La communauté islamique Ahmadyya au Burkina est structurée par tranche d’âge (jeunes, jeunes filles et femmes, personnes de plus de quarante ans). Cette conférence de la section adulte consacre une année d’activités et permet de jauger ce qui a été fait au cours de l’année et jeter les perspectives.

Au cœur de ce rendez-vous annuel, compétions sur les connaissances religieuses, activités sportives, lecture et mémorisation du saint-Coran, prêches, questions-réponses sur la vie du prophète Mohammed et sur l’histoire de l’Ahmadiyya, etc.
« L’objectif de tout ceci, c’est à la fois, de susciter la cohésion et profiter pour former. Il y a aussi des prêches sur des sujets d’actualité. Aujourd’hui, notre société est traversée par plusieurs maux, qui sont malheureusement imputés à l’Islam par certaines personnes », a expliqué le vice-président de la communauté Ahmadiyya, Souleymane Kaboré, par président de la section adulte de l’Ahmadiyya au Burkina, Souleymane Kaboré. C’est pourquoi estime-t-il qu’il appartient donc à tout musulman, à toute occasion, de clarifier la position de l’Islam pour éviter tout amalgame (l’Islam est une religion de paix et de cohabitation).

Selon Souleymane Kaboré, du thème de cette édition, il est ressorti que les anciens ont une grande responsabilité dans le progrès de la communauté ; en tant que pionniers, chef de famille et en tant qu’adultes devant donner conseils et exemples. Dès lors, cette section constitue le phare de la communauté et chaque membre se doit de redoubler d’efforts, dans sa famille (éducation des enfants), dans son quartier (en offrant le meilleur exemple de soi à son entourage). Il s’agit donc de faire siens, « le droit de Dieu et le droit des hommes ». C’est-à-dire faire de ces droits, le guide de son action. « Le droit de Dieu, c’est notre foi ; travailler à l’approfondissement de notre foi, dans l’adoration et la soumission à Allah. Les droits de l’homme, c’est assister la créature de Dieu. Lorsque sa créature est dans une difficulté quelconque, nous devons l’assister. Indépendamment de toute religion, indépendamment de tout signe distinctif », a expliqué M. Kaboré, soufflant par-là que, se soumettre à Dieu, c’est aimer son prochain.

C’est pourquoi aussi appelle-t-il les musulmans à un retour au message originel de l’Islam, ce qui a fondé l’Islam. Car, constate-t-il que, plus on s’éloigne de la source, plus certaines ‘’dérives’’ sont produites ; si fait que l’on assiste aujourd’hui à une forme de l’Islam qui n’est pas celui du prophète. ‘’Il faut arrêter les discours acerbes, les discours haineux, il faut cesser les discours sur la primauté ou l’authenticité de telle ou telle autre personne et revenir au message du prophète et faire en sorte que ce message triomphe’’, a-t-il lancé en substance.

Cette rencontre qui a coïncidé avec la 14ème SENAC (Semaine nationale de la citoyenneté) a aussi ventilé des messages allant dans cette dynamique gouvernementale par l’appel à une société de civisme et de patriotisme.
« L’amour de la Patrie fait partie de la foi, dit le Saint prophète, et l’amour de la patrie commence par une bonne citoyenneté. Un bon musulman, pétri aux valeurs islamiques, est de facto un bon citoyen », a soutenu Souleymane Kaboré. C’est pourquoi s’est-il félicité au passage de la tenue de la SENAC, en ce qu’elle est un moment pour interpeller chaque individu au sens de la responsabilité.

« Si les gens étaient focalisés sur leurs devoirs, si chacun s’arrêtait sur ses devoirs ; devoirs envers Dieu, devoirs envers ses prochains, devoirs envers ses voisins, sa femme, ses voisins, nous aurions satisfaits les devoirs de tout le monde », ont soulevé les responsables de la communauté au Burkina, lors de la cérémonie de clôture. Ils suggèrent à chacun donc de revoir sa manière de voir la société. « C’est extrêmement important », interpellent-ils.

Il est attendu de cette conférence, que des rencontres soient organisées à l’échelle de la région pour restituer les conclusions. « Notre travail essentiel, c’est la formation de l’homme », a conclu le vice-président de la communauté, Souleymane Kaboré.

O.L
Lefaso.net