LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

Publié le samedi 17 février 2018 à 08h00min

PARTAGER :                          
Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

Une vidéo montrant une jeune fille en train d’être sexuellement agressée par des jeunes garçons (au moins trois) a circulé sur les réseaux sociaux au Burkina cette semaine, suscitant une vague de colère et d’indignation sur la toile. Le ministère en charge de la femme qui a aussitôt été alerté, a indiqué dans un communiqué (Ci-après) que l’identification de la victime a abouti et assure que "toutes les dispositions seront prises pour assister la victime sur le plan judiciaire afin que les auteurs soient punis à la hauteur de leur forfait inhumain".

C’est avec une vive consternation que le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille a été alerté d’un cas de violences sexuelles infligées à une lycéenne âgée de quinze (15) ans par un groupe de trois (03) élèves d’un autre établissement de la ville de Ouagadougou.

Pire, la scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, toute chose qui a créé une réprobation générale au sein de l’opinion publique.

Le ministère en charge de la femme, soucieux de la protection des droits de la femme, a entrepris, à travers les services de la Direction Régionale du Centre, des démarches qui ont abouti à l’identification de la victime.

La Ministre de la femme a donné des instructions pour que des dispositions diligentes soient engagées pour l’accompagnement psycho social de la victime ainsi que de sa famille. En outre, toutes les dispositions seront prises pour assister la victime sur le plan judiciaire afin que les auteurs soient punis à la hauteur de leur forfait inhumain.

Le ministère interpelle les parents quant à leur responsabilité dans l’éducation des enfants sur les bonnes mœurs et le respect de la dignité humaine, surtout celui de l’intégrité de la femme et de la fille.

Il en appelle également à la conscience collective pour que cette vidéo ignoble soit retirée des réseaux sociaux.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 février 2018 à 09:44, par Action Sociale En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    c’est vraiment très triste ! Excellence Monsieur le Premier Ministre, l’Action Sociale se sacrifiera pour que cette fille retrouve l’espoir de vivre et ses garçons prennent conscience de la gravité de leurs actes et ne plus jamais poser des actes pareils même si vous ne " VALORISEZ " pas les travailleurs sociaux comme les "autres" en leur octroyant honteusement une bonification d’01 échelon.

  • Le 17 février 2018 à 11:28, par Sucrette En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Vraiment très dommage pour un pays qui se dit "Pays des hommes intègres !!!" Où allons nous ? Qu’est ce que notre éducation est-elle devenue ? Il faudrait que la société toute entière reprenne conscience et se ressaisisse très vite ! Sinon nous irons tous ensemble à la dérive ! Car voir ou savoir et ne pas agir est aussi grave que commettre ces actes ignobles !!!

  • Le 17 février 2018 à 13:04, par Salou En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Quel déshonneur et torture à une jeunesse en pleine déperdition avec les réseaux sociaux. Que la justice n’ait aucune indulgence pour ces 3 renegats et cela doit servir d’exemple pour éduquer une jeunesse sans le minimum de moral. Il faut qu’il une justice et une police des réseaux sociaux.

  • Le 17 février 2018 à 13:08, par Kangabega En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    C’est déplorable de voire de telles atrocités dans nos contrées. A qui la faute ? les parents ? les enfants ? ou le système éducatif. Une chose est certaine, une certaine liberté est accordée aux enfants que ce soit en famille ou pendant les heures de cours, permettant donc de se livrer à des exercices extraordinaires. C’est dommage et intolérable de vivre de telles choses, de surcroit avoir l’audace de filmer cela mais c’est "psychopatique" . Que la justice soit regardante et que ces choses bannies du Burkina Faso.

  • Le 17 février 2018 à 13:20, par Icare En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Aujourd’hui la responsabilité des parents est engagée à tous les niveaux ! Je ne parle pas de l’état mais des parents. Lorsque l’on fait des enfants, on doit pouvoir assumer l’éducation. Bien de parents aujourd’hui laissent l’éducation de leurs enfants à la télé ainsi qu’aux réseaux sociaux. Qu’est ce que l’enfant visionne, ce n’est par leur problème ! L’enfant se nourrit-il d’images violentes ou pornographiques, ils n’en ont rien à foutre. Prétextant la charge de travail, ils sont plus occupés à traîner à la descente dans les maquis et sur les terrasses à siroter une bouteille. De notre temps, les parents étaient au rendez-vous à 18h et quelques déjà pour tenir le cahier et te faire répéter avant que tu n’ailles dîner. Aujourd’hui, on pense soulager sa conscience en accédant à toutes les requêtes des enfants...et voilà ce qui arrive à la fin. Comment des enfants de cet âge peuvent penser déjà à des relations sexuelles ??? Quel lendemain nous réservons à nos enfants ! On organise des grèves sauvages, réclame des statuts spéciaux pour avoir encore de l’argent au prétexte qu’il faut assurer l’éducation des enfants entre autres. Une fois ce surplus en poches, c’est quelques bouteilles de bière en plus ainsi que des gallinacés... Nous allons tous payés nos compromissions et notre lâcheté. tous, sans exception !

  • Le 17 février 2018 à 14:42, par Goulgoulé En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    D’une jeunesse révolutionnaires et consciente, nous arrivons à une jeunesse abrutis, consommateur de pornographie et victime des réseaux sociaux. Un autre cas de figure s’est déroulé récemment au Mali, avec des primes pour dénoncer les coupables. Bref. On assistera encore aux discours de compassions les, en attendant les prochaines victimes, de même que nos policiers qui se font descendre, avec comme récompense de belles oraisons funèbres. A quand le Burkina ????

  • Le 17 février 2018 à 16:17, par Maria de Ziniaré En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Bravo à Madame Hélène Marie Laurence Marchal ILBOUDO pour l’assistance à la victime. La suite des éléments est tributaire d’une plainte en bonne et due forme déposée par la victime pour mettre la machine judiciaire et de police en branle. Tous les moyens techniques existent pour connaître celui ou celle qui a balancé la vidéo sur les réseaux sociaux. Je m’étonne quand même de cet appel à la conscience collective alors que l’état à tous les moyens pour faire arrêter la circulation de la vidéo sur les réseaux sociaux.

  • Le 17 février 2018 à 16:18, par TINDANO En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Dans ce pays, les adultes doivent se poser beaucoup de questions sur leur responsabilité dans le comportement des jeunes enfants. C’est dommage. Tant que les adultes ne changeront pas dans ce pays, nous allons connaitre des situations que notre société ignorait jusque là.

  • Le 17 février 2018 à 16:36, par Sidnoma En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Dans d’autres pays (en Corée par exemple), on passait ces trois maudits au Poteau...
    La société s’en porterait d’ailleurs mieux.

  • Le 17 février 2018 à 16:42, par Halteauviol En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Courage à la jeune fille et vivement que les autorités trouvent les coupables et qu’ils soit punis à la hauteur de leur forfait. Je propose aussi que les condamnations soient diffuser et divulguer afin de dissuader les jeunes qui seraient tenter de suivre cet exemple.
    Il faudrait idéalement un procès publique et diffuser à la radio et à la television.

  • Le 17 février 2018 à 16:55, par ANA En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    C’est malheureux. Que justice la soit rendue pour l’amour de Dieu. il faut que des individus inspirés par le diable pour arriver à commettre une telle barbarie digne d’un monde en
    perdition

  • Le 17 février 2018 à 17:51, par Amadou Gallo En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Viol collectif : Le présumés coupables déférés hier à la Maison centrale d’arrêt
    Par
    L’Indicateur du Renouveau

    16 Fév 2018
    7

    Partager sur Facebook

    Tweeter sur twitter

    Le juge d’instruction de la huitième chambre du tribunal de première instance de la Commune III a décerné hier, un mandat de dépôt à l’encontre des six présumés coupables du viol collectif filmé et balancé sur les réseaux sociaux.
    Première nuit pour les présumés coupables du viol collectif à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Ils ont comparu pour la première le jeudi 15 février devant un juge d’instruction au tribunal de la Commune III. A l’issue de l’audience de près de deux heures de temps, le magistrat a décerné un mandat de dépôt à l’encontre des membres du « grin fabelas » de Sotuba qui ont violé à tour de rôle une fille de 14 ans, le 26 janvier.
    Détenus à la Brigade des mœurs depuis leur arrestation, les bandits sexuels ont été conduits directement à la prison centrale de Bamako. Ils resteront là-bas jusqu’à la fin de l’instruction du dossier.
    Maliki Diallo/ Maliweb

  • Le 17 février 2018 à 18:15, par Baye Babou En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Quelle honte ! On ne sait même plus quoi souhaiter à ces fumiers, tellement c’est dégoutant !

    Je m’étonne quand même que les "héros" du forum, révolutionnaires à deux balles, ne viennent pas s’indigner ici.

  • Le 17 février 2018 à 18:38, par Mogo En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Madame le Ministre. D’abord mes félicitations pour cette action salvatrice pour la jeune fille victime de ces ignobles individus. Ensuite, je souhaite que vous vous impliquez personnellement pour que ces bandits soient punis a la hauteur de leur forfait. Aucune pitié pour eux (même si l’enquête révèle que ce sont des enfants de bonzes). Ça y va de votre crédibilité. Pour terminer, je suggère que les services spécialisés bloquent la diffusion de cette vidéo et qu’on punisse également tous ceux qui ont ou vont diffuser la vidéo. Il faut que cette punition serve d’exemple pour notre jeunesse qui est en déperdition. Ils violent les symboles de l’Etat, attaquent ou bloquent des FDS en mission, mettent des drapeaux en berne forcée.... C’en est trop.

  • Le 17 février 2018 à 18:50, par RELWINDE En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    A la tv et a la radio ts ls jrs on di ke ls enfnts ont lrs droit en oubliant lr dvoirs,cment c’est gnre d chs von pa ar

  • Le 17 février 2018 à 18:53, par kman En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Je crois que c’est pas la toute première fois, il y a de par le passé une vidéo p*rno filmée au LTO puis diffusée sur les réseaux sociaux, si ma mémoire est bonne. Que s’est il passé après ??? Rien.
    Tout le monde est responsable, en commençant surtout par les autorités...droit de l’enfant...l’enfant a tels droits....aucun devoir en contre partie...interdiction de corriger un enfant à l’école...etc...
    Récemment des élèves sont sortis mettre le drapeau du pays en berne, et disaient ne rien regretter, quelles sanctions l’état a t il appliqué ? Rien
    Donc ne soyons pas étonné qu’il ait des viols collectifs dans un établissement.
    Voici où cela nous conduit.
    Ensuite les parents...un trop laissez aller dans l’éducation et l’encadrement des enfants, on éduque les enfants comme si on était sur une autre planète...avec les facebook, telenovelas, et tout le bazar qui s’en suit, l’enfant noir ne connait pas de limite tant qu’on le chicote pas bien...
    Puis, le système éducatif actuel tel que conçu ne permet plus au maître ou au professeur de jouer son rôle d’antan....l’ indiscipline dans les écoles est devenue un sport national.
    En rappel, avant quand un élève était indiscipliné, c’était le renvoi pur et simple, et en cas de récidive gravissime c’est l’exclusion totale de toutes les écoles du Burkina Faso. Mais aujourd’hui, on le renvoi ici, il part se réinscrire là-bas, dans un autre établissement parce que ses parents ont les moyens...
    Que voulez vous aussi ? Puisque l’école, l’éducation est devenue un BUSINESS au sens propre du terme. On s’en fou de l’éducation ou de la conduite de l’élève pourvu qu’il ait les moyens pour payer sa scolarité.
    Que deviennent les livrets scolaires dans les lycées ? Qui notaient la bonne conduite des élèves ???
    Il faut que l’état réactive tous les mécanismes disciplinaires, de sanctions, de formation au civisme, et redonné tout le pouvoir au maître et au professeur, et particulièrement à la police, à la gendarmerie pour redresser ceux qui devient du droit chemin.
    Sinon à ce rythme, je touche du bois, le djihadisme ou le terrorisme risque de rentrer dans nos écoles, et ce sera la plus grande catastrophe....

  • Le 17 février 2018 à 20:25, par Hummm En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Ce qui est étonnant, c’est que les personnes réagissent comme si le phénomène est nouveau.
    Je suis désolé mais sur les réseaux sociaux ou les téléphones portables de "nos" enfants ils y a des vidéos d’élèves du Burkina Faso dans des situations délicates.
    Cela dit il faut véritablement que les parents les enseignants et même l’État prennent ses responsabilités. Nous accordons trop de faveurs aux "enfants" et nous somme surpris de ce qu’ils en font.

  • Le 17 février 2018 à 21:29, par l homme integre fache En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Quand une societe passe son temps a organiser des concours Miss, Miss Universite, Miss ecole primaire ou les enfants défilent de polus en plus vetue légèrement sans reprobation des autorités, qu attendez vous ?

  • Le 18 février 2018 à 10:27, par HUG En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Vous condamner c’est normal mais vous faites partie de ceux qui doivent éduquer pour qu’il n’existe pas ces genres de scène. Madame le ministre ayez le courage de revendiquer des moyens conséquents pour la prévention à travers la sensibilisation, les causeries et autres. Madame le ministre pensez vous normal qu’on octroie 1% du budget national.

  • Le 18 février 2018 à 10:41, par MI En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    L’état voyez vous toujours vous chanter que les secteurs que les secteurs prioritaires c’est la santé, l"éducation. Je ne profite pas la situation malheureuse pour faire de la propagande. Mais il y a des secteurs chargés de sensibiliser les familles mais à qui on octroie 1% du budget national y compris le paie des salaires des agents. Par manque de moyen, ces agents se transforment en agents de bureau. L’appui psychosociale est curative et non préventive. Le souhait d’un travailleur social est surtout la prévention et la guérison.

  • Le 18 février 2018 à 20:13, par .............................................. En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    c’est dommage de voir des monsieur comme le nommé sawadogo reagir de la sorte. U est vraima bè...........................................e

  • Le 18 février 2018 à 20:13, par Justice En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Aux grands maux des grandes remèdes qu’ils répondent à leurs actes

  • Le 19 février 2018 à 09:14, par Atike En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Je tire mon chapeau a la Ministre de la femme pour sa reaction. Vous donnez vraiment du courage a la famille de la victime. A vous mes soeurs mefier vous de vos amies, elles peuvent vous creer des ennuis. Courage jeune fille.

  • Le 19 février 2018 à 15:55, par JKORO En réponse à : Burkina : Le ministère de la femme condamne une scène de viol filmée et diffusée sur les réseaux sociaux

    Tous le monde est responsable : voici l’ exemple d une enquête qui a été menée et que quelque chose devrait être fait par les citoyens, les sages, les autorités, mais hélas...... depuis la parution de cet article dans un quotidien public, rien n’ a bougé.....
    "Il est 18h 53mn, le samedi 5 novembre 2016 sur l’avenue du président Thomas Sankara. Le soleil couchant fait place à la lumière de quelques lampadaires. En face du Lycée Philippe-Zinda-Kaboré, vendeurs de fruits, mécaniciens et tabliers animent la rue. A proximité du Musée de la musique, Moussa, boutiquier, expose ses articles. En ce début de soirée, Rosa lui tient compagnie en attendant l’ouverture de la « chasse aux hommes » dans la pénombre. Cigarette en main, la jeune fille, habillée d’un collant noir et d’un haut bleu, s’éclipse à l’arrivée d’un taxi. A bord de la « carcasse », Estelle, une adolescente. Sac d’écolier au dos, elle noue un pagne du 8-Mars accompagné d’un body blanc. Les deux filles, visiblement très jeunes, se connaissent bien. Elles échangent les civilités, se partagent le mégot de tabac et font les derniers « réglages » : coup de peigne par-ci, rouge à lèvres par-là, un coup d’œil dans le miroir. Ça y est ! Le pagne est rangé dans le sac et confié au tablier. La tenue de Estelle laisse ses parties intimes presque visibles. Seulement un lambeau de jeans bleu, d’à peine 15 cm, lui sert de culotte. A 19h20, elles entament leur « défilé de mode », ralliant le Centre d’information des Nations unies (CINU) au Rond-point des Nations unies. Des « psssst » pleuvent au passage des usagers.
    Depuis 2014, une fois la nuit tombée, Estelle, 16 ans, a rendez-vous avec l’avenue dédiée au père de la Révolution d’août 1984, selon les dires de Moussa, auprès de qui nous nous faisons une place. Nous engageons une conversation avec le jeune d’une trentaine d’années sur l’« activité » des deux mineures. Timide au début, Moussa se confie peu à peu, surtout, lorsque nos échanges virent en langue nationale, dioula. Il nous demande un peu de patience, car « le bal s’ouvre à 20h ici ». Très bien informé sur ce « commerce », le tablier nous renseigne qu’une dizaine de filles dont l’âge est compris entre 12 et 18 ans font la pluie et le beau temps sur l’avenue Thomas Sankara, chaque nuit, avec un point d’honneur les week-ends. « Elles viennent de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, de Banfora, de Pô, de Fada N’Gourma, de Dédougou, de Ouagadougou…La plupart de ces petites filles sont des Burkinabè », précise-t-il.

    Des clients à l’arraché

    19h 55mn. Un motocycliste dépose Alima. Grande de taille et filiforme, elle est habillée d’une courte robe de soirée. Petit sac à main, la fille de 16 ans au déhanchement sensuel, traverse la voie et se fait une place sous un lampadaire. A 20h05mn, un taxi, en provenance du rond-point se range à une dizaine de mètres de notre interlocuteur. Enza, coiffée de perruque, est la première à descendre du véhicule. Elle est suivie de Balkissa, tête coiffée à ras, géante. Les deux confient également leurs sacs à Moussa et rejoignent Alima. Une quinzaine de minutes à peine (20h20), Enza monte derrière un motocycliste après un bref marchandage. Ils rentrent dans le quartier Paspanga en quête d’une auberge, selon le tablier. Plusieurs hommes marquent des arrêts et discutent du prix de « vente » avec Alima. Finalement, elle embarque à bord d’une Mercedes 190 et emprunte la même direction que Enza. Estelle, quant à elle, enchaîne les : « pssst », « bb, vient faire… », « on ne b…pas ce soir ? ». Nous lui tenons compagnie un instant. « Je fais à 7 000 F CFA avec la chambre », nous dit-elle. « Ok, mais revois ton prix à la baisse », rétorquons-nous. « 6 000 F CFA. Mais toi, tu as combien ? », lance Estelle. Face à notre lenteur, elle nous quitte à l’arrivée d’un client. Avec lui, le dialogue est houleux : « 7 000 F CFA avec la chambre », laisse entendre Estelle. « Moi, j’ai 3 000 F CFA avec chambre », lui répond le jeune. « Avec 6 000 F CFA, on part », ajoute-t-elle. Le jeune homme tient mordicus sur sa proposition. La fille de 16 ans lui propose la somme de 5 000 F CFA, puis de 4 000 F CFA. Le « marchand » tente de démarrer sa moto. Elle s’y accroche : « Ok, 3 000 F CFA, on peut aller ». Estelle a sa première « prise » de la nuit, à 21h10. Quelques instants plus tard, Enza et Alima sont de retour. Cette dernière n’a pas le temps de se reposer. Aussitôt descendue de la voiture qu’elle grimpe sur une moto. Nous décidons d’accoster Enza. Mais, un client plus rapide fait son apparition. Bref entretien, elle prend la même voie avec ce nouveau motocycliste. Pendant tout ce temps, Balkissa trotte sans qu’aucun passant ne lui pipe mot. L’adolescente, dans un français approximatif indique qu’habituellement, son « prix » est de 5 000 F CFA. Mais, pour ce week-end, elle est apte à « satisfaire un homme à demi-tarif », c’est-à-dire 2 500 F CFA. Elle confie d’ailleurs, ne pas connaître la source de sa « malchance » du jour. A chaque passage d’engins, Balkissa nous tourne le dos, et se plaint par moments de notre présence. « Tu gâtes mon marché. Si tu veux me parler, reviens après ou appelle-moi demain dans la journée », lâche-t-elle en s’éloignant. 21h40. Non loin du feu tricolore du Rond-point des Nations-unies, à l’arrière du « Jardin de l’Amitié Ouaga-Lodun », Vanessa est avec deux « grandes sœurs ». Ici, les chewing-gums dans la bouche des filles claquent tel un bruit d’applaudissements. De teint clair et forme svelte, elle est habillée d’une robe blanche. Elle se met à l’écart pour nous accueillir. « Oui bb, on va faire ? 5 000 F CFA avec chambre, y a tout sauf la pipe. Tu ne vas pas le regretter », dit-elle. Nous lui prions de nous offrir ses services à 2 500 F CFA. « A 3 000 F CFA si tu veux. Mais, on va dans la chambre de 1 000 FCFA », affirme Vanessa. Pour elle, c’est le minimum, pas question de céder. En face du Zinda, le « marché » semble à son paroxysme et il y règne une ambiance des jours de fête. Clients et filles s’entremêlent. Les arrêts des premiers et les allers-retours des secondes se multiplient.

    Incursion dans les chambres de passe

    Après son 4e « client », nous abordons Enza. Son tarif est identique à celui de Vanessa. Lorsque nous lui dévoilons l’objet de notre présence après d’intenses échanges, elle nous propose une incursion dans une chambre de passe, à condition que nous déboursions les frais de l’auberge et lui donnions « quelque chose » pour compenser le temps perdu. Affaire conclue. Il est 23h15. Direction l’auberge « Le rônier ». Le parqueur est au four et au moulin. Torche en main, le jeune d’une vingtaine d’années marque les engins, remet les tickets de parking aux « visiteurs », range certains et en fait sortir d’autres et encaisse ses sous. Près d’une trentaine d’engins, motos et voitures de toutes les marques jonchent son parking. A l’intérieur, Enza informe le gérant qu’elle a besoin d’une chambre de 2 000 F CFA. Impossible d’identifier qui que ce soit, dans la vaste salle d’attente, à peine éclairée. Plus d’une dizaine de « couples » sont assis, bras-dessus, bras-dessous. Tour à tour, le gérant invite les filles à occuper les chambres. Une quinzaine de minutes après, c’est notre tour. Enza récupère la clé et un préservatif. Elle se dirige à la chambre n°4. Cette dernière est ventilée, et à l’angle, est accrochée une télévision câblée sur la chaîne nationale. Un lit d’une place et demie sert de couchage. Le drap porte toujours les stigmates du « couple » précédent : froissé, fourre dégarnie et les coussins en désordre. Dans la douche interne, un seau rempli d’eau pour le bain des amants les y attend. Enza indique que l’auberge a recruté des jeunes chargés de la propreté des lieux, et d’autres pour la sécurité des filles de joie. « Dès qu’on rentre, il n’y a pas de temps à perdre. Je prends mon argent d’abord et on se déshabille. Je l’aide à porter le préservatif et on fait l’amour. S’il finit, je jette le préservatif dans le WC. Je me réhabille et me maquille un peu, et on s’en va », détaille l’adolescente de 15 ans. "

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique