaines. Ils sont fabriqués à se tuer pour faire plaisir à des gens tapis dans l’ombre. Au lieu qu’on leur donne des stylos, ce sont des kalachnikovs qu’on les apprend à manipuler. Ils sont aussi des victimes quand leurs parents meurent pendant les attaques terroristes. Au sahel burkinabè, leurs temples du savoir sont fermés contre leur gré.

Pourtant, tout ce massacre programmé des enfants est évitable. Nous devons juste changer de comportement, être plus humains. Nos états doivent prendre des mesures pour mettre un terme à cette tragédie. Quoi qu’on dise, l’avenir de l’humanité, de la race humaine, dépend de la survie des enfants.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

Source : UNICEF